Biographie

Peter Broderick

Musicien américain, Peter Broderick est né en 1987. Après avoir participé et tourné avec quelques groupes (Horse Feathers, Laura Gibson notamment), ce multi-instrumentiste entame une carrière solo en releasant coup sur coup un premier EP, Docile, en 2007 et un premier album, Float, l'année suivante.

Remarqué par Efterklang, dont il assurera également les premières parties, il rejoint le groupe lors de leur tournée mondiale après la sortie de Parades.

Tout en basant son travail sur des sonorités ambiantes à rapprocher de bandes originales, Peter Broderick délivre une musique instrumentale minimaliste où piano et violons se mêlent gracieusement, s'accordant parfois le romantisme d'une voix ou de cuivres mélancoliques.

Chronique

15.5 / 20
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Float ( 2008 )

Etrange sensation que de chroniquer cet album de Peter Broderick. Comme si tout s'arrêtait, l'espace de quelques morceaux. La course effrénée aux riffs, la fuite vers qui sera le plus catchy, la recherche du disque de la semaine, du mois, de l'année. Tout ça semble loin, plus bas. Chercher d'autres impressions, effleurer le ciel. Se retrouver sur un îlot. Respirer. Ecouter chaque note comme si c'était la dernière.

Float s'ouvre, naturellement, sur un Snowflake. L'éclat de ce flocon, au piano, frôle les oreilles. Un premier frisson, un premier souffle, rejoints par des violons languissants. Les instruments se livreront durant plus d'une demi-heure à un dialogue en forme de berceuse, prenant tour à tour l'initiative, transformant les tableaux, çà et là colorés par une voix, timide comme une bise hivernale (A Glacier) ou une batterie, discrète - Broken Patterns. Un tourbillon de coton qui aspire vers le haut, à contempler la vie ou plonge au fond des choses, dans un espace mal assuré où tout naît et grandit.

Float est froid, chaque note cristalline de piano résonne comme tombée sur un lit de neige. Chaque pas de violon est compté, pour ne pas troubler l'ordre des choses, au contraire pour former un tout. Float se veut paysage d'hiver, image apaisante d'un spectacle, de blanc peint, qui réunit ciel et terre sous l'effet de la musique. On pense aux tableaux d'Olafur Arnalds (Another Glacier), compatriote nordique avec lequel Peter Broderick partage le goût pour la musique minimaliste et une extrême délicatesse à tisser ses ambiances grâce à ses boucles, sachant exactement ce qui doit être et se risquant, même, à de petites expérimentations electro enfantines sur Something Has Changed.

Hors du temps, hors de l'espace, Peter Broderick suspend un moment les instruments pour flotter au-dessus de l'agitation ambiante. C'est le dyptique An Ending / A Beginning. C'est l'heure où blanchit la campagne, où tout ce qui fut revient lentement à la vie, les premières neiges du jour rythmant chacune des notes. Float est une sensation, celle d'appartenir à un tout. Ephémère, certes, mais indispensable.

A écouter : Comme un cycle