Pilori
Crust / Hardcore

À Nos Morts
Chronique
Dans le genre Blackened Hardcore, Pilori a franchi un sacré cap avec A Nos Morts.
Entre les deux featurings (avec Dylan Walker de Full Of Hell et Matthias Jungbluth de Fange / Calvaiire), Pilori s’est entouré d’invité de marque (le disque a notamment été mixé par Cyrille Gachet, qui s’est occupé du dernier Verdun ou de plusieurs Year of No Light). En résulte un disque assez intense, qui rappellera parfois la lourdeur de Hexis ou justement Young and In The Way boosté niveau volume sonore.
On y retrouve cet aspect Black Metal du riffing (« Que La Bête Meure » ou « Sous Mes Mains ») avec l’assurance du Hardcore, parfois lourd (« Roi des Rats » / « A La Recherche Du Roi Perdu »), à d’autres instants virulent mais au jeu de batterie assez varié.
S’il s’intègre parfaitement dans un mouvement artistique déjà bien établi, à la fois instrumentalement mais aussi lyriquement parlant, A Nos Morts n’en demeure pas une vague copie. S’il doit se révéler être un potentiel mur de son en live, le rendu studio n’a pas à rougir et fait office de parpaing dans les dents. Un champ lexical volontairement violent tant Pilori rend l’ensemble haineux et guerrier.
Ainsi, les affinités évoquées sont à compléter par Nails, All Pigs Must Die, Magrudergrind … Tout autant de références qu’ont assimilé les membres de Pilori pour sortir quelques brûlots comme « La Grande Terreur », dont la qualité est largement à la hauteur des noms cités. Peut-être regrettera-t-on l’intensité viscérale du disque qui écrase parfois certaines subtilités (le trop court « Roi des Rats » ou la fin de « Poursuite du Vent ») mais A Nos Morts est un bloc de granit pur.
Au niveau des paroles / thèmes abordés, le chant en français n’altère en rien l’effet de cet opus, et on est à nouveau dans quelque chose qui n’est plus une découverte : des textes un peu écartés des schémas traditionnels, s’orientant plutôt vers des textes construits que le classique couplet / refrain. Ca parle, comme on peut s’y attendre, de regrets, de morts mais aussi d’une sorte de fin de l’humanité qui se rapproche à grands pas (« Lorsque Viendra La Nuit »).
A Nos Morts est extreme dans son approche et son rendu final. Déjà, sur le split avec Dakhma, on sentait une évolution dans la musique de Pilori. Un nouveau cap est franchi ici, pas forcement le plus facile dans le jeu du premier album.