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Biographie

P.O.BOX

P.O.Box voit le jour en 2001 et tourne dès lors de manière intensive (500 concerts) à travers toute l'Europe (Benelux, UK, Allemagne, Suède, Pays Baltes, Russie, Croatie, Italie, etc.) jusqu'au Canada (2008) et le Japon (2010), à l'affiche de festivals tels que Dour (2004), Groezrock (2009), Wasted (2005), ou Tabuns dans les pays baltes (2004), et jouant aussi bien aux côtés d'Anti-FlagMad Caddies, Streetlight Manifesto, que de No Use For A Name, LagwagonThe Slackers, The Locos, Superbus ou bienAgainst Me! , Big D&the Kids Table, Les Caméléons, Mad Sin, The Flatliners et bien d'autres encore (Burning Heads, La Ruda, Guerilla Poubelle, The Skatalites...)

Riche expérience live qui les conduit à éditer une première démo, Fartcore, puis un split CD intitulé We Are All in the Gutter, But Some of Us Are Looking at the Stars, le tout en autoprod'. Le combo ska-punk signe alors chez WingedSkull Records en juin 2004, et sort son premier EP, Rock My Reality. Finalement, les 'Pio', pour les intimes, enregistrent leur premier album, …And the Lipstick Traces, au Loko Studio; disque sortie en octobre 2006 sur Crazecords, puis repressé via Guerilla Asso (France) / LongBeach Records Europe / Unattractive Records (Japon) en octobre 2007. Ils rentrent en studio en février 2009 pour enregistrer leur second album intitulé InBetweenTheLines, sortie en 2010 sur Guerilla Asso (France) / LongBeach Records Europe / InYaFace Records (Japon). Après avoir défendu ce nouvel opus et sorti un combo CD/DVD retraçant leur tournée d'été à travers l'Europe, Détour(s), le combo annonce F#RTH#R. Ce 3ème album arrive en 2014, avec un artwork dans la lignée de InBetweenTheLines.


Leur dernier album en date, spaceavailable, sort fin mai 2023.

Line Up :
Seb, lead vocals
Jay, guitar/backing vocals
Ju, bass/backing vocals
Yul trumpet/backing vocals
Jo, trombone
Deuddy, drums
Gui, light ingé
Niqueue, sound ingé

F#RTH#R ( 2014 )

Un peu plus d’une dizaine d’années au compteur et un nouvel album plus tard, que reste-t’il de P.O.Box ? Un Ska / Punk toujours frais comme au premier jour, comme si le temps n’avait jamais altéré la musique. Il est de ces oeuvres qui, même plusieurs décennies après, ne semblent pas vieillir dans leurs propos (et on en trouve des exemples parfaits dans la littérature classique : La Ferme des Animaux d’Orwell ou Le Procès de Kafka). Il en est de même avec les précédents opus de P.O.Box, qui dans les propos et la forme ne perdent pas en intérêt (même si l’ancienneté n’est pas tout à fait la même). En effet, dans le fond et comme l’ont fait leurs confrères de Justin(e), les références abordées sont historiques ou liées à un mouvement culturel spécifique : l’affaire Dreyfus, Poto et Cabengo, …
F#RTH#R (Plus loin dans la langue de Molière) est peut être un pari risqué. A se relancer dans cet aspect socialo-culturel en repassant en musique quelques éléments de l’histoire, on peut se demander si les deux se marient toujours aussi bien après 13 ans dans les instruments.
La différence se fera à un niveau : la manière d’aborder ce nouvel opus. Y portera-t’on un regard musical ou assimilera-t’on également l’aspect réflexion aux notes de F#RTH#R ?
- Dans le premier cas, ce disque sera du Ska /Punk avec quelques morceaux de reggae dans la continuité de ce que l’on a pu entendre avant, au travers d’une même structure d’album : un premier titre d’introduction amenant vers celui plus rythmé qui se rapproche de « So Milgram Knew It » ou « Death Promises me a better place ». Ceux étant familiers de la discographie des Français ou de Catch 22, Mad Caddies et The Flatliners ne se sentiront pas perdus ici (les excellents « Divide and Rule » et « Cogito Ergo Sum » qui peuvent représenter le mieux les parties Ska / Punk du combo : choeurs et « wohoho », cuivres renforçant les passages forts et refrains et quelques notes sautillantes) même si l’aspect Reggae, présent à 50% sur Detour(s), se retrouve amoindri (« Last Train to PaM » et « Poto&Cabengo »). Cette prise de position musicale n’altère en rien la qualité dudit album, même si cela n’aurait pas forcément été un mal que la dose injectée soit un peu plus lourde (surtout lorsqu’on voit ce qu’à pu donner « The Silent March of the Hollowed »).

