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Biographie

Perturbator

Perturbator, de son vrai nom James Kent, est un jeune musicien parisien qui roule sa bosse dans plusieurs groupes de Metal dont I, The Omniscient. Rapidement, l'envie lui prend de créer une musique électronique inspirée par les bandes originales de films des 80's et par l'ensemble de cette décennie. Puisant ses influences aussi bien dans le monde du Metal que chez Carpenter BrutKavinskyVangelis ou Tangerine Dream, son premier album sort en 2012. Terror 404 est certes auto-produit mais il permet au musicien de se faire repérer par la critique. I Am The Night sort la même année, une fois de plus uniquement en version digitale mais sa participation à la bande son du jeu vidéo Hotline Miami, qui sort également en 2012, marque un tournant dans sa carrière. Signé chez Blood Music, il sort en 2014 Dangerous Days qui se révèle un succès critique et public. Gagnant en notoriété, Perturbator occupe une place de plus importante au sein du mouvement désormais qualifié de Synthwave aux côtés de son compatriote Carpenter Brut. En février 2016, est annoncée la sortie de The Uncanny Valley, une fois de plus chez Blood Music. 

14.5 / 20
13 commentaires (16.35/20).
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New Model ( 2017 )

Figure émérite de ce qu'on appelle, faute de mieux, la Synthwave, Perturbator est un poids lourd. De ceux qui sont connus à l'étranger, qui peuvent se permettre de faire des tournées en tête d'affiche aux USA et de donner une nouvelle impulsion à toute une scène. Une scène qui en avait d'ailleurs bien besoin, de ce New Model si bien nommé et, s'il est le préambule des prochaines aventures du parisien, alors nous allons adhérer à ce nouveau trip. 

Avec cet EP six titres, Perturbator nous envoie au fond du trou. C'en est fini des boîtes de nuit gentrifiées au possible. L'exil vers les quartiers abandonnés, voilà la seule solution envisageable. Mais si les friches urbaines que James Kent se plaît à explorer sont inhospitalières, elles ne sont pas désertes. On retrouve, dans un coin, The Haxan Cloak et Ben Frost et tous ces groupes de musique industrielle influencés par l'EDM. Et ça tombe bien, car s'il a laissé le costume fluo au placard, les mélodies évocatrices et le petit goût de vintage qui nous plaisaient tant sont toujours du voyage comme sur « Corrupted By Design » qui nous démontre que non, The Haxan Cloak n'a pas le monopole du kick le plus impressionnant. 

On se retrouve donc face à l'un des disques les plus intéressants de la carrière du musicien. Plus risqué que ses prédécesseurs, peut être moins immédiat, il se démarque par son travail sur ces ambiances plus sombres, cela va sans dire, mais aussi plus immersives et homogènes. Prenez par exemple les premiers instants de «Tactical Precision Disarray», son atmosphère Indus/Goth que l'on osera rapprocher, soyons fou, de celle que l'on peut retrouver chez Nine Inch Nails, une grosse dose de Glitch à la Autechre en sus, et vous aurez une bonne idée de ce qui se trame du côté de ce New Model. Une transformation qui avait déjà commencé, très timidement, sur The Uncanny Valley mais qui est ici bien plus assumée. Et pourtant, on devine qu'il en a encore sous le pied, le Perturbator

Voilà donc un EP qui se suffit amplement à lui-même. On aura beau jeu de dire, d'ici quelque temps, qu'il annonçait un album encore plus monochrome. À l'heure où nous écrivons ces lignes, nous n'avons pas de réponse à vous offrir mais il est évident que ce New Model remet, une fois de plus, Perturbator à sa place : celle d'un musicien en position de force qui est capable de développer une identité sonore puis de la faire évoluer. Et pour tout vous dire, on a tellement aimé cette transformation qu'on espère que tous les groupes de Synthwave vont s'y mettre, non pas pour écouter une tripotée de disques tous plus similaires les uns que les autres, mais simplement pour voir, une nouvelle fois, James Kent sortir de sa zone de confort. 

A écouter : Pour attendre le futur album
16 / 20
8 commentaires (16.19/20).
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Dangerous Days ( 2014 )

An de grâce 2014, Perturbator s'écrase une nouvelle fois sur Terre pour livrer Dangerous Days, bande son d'une époque rêvée : celle des synthétiseurs, des films bourrés d'action et de jeux vidéo 8bits. Nous parlons bien évidemment des 80's alors accrochez vos ceintures pour une heure passée à se déhancher sur le Dance Floor grâce à la Synth Wave de James Kent.

Une fois que l'on s'est confortablement installé au volant de la fusée à remonter le temps, Perturbator décolle pour de bon, présente les lieux : boite à rythme simple mais efficace sur les côtés, super-positions de mélodies et de nappes au clavier au centre et une bonne dose de groove sous les pas. Pied au plancher, on avale les kilomètres de piste et il ne ferait pas bon se mettre en travers des fourgons lancés à des allures Mad-Maxiennes que sont "Raw Power" et "She Is Young, She Is Beautiful, She Is Next" pour ne citer qu'eux. 

N'allez pour autant pas croire que vous avez affaire à un vieux tacot : customisé, bardé de néons fluos et de mélodies scintillantes, les compositions sont travaillées à n'en plus finir. "Humans Are Such Easy Prey" et ses strates multiples, qui s'imbriquent telles des pièces de Tétris, soutenues par une flopée de basses sauvages. La subtilité est souvent laissée au placard mais elle surgit parfois au coin d'une pièce, petit pouf violet confortable comme lors des très Synth Pop, et par ailleurs seuls morceaux chantés, "Hard Wired" et "Minuit" ou de l'apaisant et ambient "Last Kiss". 

On quitte l'autoroute pour se précipiter dans le tohu-bohu de la ville une dernière fois avec "Dangerous Days", concluant en 12 minutes un disque riche qui perfectionne une recette personnelle. Perturbator réussit à proposer un album cohérent dans un style qui se fait de plus en plus bouché sans jamais nous ennuyer, il lâche des mélodies incisives et marquantes et nous donne envie de reprendre des leçons de danse. Reste plus qu'à enfiler son bomber, son pantalon fluo et sortir l'Atari du grenier.

A écouter : Sur la piste, sur la route...