Panopticon
Black Metal Atmosphérique

The Scars Of Man On The Once Nameless Wilderness I And II
Chronique
Seulement deux petites années après Revisions Of The Past et un split avec Waldgeflüster, le One Man Band Panopticon refait trembler le sol avec The Scars Of Man On the Once Nameless Wild, un double album basé sur les légendes Nord – Américaines. Divisé en deux parties, il est grandement inspiré de la Nature dans son ensemble et des Hommes qui ont contribué à la protéger.
The Rushing Waters From Everlasting Snow *
De la terre gelée naît les torrents les plus furieux. Réchauffée par les timides rayons d’un trop jeune printemps la neige meurt paisiblement après avoir recouvert de son manteau immaculé les paysages sauvages. Ce sont ces images qu’évoquent The Scars Of Man On the Once Nameless Wilderness. Celles de cycles éternels qui s’entrechoquent avec une force silencieuse. Ce sont des torrents nés de neiges éternelles que proviennent ces guitares, ces voix, ces mélodies. Ce sont dans ces flux tumultueux qu’Austin Lunn a déchaîné son talent. Dans cette première partie d’album on est confronté à une musique puissante, sincère et très typée. Dans un style de Post Black Metal que n’aurait pas renié Mgla ou Blut Aus Nord, les riffs tranchants comme les roches aiguisées de montagne. Chaque piste est comme un chemin tracé dans une forêt dense : on ne sait jamais où il va aller et pourtant on lui accorde une confiance absolue, comme si les balises sonores nous servaient de guide. En effet dans cette première partie on évolue en terrain connu. On revoit ces paysages grandioses auxquels nous avons été habitués lors des opus précédents. Et pourtant on se laisse surprendre une fois encore par la richesse de chaque piste, tous les petits ornements, gimmicks qui viennent donner un cachet de première classe à l’ensemble. Il serait injustifié de mettre en avant un morceau plutôt qu’un autre tant Lunn parvient à cet équilibre si subtil qui permet de maintenir l’attention de l’auditeur, de sculpter ses sons comme un vieux baroudeur façonnerait son bâton de marche. Cette première partie se termine par Snow Burdened Branches, qui est un extrait du film The Wilderness World par Sigurd F. Olson (plus d'infos ici). Ce n’est pas un hasard car cet homme a joué un rôle fondamental dans la protection de l’environnement qui est si cher à Austin Lunn.
The Young Sapling **
Il fut un temps reculé, la Nature n’avait pas de nom. Elle n’était pas un endroit où on allait se détendre pour oublier les tracas de la ville, elle était notre début et notre fin, celle qui nous nourrissait et nous tuait. C’est la satisfaction des besoins les plus simples qui apportent le plus de plaisir. Ce mode de vie proche de nos racines qui est mis en avant n’est pas un rejet complet du monde tel qu’il est, mais plutôt un rappel qu’il faut savoir préserver ce qui à de l’importance. Si la première partie était un torrent furieux ici il s’agit plutôt d’une brise agréable. Les sons se désaturent et créent une atmosphère unique pleine de voix et de légendes de la culture Nord-Américaine. Elles grandissent à chaque écoute, reviennent dans le présent et font apparaître des présences que l’on peut seulement surprendre du coin de l’œil. Violons, accordéons, guitares, mandolines, banjos, harmonicas et tant d’autres viennent se poser sur les voix qui racontent ces fantômes oubliés qui habitent dans les bois. Beast Rider nous berce de mystères, A Cross Abandonned a un côté très Floydien, Echoes In The Snow est entraînante, The Wandering Ghost est bondissante … chaque morceau est empreint de personnalité et nous ouvre son petit univers comme un rayon de soleil entre les arbres qui nous montre la forêt sous une autre perspective.
Il y a tant à dire et en même temps c’est avec la force de l’évidence que Panopticon s’installe comme une référence incontournable du Metal dans son ensemble. Lunn nous fait passer des émotions très fortes de tant de manières différentes qu’il est clair que The Scars Of Man On the Once Nameless Wilderness sera un album qui va marquer profondément les esprits.
* Les Torrents issus de Neiges Éternelles
** Le Jeune Arbre
A écouter : 1