- Sur la seconde vision de F#RTH#R, on ne pourra s’empêcher de creuser derrière les multiples références évoquées. Les paroles, en anglais bien entendu, sont engagées sans pour autant être frontales : on y parle de liberté mais aussi de constat (« Cogito Ergo Sum », « The Ordinary Plan of Freedom ») avec une vision plus critique (« It Will But Grow »). Le tout est donc plus qu’intéressant et peut donner envie d’ouvrir un livre ou de creuser derrière F#RTH#R, bien au-delà de l’aspect musical détaillé plus haut. Même si l’on est moins adepte du style musical de P.O.Box, la curiosité peut amener à se pencher sur les multiples références.

Rien ne semble faire défaut à P.O.Box depuis le début. Même Detour(s) s’inscrivait dans cette lignée d’un Ska Punk noble et humaniste. F#RTH#R, en tant que 3ème opus du groupe, ne déroge pas à cette règle d’être une oeuvre musicale et intellectualisée du niveau d’InBetweentheLines ou … And the lipstick traces.

A écouter : Poto & Cabengo - Divide and Rule
14.5 / 20
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Detour(s) ( 2011 )

Le DVD raconte en 2h la tournée InBetweenTheLines (2009) des P.O BOX a travers l’Europe de l’Est. L’occasion grâce à Fifou de bénéficier d’une immersion totale dans l’intimité et le quotidien du combo. Le propos  ne mise ni la surprise ni sur l’inattendu. On est là face au parfait petit manuel de la tournée à l’arrache : Le voyage, la route, le dépaysement, les km avalés, les nuits dans la campagne, la vie décousue, les concerts faits de brick et de brocks. Tout y est et rien ne manque à l’appel. L’intérêt provient de l’éminente sympathie des membres du groupe, pas pédants pour un sous, qui vivent le truc avec un bel amour du concept et une plongée dans l’Europe non-touristique qui réserve de beaux moments (les impacts de balles sur les murs encore visibles en Croatie, les festivals au soleil, le mythique bar "Sous l’escalier" et son hilarante "poutre de Bamako"). Un léger air de Everything is illuminated souffle tout le long des paysages et des rencontres (qui auraient pu être mis un peu plus en valeur toutefois). Slovénie, Croatie, Serbie, Macédoine, Grèce, Turquie, Bulgarie, Roumanie, Ukraine, Lettonie, Lituanie, Allemagne. La liste est vertigineuse. Et tout ceci serait vain sans son lot - attendu mais saisissant - de galères incessantes (retards, problèmes et attentes aux douanes, organisation défaillante, apparts dégueulasse, gerbes à foison, enlisement, blessures, problème mécanique) de nuits minimales, de flots de bière, d’amplis branchés à 3h du matin, d’hygiène rudimentaire. Un vrai moment sympa à vivre, à savourer avec le sourire aux lèvres et le constat primordial qui s’impose : le punk n’est pas mort.

