logo Port-Royal

Biographie

Port-Royal

Attilio Bruzzone (Guitare, Synthétiseur, Programmation)
Ettore Di Roberto (piano, Synthétiseur, Programmation)
Emilio Pozzolini (Sampler, Programmation)
Giulio Corona (Basse, Programmation)
Sieva Diamantakos (Visuels, Videos)

Depuis 2000, les génois de Port-Royal s'efforcent de proposer une vision du Post-Rock différente des références que sont devenues Explosions In The Sky, Tortoise ou Godspeed You! Black Emperor. Leur musique éthérée et lumineuse lorgne grandement vers l'Electro, l'Ambient voire le Shoegaze tout en conservant des fondations Post-Rock. Après un premier ep, Kraken Ep en 2002, Port-Royal s'impose avec Flares, un premier album incontournable en 2005. Un second suivra en 2007 : Afraid To Dance précédé de Honved Ep.

En 2008, Port-Royal qui demeure toujours très productif sort des remixes de Flares intitulé Flared Up - Remixes et un nouvel ep : Anya : Sehsucht. Leur troisième et dernier disque sort en 2009 sur le label Debruit&desilence. Dying In Time poursuit toujours dans la voie Electro / Shoegaze / Post-Rock tracée par leurs débuts. Il faut savoir que les italiens ont également sortis deux disques en colabroration avec Absent Without Leave en 2008 et Millimetrik en 2010.

Chronique

Flares ( 2005 )

Port-Royal est peut-être bien le groupe de post-rock que l'on espérait, consciemment ou pas, voir apparaitre sur le devant d'une scène trop souvent réduite à un ersatz mort-né au sein duquel les entités se noient dans leur propre consanguinité. Réduction bien entendu faite de manière hâtive et par simple flegme d'aller débroussailler le terrain. De Maserati à Do Make Say Think en passant par Yndi Halda, il y a pourtant de quoi être encore étonné. Port-Royal impose avec Flares son propre prisme musical, figée dans l'espace et le temps, dont l'écoute coupe littéralement de la réalité.

Aucune agressivité ne s'émane de la dimension élevée à travers Flares, bruissements célestes, nappes aériennes en perpétuelle oscillation et textures organiques soufflent une voute sonore rassurante et protectrice. On est inexorablement transporté et envouté par le tissage des transalpins, qui divisé en plusieurs actes, est en réalité tressé sur la même ligne conductrice. C'est ainsi que Flares revêt un aspect monolithique et insécable. Allant au delà d'une classique suite de compositions inspirées, Flares progresse comme un flocon dont les branches se déploient au fil de la cristallisation de l'univers de Port-Royal. Mis à part une poignée de samples, les italiens se refusent au moindre apport vocal, et il faut bien avouer qu'un quelconque chant n'aurait ici que pour effet néfaste de briser l'équilibre. Un équilibre à l'image d'un ordre naturel, fragile et candide, et ce malgré le fait que la musique soit majoritairement, voire exclusivement, digitale, de la rythmique aux volutes de piano et de guitare bercés par des cliquetis électroniques et acoustiques. On se retrouve instantanément "Lost In Translation". Séparé de la réalité par une vitre embuée, le territoire modelé irradie de sa lumière, étincelante et chaleureuse, revalorise les contraintes physiques en annulant la pesanteur et en altérant les connexions nerveuses. Ainsi Port-Royal sculpte, ainsi Port-Royal s'impose de manière évidente.

On ressort différent de l'écoute de Flares, apaisé, l'esprit clair et lavé des parcelles de grisailles. Atypique et laissant entrevoir la scène post rock au sens large sous une perspective différente, ce coup d'éclat de Port-Royal est à conseiller à "Anybody With Ears".

A écouter : Pour s'�vader en eaux troubles