Plebeian Grandstand

Hardcore / Mathcore

France

Lowgazers

Chronique

par Euka

Que ceux qui trouvaient How Hate is Hard To Define trop violent passent leur chemin, Lowgazers n’a plus rien à voir avec celui-ci tant l’empreinte extrême du Black Metal marque ce nouvel album. Monument de violence érigé par un combo qui s’imposait avant comme un digne successeur de Botch ou ConvergeLowgazers ne daigne jamais ralentir le tempo, étouffant d’une main sûre à la manière du Animale(s) de Celeste. La frontière entre Hardcore et Black Metal n’est plus, tout se brouille et rappelle l’aspect malsain du Fas - Ite, Maledicti, In Ignem Aeternum de Deathspell Omega couplé à la hargne de Kickback ou Throats. Sauf qu’ici, le temps mort n’existe pas, les sonorités dissonantes de « Endless Craving » font passer les loups pour des agneaux et il n’est plus question de pitié.
Plebeian Grandstand est ici un prédateur, une chape de plomb crasseux qui finit par faire plier. On pourrait craindre que trop de violence en annihile l’effet, mais il est impossible de sortir la tête de l’eau tant elle se nourrit d’elle même. Il est d’ailleurs intéressant de comparer « I.W.W.O.Y.T.W.Y.W.O.M. » issu du Split avec Cortez et un titre comme « Murk Diving » tant l’évolution semble naturelle : l’essence est la même, les passages au tempo plus lent ont juste été absorbé dans cet ensemble haineux pour créer un son aussi dense qu’un Ulcerate.

Que ce soit « Lowlifer », « Svn in your Head » ou « Aimless Roaming », Plebeian Grandstand pousse jusqu’aux derniers retranchements : rythmiques embarquées dans une course folle et chant éructé mais jamais trop mis en avant (la ligne vocale de How Hate is Hard to Define semble bien frêle au final) et une nappe de cordes qui ne laisse aucun temps mort. J’aurais aimé dire que j’ai savouré ces instants, mais ce n’est pas le cas. On ne peut apprécier pleinement Lowgazers car, à la manière de Celeste, on parle d’un brûlot de hargne, de violence, de haine. Prenez tous les sentiments négatifs que vous pourrez capter, enfermez les et secouez l’ensemble pour imaginer 1% du potentiel de Lowgazers : A la manière d’un Comity sur The Journey is Over Now, il n’y aura qu’un tas d’avis tranchés, éprouvés par le format compact de cet opus.
Peut-on être trop extrême ? C’est la question à se poser au final. Même en essayant d’enchaîner les écoutes, on y revient toujours et encore. Finalement, est-ce ce style de musique qui fait l’effet d’une drogue dure ?

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A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.25
Avis 6