Planet B

Punk / Hardcore / Rap / Indus / Expérimental

États-Unis

Planet B

2018
Type : Album (LP)
Tracklist
1) Crustfund (feat. Kool Keith)
2) [A] Not At All [B] Somewhat [C] Very Much
3) Join A Cult
4) Disease Control (feat. Sonny Kay)
5) Manure Rally
6) Mirror, Mirror, On the World
7) Big Karma (feat. Joseph Karam)
8) Brutal Evolution (feat. Becky Digiglio)
9) Never Let Me Down Again (feat. Nick Zinner)
10) Come Bogeyman (feat. Martin Atkins)
11) The Beginning is Near

Chronique

par Tang

Parmi notre lectorat bien renseigné il doit forcément y en avoir quelques-un.e.s pour qui le nom de Justin Pearson évoque quelque chose, ou au moins deux groupes auxquels ce bassiste et vocaliste pas tout à fait sain d’esprit a contribué vigoureusement : The Locust et Retox. Les plus jeunes ont sans doute au moins vaguement entendu parler du dernier projet où il a fait vibrer sa quatre-cordes, comptant aussi d’illustres inconnus tels que Dave Lombardo et Mike Patton : Dead Cross. S’il en reste encore pour qui cet empilement de noms demeure parfaitement obscur, ne vous découragez pas, car il y en a d'autres qui viennent, et peut-être ferez-vous la découverte avec force plaisir de cette nouvelle itération déambulatoire de l’ami Pearson, secondé ici par Luke Henshaw (Sonido de la Frontera) : Planet B.

Et cette fois le prolifique Justin est allé confronter ses lubies hallucinées en terrain hip-hop, dans un sillon hybride tracé depuis belle lurette par les Death GripsMoodie Black, Dälek et autres Ho99o9. Toutefois Planet B se démarque d’emblée par la voix de l’intéressé, toujours scandée, acide, subtilement dérangée, mais aussi bien entourée parfois, hormis Gabe Serbian son acolyte récurrent : Kool Keith sur le tubesque CrustfundSonny Kay (créateur de visuels pour Zu, Red Sparowes et Sun Ra entre autres) avec le camisolé Disease Control, Martin Atkins (ex-Killing Joke) sur le sautillant et menaçant Come Bogeyman, ou encore Nick Zinner (Yeah Yeah Yeahs) sur la brillante réécriture du Never Let Me Down Again de Depeche Mode. Cela dit le keupon de San Diego s’en sort tout aussi formidablement en duo simple avec Henshaw, l’insidieux et mécanique Manure Rally aux mouvements indus qui tranchent dans le lard avec conviction, le grinçant QCM de la mort [A] Not At All [B] Somewhat [C] Very Much ou le savoureux bonbon punk rap de Join A Cult sont là pour le démontrer. Le tout s’imprégnant aussi bien de références aux bandes son de films d’horreur des années 70/80 que d’insanités science-fictionnelles intelligemment intégrées.

En fait on pourrait facilement arroser de compliments chaque titre constituant ce disque (comme le faussement langoureux et pulsatif Big Karma avec Joseph Karam (The Locust), le concassé Brutal Evolution avec la robotisée Becky Digiglio ou le terrifiant et percussif final The Beginning Is Near) tant il s’engloutit sans provoquer la moindre gêne intestinale. Malgré le caractère expérimental et particulièrement cintré de l’œuvre, Pearson parvient à nous accrocher par son flow clairement identifiable et une écriture aussi fluide dans la forme que salement pétée dans le fond, à tel point qu’il devient ardu de ne pas se farcir l’intégralité des 38 minutes après avoir lancé la première piste. Attention, ceci est un album dangereusement addictif, mine de rien.

16

Planet Bandcamp.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16
Avis 2
gulo gulo January 16, 2019 20:01
Ne paye pas forcément de mine, et au final solidement addictif.
16 / 20