Il y a certains albums que l’on n’attend pas, d’autres, que l’on n’attend plus. Neuf longues années se sont écoulées entre le génial Lunatic et Equanimity, de quoi être surpris à l’annonce de la sortie de ce dernier. Inévitablement un tas de questions se posent, la principale étant : où se situent les Pitbulls In The Nursery maintenant ? La réponse vient au fil des 9 titres et presque 60 minutes proposés par cet opus, un indice ? C’est… génial.
Pour ce qui peut être considéré comme un nouveau départ, PITN a changé de cap et s’est orienté vers un Death aux sonorités plus modernes. Les titres sont plus longs que sur Lunatic, plus complexes, ce qui de fait permet aux musiciens de développer des ambiances et atmosphères très changeantes, nous passeront du coup de grosses rythmiques massives avec chants hurlés à des passages plus jazzy, voir ambiants. The Oath ou le très surprenant Reality illustrent parfaitement la direction stylistique prise par les Français, la basse tient une place prépondérante dans ces compositions et renforce l’aspect groove, surtout lorsqu’elle est accompagnée de chants clairs très justes et toujours bien placés. Le piège à éviter quand on propose de longs morceaux est bien évidemment de se perdre, de lasser l’auditeur qui ne sait plus trop ce qu’il écoute, ce que Pitbulls In The Nursery évite haut la main grâce à une bonne dose de cohérence insufflée dans chacun d’entre eux.
Cela étant dit, ne nous y trompons pas, Equanimity reste un album brutal et massif. Crawling et Rule The Plight sont là pour le souligner, les riffs sont puissants, la batterie blast, c’est du solide. Mais cette brutalité est toujours maîtrisée, l’énergie dégagée se canalise d’elle-même, elle ne vous explose pas à la figure. À l’exception peut-être de Insiders, plus court, plus rentre dedans avec des vocaux par moment gutturaux. Durant 3 minutes c’est très violent, un beau direct dans les gencives. Toute la réussite de cette réalisation réside dans la manière dont PITN exprime la brutalité de son Metal : avec technique et élégance.
Dès lors qu’un groupe sort de l’ordinaire et propose une musique un peu plus cérébrale que la moyenne (sans offenser qui que ce soit, il n’y a rien de péjoratif), il est immédiatement comparé ou assimilé à Gojira et Meshuggah. Il serait bien dommage de le voir de cette façon. Les Pitbulls proposent tout simplement un album varié, de qualité, moderne, à la personnalité propre. Le mieux restant tout de même de l’écouter, et sans modération.
A écouter : Tout et très fort