Le petit Ep 6 titres qui accompagne le DVD est un léger ton en dessous. Principalement du fait qu’il n’apporte pas d’innovation majeure à la discographie de P.O BOX. Le propos reste toutefois de qualité. 3 tracks rappellent le creuset des lorrains. Un bon punk-rock des familles avec up-tempo de rigueur, chant mélodique au possible, chœurs massifs ("This Is A Hidden Tracks") et floraisons de cuivres ("On How To Light A Fire"). L’éclate est réelle et le plaisir à l’écoute, indubitable, mais on sait les bougres  capable d’aller chercher plus loin encore en terme de créativité. 3 autres s’essayent au rythme ralenti et à l’inévitable spectre reggae qui rôde toujours autour du ska punk. En route donc pour les hoola hoops de basse, les accords saccadés, les notes appuyées de la trompette et du trombone ("Inked", "The Silent March of The Hollowed" et son beau sample tiré de Patton, "Talking to her" qui est la meilleure dans l’exercice) : On dirait Mad Caddies de retour.
 
Oui, on pourra objecter ici et là l’absence de prise de risque en soi (même si ces 3 pistes reggaes de suite sont une nouveauté pour le groupe). Certes, mais l’essentiel n’est pas là. L’essentiel réside dans cette ligne droite, honnête et intègre que P.O BOX trace depuis ses débuts, ignorant les déviances de la renommée ou des modes passagères, gardant le souci des choses bien faites (le packaging est une nouvelle fois très beau) et de ce punk-rock ska de grognard, porté à bras le corps comme une manière de vivre.

En écoute ici ou ici.

A écouter : et à regarder
15 / 20
1 commentaire (16/20).

InBetweenTheLines ( 2009 )

P.O. Box est un groupe chouette. Les voir sortir un nouvel album, c’est donc l’agréable occasion de retrouver la bonne bouille de ses protagonistes, la gouaille de ses cuivres, le skank de ses compositions ; bref tout l’artillerie punkska-stellaire de la constellation Pio qu’on apprécie tant.

L’intro dénote pourtant. Les murmures, le souffle sombre, la répétition chuchotée de "Everything’s so wrong", c’est pas le registre habituel de la maison. Mais "So Milgram Knew It" (du nom du psychologue américain Stanley Milgram) remet les cadrans à l’endroit. La cohorte de cuivres emboite le pas à des guitares aux sourcils froncés, appuyé par une basse sans filtre et le titre bascule d’un ska cloche-pied à un punk rugueux. Alright. Constat : Seb a bouffé du lion et/ou du Flatliners (Chris Cresswell est d’ailleurs présent sur "Going To The Court"). Le timbre est plus écorché, le larynx de sorti ; "I Refuse All Qualms" (I.R.A.Q.) en atteste. C’est LE tube de la galette. Ca va vite, trèèès vite ; explorant tempo variés, alternance cuivres hauts/basse basse pour un finish en apothéose gueulé à l’unisson : "There is no happy end". P.O Box a son meilleur. Les lorrains rejouent donc une partition qu’ils ont su rendre bien identifiable avec le fil des années. Suicide Machines dans le giron comme de coutume, toujours Punk/Ska plus que Ska/Punk, comme l’atteste "We, The People" ou "Mezmerize The Masses", le rocksteady jamais loin ("Skinocracy" et ses keyboards ondoyants avec Victor Ruggiero des Slackers) et beaucoup d’idées, d’applications et de tentatives de variétés/variations.

Et c’est peut-être là le problème. A force de vouloir être autre chose qu’un "album de punk rock de plus", In Between The Lines s’égare un peu, traine légèrement en longueur sur la seconde partie et accuse un certain manque d’homogénéité. Mue par un désir plus ample que dans les efforts précédents (le groupe veut aller plus loin, se renouveller, explorer davantage), PO Box perd un peu de ce qui faisait son énergie brute, enthousiasmante, non polie et disons le, de son efficacité. Certaines choses paraissent dès lors plus poussive que dans And The Lipstick Traces : le fader peu inspiré qui conclut "And The World Collapses", la Silent Track ("14") à l’idée honorable  (i.e, une seconde pour chaque état dans lequel la peine de mort est encore en vigueur) mais qui casse dramatiquement le rythme de la fin de l’opus, le chant pas tout à fait naturel de "I Want A Steady Revolution", la conclusion de l’opus ("D/E/A/D", autrement dit les accords de la ballade) en acoustique un peu trop prévisible.

