Très bon album, mélodique, puissant et entêtant.
Pelican
Post Core / Post Rock
Nighttime Stories
1. WST
2. Midnight and Mescaline
3. Abyssal Plain
4. Cold Hope
5. It Stared at Me
6. Nighttime Stories
7. Arteries of Blacktop
8. Full Moon, Black Water
Chronique
On avait un peu perdu le gros oiseau ces dernières années, malgré le pas si dégueu et récemment réédité Forever Becoming qui date tout de même de 2013. L’éclatement géographique du groupe – entre l'Illinois et la Californie – peut expliquer en partie la chose, mais aussi les pérégrinations parallèles et furibardes de Tusk, constitué des trois quarts de Pelican, équipé d’un hurleur (Jody Minnoch) qui a eu la très mauvaise idée de mourir en 2014, ce qui n’a évidemment pas arrangé l’état du volatile. Nighttime Stories fait donc autant office d’hommage que de résurrection créative. Car oui, jetons fissa le suspense aux orties, ce sixième album est un précieux tel qu’on en a pas connu depuis au moins City of Echoes.
Écrit partiellement sur la base des travaux de feu-Jody, ce nouveau disque a le bon goût d’arborer un visuel réalisé par une vieille connaissance du groupe et fondateur du label Hydra Head, Aaron Turner. Un paysage nocturne (forcément) duquel s’extrait un rouge lave irradiant une roche massive dont les formes s’évanouissent dans l’obscurité. Cela se traduit en musique d’abord par une intro dépressive (WST) qui reprend les initiales du père, également décédé, du guitariste (arrivé juste avant Forever Becoming) Dallas Thomas, suivie des surprenants Midnight and Mescaline et Abyssal Plain, dans un registre assez rock n’ roll, toute proportion gardée, quasi optimiste bien que le rendu soit plus granuleux et prodigieusement plombé que jamais. Après nous avoir bien chauffé la gueule, une vague de fraîcheur envahit une atmosphère industrielle, cyclique, que l’on aimerait entendre se répéter à l’infini (Cold Hope). On se dit alors qu’on a retrouvé le Pelican des débuts, ses coups de bec amples et dosés, ses guitares à la fois grassouillettes et volubiles laissant échapper une constante mélancolie.
Confirmation après la centrale et minimaliste transition It Stared at Me, via un morceau-titre à la hauteur de son statut, synthétisant les différentes facettes de l’album, alternant pétage de gencives au ralenti et subtilités mélodiques agencées dans un équilibre idéal, dont le feeling pourra évoquer les regrettés Capricorns. Arteries of Blacktop se permet un doux mélange d’embardées cosmiques et de sludge pernicieux, ceci avant de nous asséner l’ultime orgasme, celui qui détache l’esprit du corps : Full Moon, Black Water, sa basse rampante, ses mouvements incrustés dans le granit qui se désolidarisent au fur et à mesure, puis se reconsolident en un ballet organique, évacué en douceur, sans forcer. Comme un lâcher prise.
Oui, Pelican en a connu des inconvénients, des moments douloureux, d'autres moins pénibles, durant ces six années d’errance. Six ans de vie qui ont toutefois alimenté ce Nighttime Stories, profondément sincère et vibrant, faisant rejaillir l'entière sensibilité d’un quartet qui en avait laissé un peu sur le chemin après 2009.
A écouter : 1
Les critiques des lecteurs
Très bon album, mélodique, puissant et entêtant.
Superbe réalisation, les gars y ont mis d'eux-mêmes, du coup on tient là un de leur tout meilleur album, donc pour moi c'est dans mon top 5