PUP
Punk / Rock

THE UNRAVELING OF PUPTHEBAND
01) Four Chords
02) Totally Fine
03) Robot Writes A Love Song
04) Matilda
05) Relentless
06) Four Chords Pt. II: Five Chords
07) Waiting
08) Habits
09) Cutting Off The Corners
10) Grim Reaping
11) Four Chords Pt. III: Diminishing Returns
12) PUPTHEBAND Inc. Is Filing For Bankruptcy
Chronique
PUP a su développer sa ligne de merch depuis quelques années. Entre les versions LP, tape ou encore la partie vestimentaire, le combo a proposé un pack ambassadeur (avec une montre, une glacière et un stylo) pour ce nouvel opus, là ou on avait eu droit à un canoe gonflable sur l’opus précédent. De fait, miser sur un PUPtheband en mode firme, avec un clip très Apple pour « Totally Fine », paraissait tellement naturel dans le côté WTF des Canadiens.
Pourtant, au-delà de l’aspect marketing du l’ensemble, PUP propose 12 titres (et pour la première fois, une intro et deux interludes, soit neuf compos - j’attends toujours une version studio de « Waiting For Something To Happen) dévoilés en partie via quelques clips deux mois avant la sortie de The Unraveling of Puptheband, dont on peut facilement « Totally Fine » et « Matilda » comme futurs tubes en live.
On connait maintenant la recette plutôt classique, un Punk Rock assez mélodieux, avec quelques passages faciles à retenir, d’autres à crier en live et un univers à l’apparence DIY. La musicalité de PUP a néanmoins évolué au fil des albums, passant de fougue à quelque chose de plus posé, souvent auto-centré mais sans dénigrer ou réduire certains éléments qui ont fait leur succès.
Les choeurs de Matilda évoquent The Polyphonic Spree, le refrain de « Waiting » (et ce basse), le riff central de « Totally Fine » : cela reste en tête, c’est easy-listening mais pas mièvre. Et parfois, le combo se permet quelques ajouts, un très court solo de guitare, un passage electro-kitch (« Habits » et son told you I’m doing just fine/but to tell the truth I feel like total shit whenever I’m with you), le clavier de « Cutting Off the Corners », …
Concernant les trois « Four Chords » (intro&interludes), pas / peu d’intérêt musical au global, même s’ils contribuent à ce grand spectacle mis en scène dans certains de leurs clips (et certains titres, comme ce « Puptheband Inc. Is Filing For Bankruptcy »). Pourtant, PUP n’oublie pas ce qui l’habite toujours : la mort, la fin, les relations humaines, … Je rappelle qu’on parle de guitare dans « Matilda » (et son arrière gout triste : You don’t even play me anyhow / Because it’s only work and it’s just not working out) ou des relations toxiques dans « Habits », jusqu’à ce dernier « I’m truly grateful for the life that I’ve led / I’m just being dramatic. » qui clot le disque, qui fait presque écho à « Lately I’ve started to feel like I’m slowly dying
You’re never totally fine. I’m never totally fine. We’re never totally fine. »
On pourrait reprocher à PUP d’être parfois moins catchy ou furieux. Pourtant, il reste toujours quelques plans entêtants (« Waiting ») et le nombre de guests n’atténue pas l’ensemble (Sarah Tudzin d'Illuminati Hotties, Melanie Gail St-Pierre de Casper Skulls ou encore Erik Paulson de Remo Drive pour la partie chant par exemple). Je restais perplexe sur le premier single « Robot Writes a Love Song », peut être du fait des couplets moins captivants qu’habituellement, ou du côté lascif de « Cutting Off the Corners », qui au final se marie bien dans le reste de l’opus.
J’apprécie toujours autant le quatuor, qui continue son petit bonhomme de chemin sur ce nouvel opus, même si on pourra relever parfois le manque de titres du calibre de « DVP » ou « Reservoir » à nouveau, et ce même si « Waiting » s’en approche. Mais PUP semble avoir pris une voix plus mélodique (« Relentless ») qui leur sied à ravir, avec parfois autant d’émotions que sur « Sleep in the Heat », un peu plus de choeurs que précédemment et quelques ajouts déci-delà (« Cutting Off the Corners » et son clavier), lorgnant parfois vers la Power-Pop de Weezer ou touchant le sublime (« Puptheband Inc. Is Filing For Bankruptcy »).
Pas sûr que le groupe se fasse des millions comme dans le clip de « Totally Fine » et arriver à partir dans l’espace, mais PUP sait mener sa barque pour continuer à remplir les salles et proposer une musique d’apparence sincère, toujours un peu plus loin de leur fougue de 2014.