Comme un peu de soleil en cette absence de printemps, Papaye vient à point nommé pour déclamer son nouvel hymne à l’amour. La Chaleur précédente avançait des arguments déjà forts bien agencés, où chaque titre était imprégné d’une saveur tropicale. C’est d’ailleurs comme ça que le trio est qualifié : math rock tropical. Il est vrai que l’approche de Papaye est plutôt chaude et moite, patronyme aidant. Tennis confirme et prend même l’avantage au filet, sur la ligne, parfois "out" mais on s’en fout car ce n’est que du plaisir.

Les trois choses humaines qui composent Papaye - soit JB de Pneu aux baguettes, Franck (ex-Komandant Cobra, My Name Is Nobody) à la guitare et Mric (Room 204 et co-gérant du label Kythibong) à l’autre six cordes - ont commencé par trouver la forme et donc le visuel (fantastique) avant le fond, par hasard dans un squat de San Sebastian, en Espagne. Le Tennis offre une certaine continuité à La Chaleur, comme une extension, un contenu additionnel de seulement 26 minutes certes, mais de haute voltige. La durée de chacun des morceaux ne dépassant pas les 3 min (hormis l'ultime et savoureux Je Suis Caché Sous Ton Pull), on serait tentés de parler de punk. Il y a de ça faut bien l’avouer. Papaye n’en a rien à branler, désosse ses compositions, ses mélodies pour tenter de les ré-assembler, pour en faire quelque chose de cohérent, presque accessible, pour finalement s'arrêter en cours de route, et partir sur tout autre chose de tout aussi enthousiasmant et jovialement instable. Les morceaux ont beaux être courts, ils contiennent chacun moult plans différents à la suite. Ça s’enchaîne, c’est fluide, ça invite Thymme Jones de Cheer-Accident à trompettiser Monica Seles en plein "tie-break" et ça ose même le chant dites-donc, de bien charmante manière (Grapes).

Les mecs ont sorti la gomina et soigné leur look résolument novateur et sexy afin de nous pondre le disque de rock n' roll le plus chaleureux de l’année, malheureusement trop limité en durée, à suivre néanmoins (et principalement) en direct sur le court central.

Y a du Tennis sur bandcamp.