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Biographie

Oversight

Les Québcois d'Oversight se forment à la fin des années 90. En mars '99 sort leur premier album Silent Days dont ils écoulent plus de 1000 exemplaires. S'en suit une tournée dans leur province de résidence et un split CD en 2001 (sur New Horizon Records) avec les Suédois de Stoned, How Can We Say...
2002 est l'année des tournées, canadienne et européenne, mais aussi de la sortie de leur deuxième CD Somewhere Between Apprehension and Disillusion (chez Cyclop Media). Il sera suivi de tournées Nord-Américaines et le groupe se séparera mi-2004.

Chronique

15 / 20
2 commentaires (13.5/20).

Silent Days ( 1999 )

Groupe imbuvable pour certains, incroyablement doué pour d'autres, Oversight ne laisse pas indifférent. Et pour cause, le quatuor faisait partie de ces groupes canadiens qui tentaient d'amener le skatecore et le punk rock en général à un autre niveau en expérimentant.
Chez notre quatuor cela se traduit principalement par 2 caractéristiques: une constante instabilité du rythme assortie d'une technicité hyper-développée; et également une approche singulière du rôle des instruments puisque la basse et la guitare s'échangent ici leurs attributs. La 6 cordes se fait quasi-exclusivement rythmique, avec quelques rares excursions harmonico-mélodiques, tandis que la 4 cordes, davantage mise en avant au niveau de la production, s'échappe et mène la danse en créant les lignes mélodiques.

Cette démarche rappelle bien entendu celle qu'avait entamée Tomek au sein des Satanic Surfers (en poste jusqu'à 666 Motor Inn compris), tout en la délayant allègrement. Les Suédois (époque Hero of our Time) sont d'ailleurs la source d'inspiration principale d'Oversight ("Last To Know", "Repeat"), même si un morceau comme "Unlearn" se rapproche peut être davantage des compatriotes de The Almighty Trigger Happy.

Cela dit, au delà de ça, pas la peine de chercher des repères dans cet album, c'est déjà bien si un simple plan de 5 secondes est repris une seule fois à l'intérieur d'un morceau. Les riffs s'enchainent à vitesse grand V sans cohérence apparente, la notion de rythme ne rimant plus à grand chose, si ce n'est à "urgence" ou "course effrénée".
Et c'est bien là l'inconvénient potentiel de ce Silent Days, c'est qu'une seule écoute peut se révéler éprouvante et l'auditeur qui manquera d'entraînement pourra facilement être tenté d'abandonner en pleine course, à bout de souffle.
Même François expérimente avec son chant plutôt fluet, notamment sur les changements soudains de cadence, de débit; et quelques chœurs façon ooozin' aaahs voire gueulés réalisés par les autres membres pimentent le tout.

Au final, Oversight a le mérite d'innover sur les bases du skatecore; la technicité impressionnante et l'instabilité apportent une dynamique inédite et la basse de Jeff réussit à instaurer un thème mélodique, une ambiance plutôt spéciale; la galette est parsemée de bonnes idées mais elles ont malheureusement tendance à se perdre dans la masse difficilement abordable que forme Silent Days, sans que le quatuor n'ait eu le temps de les développer.

CD dispo chez Québec Punk Scene et Interpunk.

A écouter : d'une traite, pas le choix