Cornerstone Of The Macabre est le très attendu troisième album de Phazm. Après la baffe Antebellum Death'n'Roll, le groupe avait placé la barre bien haut. Entre ces deux albums, le line-up a changé et quelques évènements importants sont survenus dans la vie du groupe et de ses membres, le plus marquant étant le départ de Pierrick Valence du groupe qui l'a fait connaître, Scarve. Ce départ, qui ne s'est pas fait dans de très bonnes conditions positionne Phazm comme la priorité de Pierrick (Agressor étant en stand-by pour l'instant). Mais revenons à l'album lui-même. On repart pour un tour de musique de cadavres en décomposition, avec chapeaux de cow-boy, chemises à carreaux et du gras !
La première chose qui frappe lors de l'écoute de Cornerstone Of The Macabre est l'atmosphère qui s'en dégage. En effet, l'ambiance générale de l'album est plus sombre et plus sérieuse que sur les précédents. La mort semble y gagner en réalité et en consistance. L'album s'ouvre sur Love Me Rotten (Love Me True), qui marque bien par son titre, pour ceux les ayant oubliées, les racines musicales américaines du groupe. On est cependant un peu surpris par le son des guitares, qui se veut plus net, moins crade que sur les opus précédents.
Le corps de l'album est fait de morceaux bluesy mais rapides, de bonne facture, parsemés de bons riffs de guitare et de basse grasse. De manière générale, on retrouve ce mélange savamment dosé que Phazm sait faire entre différents genres musicaux, sans jamais perdre son caractère propre. Citons pêle-mêle du doom (Welcome To My Funeral), du jazz (intro de Damnation), du black metal scandinave (The End), le tout mêlé au death'n'roll US. Au final, les ingrédients d'un disque varié mais qui ne se disperse pas... Histoire de calmer le jeu, on a aussi droit à un très bel instru, qui nous fait approfondir l'ambiance bluesy qui pénètre l'album (Strange Song), avec guitares folks et percus. En parlant d'instruments, les inconditionnels de l'harmonica, très présent sur l'album précédent, ne seront pas gâtés : seul un morceau en est pourvu. On peut quand même se réjouir que Phazm ait su éviter d'en faire une marque de fabrique, qui se serait révélée trop réductrice. Mucho Mojo restera sans doute comme un des emblèmes de l'album : intro très Far-West, blues-rock sur lequel Pierrick pose une voix profonde et narrative ... avant de revenir pour le refrain au metal déjanté. On notera la présence d'une reprise de Damage Inc. de Metallica. Bien fichue, mais elle reste sans doute trop proche de l'original pour apporter véritablement quelque chose.
Alors qu'est-ce qui ressort de tout ça ? Du bon, du très bon même, et des rythmiques qui sont un vrai plaisir. Mais on n'éprouve pas le même saisissement qu'avec Antebellum Death'n'Roll, pas de renouveau important ni de bond en avant, mais quand-même la confirmation d'albums de qualité. En résumé, pour ceux qui ne sont pas encore accro à Phazm, foncez, mais intéressez-vous aussi aux deux précédents opus sur lesquels vous trouverez de vraies pépites. Pour les déjà fans, laissez passer les premières écoutes peu marquantes et prenez le temps de retrouver et d'apprécier tout le « southern flavour » de la musique de Phazm.
A écouter : Love Me Rotten (Love Me True), Strange Song, Welcome To My Funeral, Mucho Mojo, The End