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Biographie

Otargos

Officiant depuis 2001, le combo Otargos insuffle sur l’hexagone un Black-Metal violent et sans concession. Formé à Bordeaux par Dagoth (Guitare / Chant) et Lord Mysterium (Batterie) puis rejoint par XXX (Basse), ils ils enregistrent leur première démo en autoproduction, Conquerors, Conquerors... Destroyers, en 2002. Peu de temps après, Kernuun (Guitare) intègre le groupe pour enregistrer un ep en 2003 au Lestran Studio. Codex 666 - Infernal Legions Strike sort sur Deadsun Records et affirme le quatuor bordelais comme un réel champs de bataille infernal au travers de textes prônant le chaos et la destruction multiverselle. En 2004, Lord Mysterium est remplacé par Arkhamian. Un an plus tard, durant l'été, Otargos investi le Conkrete Studio pour enfanter son premier album qui porte le nom de Ten-Eyed Nemesis. Huits titres puissants et dévastateurs distribué chez Rupture Music dont la sortie de cet album sera suivi du remplacement de Kernuun par Astaroth au poste de guitariste.
En septembre 2006, Otargos sort Spawn From The Abyss, une réédition avec des morceaux issus de leur première démo et ep, alors qu'en 2007 sort rapidement leur deuxième opus : Knetic Zero. On retrouve le Black-Metal typique des bordelais qui le font évoluer de manière constructive dans la continuité de leurs précédentes sorties. La même année Arkhamian est remplacé par Ranko à la batterie. En 2008, Otargos choisit Bordeaux pour filmer un concert lors d’une date exceptionnelle qui se déroule finalement le 31 mai 2008 à l'Heretic Club. Le groupe a justement choisi un petit club pour sauvegarder la proximité du public et l'énergie de la fosse.
La captation du concert sort sur l'édition limitée de Fuck God-Disease Process, la troisième galette d'Otargos. Avec encore un nouveau batteur (Thyr), le quatrième disque du groupe de Black-Metal, s'appelle No God, No Satan et sort en 2010 chez Season Of Mist. L’aventure se poursuit pour les Français en 2013 avec la sortie de Apex Terror chez Listenable Records, avant un nouveau changement de label en 2015 et la signature chez Kaotoxin Records pour la parution d’un nouvel album en fin d’année, le bien nommé Xeno Kaos.

15 / 20
1 commentaire (16/20).
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Xeno Kaos ( 2015 )

Avec le temps Otargos s’est bâti non seulement une discographie riche, mais également une solide réputation. Les Français sont aujourd’hui devenus des acteurs majeurs de la scène Dark Metal européenne et la sortie de Xeno Kaos ne fait que le confirmer. Otargos serait-il à son sommet avec ce sixième album studio ?

Les premières réalisations de Otargos tendaient nettement vers le côté Black Metal, au fil des années les Bordelais ont commencé à incorporer des éléments Death dans leur musique, la rendant de fait plus lourde et explosive. Cette évolution constante vers le Dark Metal se matérialise via Xeno Kaos qui conjugue à merveille le Black et le Death. Otargos joue clairement avec les deux styles pour proposer des riffs à la fois lourds et rapides ainsi que de nombreux changements de tempos sur des vocaux profonds et terrifiants. Si parfois le côté Black prend le dessus avec de furieux blasts de batterie il est automatiquement contrebalancé par des passages qui seront plus lents, accompagnés par des guitares très dissonantes. L’un des titres qui représente le mieux Xeno Kaos est Chariots Ov The Godz, tirant parfois son inspiration de la scène scandinave (Dark Funeral) celui-ci se mue au travers d’un break à la lourdeur écrasante avant de repartir sur un riff ultra rapide toujours dans l’esprit Nordique. Vient nuancer ces salves destructrices l’excellent Dark Mechanicus, morceau très down-tempo bien calé dans le milieu de l’album qui de par son atmosphère à glacer le sang montre que Otargos a bien plus d’une corde à son arc.
Le constat est probant : techniquement très à l’aise, inspiré et varié, Xeno Kaos envoie un bois terrible qui permet aux musiciens de s’exprimer pleinement. La basse est bien présente, les soli et leads guitares incisifs et les nombreux changements de rythmes offrent l’opportunité à la batterie d’exploiter tout son potentiel. Le travail réalisé par John A. est époustouflant, ses frappes sont puissantes et précises, il adapte son jeu de manière très cohérente, il sera par exemple plus discret sur Realm of The Dead pour laisser la place aux guitares sur un titre aux forts accents Heavy. 

