Porn
Indus

Glitter, danger and toyboys
Chronique
Le cap est franchi : Porn a enfin sorti son premier album et tous l’admettront, ce Glitter, danger and toy boys est une merveille d’inventivité et d’efficacité … Je n’ai pu qu’être séduit. Les anciennes compositions ont conservé leur charme, inébranlable semble-t-il, mais ont également gagné en subtilité. La production est bien plus élaborée et les arrangements affinés mais tout cela appartient malgré tout à l’univers du déjà entendu (mais jamais assez, Soft machine Porn machine reste l’hymne inégalée du groupe … Qui peut s’en lasser ?).
Les nouvelles progénitures relèvent donc d’un intérêt bien plus développé et ont su me tenter autant, voire plus, que leurs aînées. Le fond n’a pas été réformé, on ne peut que les en féliciter. La forme se fait plus fine et tortueuse. Toucher ma sensibilité … ils y parviennent avec encore plus de facilités. Déconcerté et troublé j’aborde la première inconnue avec une certaine timidité : entrée en matière électronique, guitare qui lorgne vers une sorte de rock-punk hybridé au glam et à la sensualité d’une voix toujours aussi séduisante et hors normes. L’estomac retourné … Le refrain ne peut plus qu’enfoncer un peu plus le projectile sonore au sein de notre corps. Porn impose ses nouveaux hymnes, Don't be a lady en prends la tête de file ; à croire que le médiocre ne parvient pas à les approcher. Le 4 titres était franchement marqué par leurs influences (NIN, Orgy …) mais le style s’est ici personnalisé, calibré sur de nouvelles données plus intimes au groupe. Les anciennes compositions ne peuvent qu’y gagner en relief.
Les élans langoureux de Boderline ne pourront qu’encore attiser un peu plus tympans et hormones. Le chant est plus fluide et les guitares plus en retrait sur les couplets qu’à l’accoutumée, tout ceci pour nous surprendre avec un refrain tordu et agressif. Saveur et acidité ne semblent pas des opposés une fois dans les mains du groupe : ils en jouent avec un talent encore plus prononcé que par le passé. Cette personnalité plus hargneuse du groupe se manifeste en d’autres temps : Robstar suit le même schéma sous une apparence plus excessive. Cris, gémissements, passage électro digne de Sin et Cie, mélodies obsédantes … Les soubresauts sont nombreux, la mélodie se débat et l’impossibilité de la dompter fait rapidement jour. Porn nous domine et ouvre les portes à une sorte de masochisme sonore, les adeptes peuvent d’ores et déjà commencer à serrer les dents.
Entraînant et coloré, ils en sont également capables : Toyboy contraste avec l’univers dans lequel Porn nous a peu à peu enchaîné. On ressent presque un côté pop-paillettes tandis que samples et batterie dansante amorcent la montée en puissance vers un final qui arrache aux pauvres agneaux sans défenses que nous sommes un dernier gémissement, un de plus. Séduction, tentation, excitation … Le danger est évident. Les amateurs l’ont déjà effleuré mais l’emprise sur nos esprits s’est renforcé, les tentacules s’agrippent à nos membres imprudents qui s’étaient distraitement égarés … Porn est la sirène de nouveau millénaire, le naufrage auditif n’est pas loin.
A écouter : 1
Porn c'est le Mixa bébé de la musique industrielle française, c'est mou du genoux, pas original pour deux sous, le tout agrémenté d'une touche Glamour irritante au possible. Glitter, danger and toyboys en plus d'être une daube infâme est en fait un résumé de tout ce qu'il ne faut pas faire pour sortir un bon album INDUS !!!!
A Ecouter : Non ! A moins d'avoir du temps à perdre et des oreilles à poluer !