Pain Of Salvation
Metal progressif

The Perfect Element, Part I
Chronique
C'est en 2000 qu'est sortie cette perle de Rock Progressif. Passée plutôt inaperçue à l'époque, sans doute à cause des excellents Six Degrees of Inner Turbulence ou Metropolis p.2 de Dream Theater, il fait partie des essentiels du Metal/prog rock au même titre que ces derniers.
The Perfect Element est un
concept-album faisant le récit d'une histoire d'amour entre deux
personnes blessés par la vie ; elles trouveront la félicité dans
leur union, une union qui les entraine vers le haut - ou vers le bas,
cela dépend de la manière dont vous verrez les choses ; les paroles
traitent tout à tout d'amour, de relations humaines, et de la
manière dont deux personnes peuvent s'entre-détruire par passion
mutuelle.
Stylistiquement détrompez-vous, on est
finalement loin du style des américains de DT. Pain of
Salvation se caractérise avant tout par un feeling plus Rock à la
sauce métalisée, des chansons globalement plus courtes (de 3 à dix
minutes, 6 minutes par chanson en moyenne), et un éventail de styles
plus élargi ; on passe allégrement d'un plan rap au phrasé viril
(Used) à un refrain mélodique et très très lyrique : cela
sonnera un peu étrange aux oreilles lors des premières écoutes,
c'est indéniable. Pain of Salvation donne en effet dans des mélodies
émotionnelles et personnelles (Ashes, Morning of Earth), épiques
(Idioglossia, Song for the Innocent), progressives, et presque Jazz
(King of Loss, Her voices). Mais The Perfect Element est un album
difficile à assimiler malgré son aspect kitsch et pop : son
intensité ne se révèle vraiment qu'au bout de la quatrième ou la
cinquième piste, et son potentiel se révèle au fil du temps et des
écoutes, un peu comme le bon vin.. Et c'est bien le petit génie de la
musique qu'est Daniel Gildenglow, frontman, guitariste, chanteur,
multi-instrumentaliste qui donne définitivement tout son charme à
cet album. Sa voix est claire, pure et lyrique ; techniquement c'est
de très haute volée, Gildenglow est un vrai chanteur qui couvre
plusieurs octaves jusqu'à des notes très aîgues (Idioglossia),
graves, ou hurlées, si bien que l'on se demande si c'est bien lui
qui chante parfois.
Je pourrais aussi vous parler de la
manière qu'ont ces musiciens de faire un ensemble parfaitement
homogène et conceptuel, malgré les diverses influences et le côté
« kaléidoscope » de leur musique, par exemple et
reprenant le même thème, le même motif ou la même mélodie sur
deux morceaux différents en modifiant les arragements ou le tempo
(je ne vous donnerai pas d'exemple, à vous de découvrir les
nombreuses subtilités dont regorge cet album).. Je peux également
vous parler d'Idioglossia, l'un des tous meilleurs morceaux jamais
composés dans le genre... Mais je m'arrêterai ici pour ne pas trop
en dire.
Bref, The Perfect Element est un album unique en son genre, difficile à aborder et à apprécier mais qui restera indubitablement gravé dans les mémoires. A découvrir pour tout fan du style.
Une perle tout simplement. Il me tarde de revoir le groupe cet automne aux côtés d'Opeth.