In Between The Lines est donc paradoxalement plus abouti que And The Lipstick Traces, plus travaillé, plus mature aussi, mais probablement moins efficient. Il offre une richesse du détail qu’on savoure avec plus de raffinements esthétiques mais moins de hochement de têtes. Singulier sentiment que cette appréciation de la raison plus que celle des sens… Reste que dans le sillage des influents Anti-Flag (lignes de basse, utilisation du "We", vision sociale, documentation du livret), P.O. Box perpétue l’art du punk rock conscient (H.D. Thoreau cité dans une œuvre, le panopticon de J.Bentham représenté sur la pochette, ça n'a pas de prix) joué avec cœur et ardeur. C’est (l’)essentiel.

En écoute sur myspace et en clip pour "So Milgram Knew it" ici.

A écouter : "I Refuse All Qualms", "The Legacy Of The Lie"
15.5 / 20
2 commentaires (13.75/20).
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…And the Lipstick Traces ( 2006 )

Catch 22 peinant à se relever de sa scission, Less Than Jake englué dans la Warner attitude, Mad Caddies ne retrouvant pas le niveau de ses deux premiers opus, les amateurs de skapunk faisaient quelques peu grise mine ces derniers temps. Qu’on se rassure, les trompettes vont à nouveau retentir : PO Box is coming.

Torpillage des cuivres en règle, brides des guitares lâchées, rythmes ska qui déboulent sur les pistes en tout schuss, l’auditeur reçoit un timbre poste sur le front d’emblée. Les paroles de Noam Chomsky hurlées en ouverture pour réveiller (les consciences), entames façon "Point The Blame" de Catch 22 pour "Chalk It Up To To Experience" ou "Stick in My eyes" version Rancid pour "Make Up/Wake Up" (qui est en fait la reprise de la ligne de basse du premier morceau en plus rapide), les nancéens connaissent leurs classiques. Ca tape vite, ça joue à l’envie, au cœur et ça fleure bon la route, la scène et la communion avec le public (On imagine le rendu en live du tube imparable « Look What You Have Done »). L’entité P.O Box (car le groupe comprend dans son appellation aussi bien les musiciens que les roadies ou l’ingé son) revisite donc le genre, avec les tripes comme métronome pour un résultat proche des Flatliners mêlé à du Capdown.
Vous l’aurez compris, on retrouve beaucoup de choses qu’on aime ou qu’on a aimé dans le passé. Les « pio » le savent, et ne rechignent pas sur leurs influences en invitant par exemple Big D pour un featuring sur « Music as taken a backseat to Haircuts » et son reggae suave et ennivrant. Mais quelque chose d’éminemment autre émane de ce …And The Lipsticks Traces (référence à l’essai du même nom du philosophe et critique musical Greil Marcus). D’abord, parce que sous des allures de grandes festivités propres au style, le groupe diffuse en réalité à travers des paroles soignées un vrai message sociolo-politique, mais aussi parce qu’il sait faire émerger une partie plus sombre et mélancolique (l’excellente chanson cachée, version piano/violoncelle de « Diving ») avec quelques poussées colériques saisissantes et une manière de faire innovante qui consiste à jalonner ses morceaux avec un temps répété suivi d’un ralentissement/contre temps dans la même phrase musicale, ou encore l’utilisation d’une double pédale pour durcir le ton.

Servi par une production métamorphosée par rapport à Rock My Reality (la justesse des cuivres, les chœurs, le mixage pour la superposition des instruments, les différentes tonalité du chant), enchaînant avec brio les différentes facettes du genre tout en préservant un aspect unitaire, les P.O Box, 5 ans après leurs débuts, livrent leur œuvre la plus aboutie. En voilà une boîte à lettre qu'on ouvrira souvent.

A écouter sur la page myspace.

A écouter : "Death Promises Me A Better Place", "God Blasts America", "Music Has Taken A Backseat To Haircuts", "Make Up/Wake Up!"