Si effectivement Xeno Kaos est de qualité on peut regretter qu’il n’y ait pas un ou deux titres "phares". Ce genre de titre qui sublime un album et le fait basculer dans les hautes sphères, qui est cité en référence, que tout le monde attend lors des concerts. C’est d’autant plus dommage puisque l’on sent que Otargos est capable de le faire.

Tout en se laissant la possibilité d’aller encore plus loin et d’atteindre le sommet, Otargos offre avec Xeno Kaos une performance de haute volée avec un album cohérent et très inspiré, il est l’une des pièces maitresses de l’année 2015 dans le milieu Dark Metal européen.

A écouter : Tout et très fort
14 / 20
7 commentaires (16.64/20).
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Kinetic Zero ( 2007 )

Décidemment, les bordelais d’Otargos ne perdent pas de temps : après la sortie de leur premier album il y a moins d’un an, la réédition de leurs premiers enregistrements, et alors qu’ils préparent le tournage d’un DVD, voici déjà le deuxième LP du groupe, Kinetic Zero, qui pointe son nez. Qu’attendre d’un apport nouveau si rapide ? La légitimité d’une telle situation, spécialement dans le cas d’un groupe français de black très conventionnel, porterait à craindre une quelconque stagnation. Sans perdre son identité, Otargos parvient pourtant à se renouveler, et à évoluer de manière constructive dans une direction de plus en plus claire.

Otargos pratique un black metal moderne, disais-je dans ma chronique de Ten-Eyed Nemesis. Et bien le groupe semble avec Kinetic Zero explorer largement dans cette voie, en donnant un côté très futuriste à sa musique, simplement par l’apport d’interludes, de compléments synthétiques presque toujours judicieusement incorporés à la brutalité de leur son. Côté production, Otargos ayant une nouvelle fois fait confiance au Conkrete Studio, la continuité avec les précédents enregistrements est juste logique. On retrouve cette terrible basse ronflante, les guitares à la fois bien distinctes et très disgracieuses dans leur timbre, et la batterie très sèche et gonflée. En somme, nul doute n’est possible, Kinetic Zero est bien l’œuvre d’Otargos. On retrouve d’ailleurs bon nombre de structures rythmiques usitées par le groupe par le passé, toujours très influencées par Dark Funeral, et les soli dissonants exploités cette fois-ci bien plus qu’auparavant (Crystallizing Nuclear Aurora) dans une optique de déstabilisation de l’auditeur toujours constante. Otargos travaille son côté malsain, sa force de frappe maléfique, et Kinetic Zero abonde du coup d’éléments contribuant à lui donner une personnalité voulue forte. La voix est travaillée dans différentes directions, tant sur le timbre que sur le débit, de manière à exploiter le côté inhumain d’un style de musique dévastateur et hargneux.
Pourtant, malgré des titres bien construits et travaillés minutieusement, il manque peut-être un feeling global, une personnalité constante à Kinetic Zero. La haine totale et jouissive de certaines tirades disparaît parfois brusquement sur certains plans un peu naïfs (l’intro  de M87 par exemple), laissant un arrière goût mitigé au disque.

Cela dit, Kinetic Zero n’en est pas pour autant un mauvais disque, loin de là. Otargos ose aller de l’avant, non sans faille mais avec les trippes. Tout ce qui faisait de Ten-Eyed Nemesis ce qu’il était est conservé, enjolivé d’éléments nouveaux forgeant la personnalité d’un groupe avec qui il faudra désormais compter en France. Je regrette juste ce manque de feeling jusqu’au-boutiste qui feraient d’Otargos plus qu’un simple groupe de black metal, si futuriste soit-il, mais plutôt un acteur incontournable de la scène. Reste juste à savoir, justement, comment tous les nouveaux arrangements utilisés sur ce nouvel album passeront le cap du live, et qu’ils ne disparaîtront pas au profit d’une musique insipide.

 

A écouter : Crystallizing Nuclear Aurora, M87, V-O-I-D
13.5 / 20
2 commentaires (19/20).
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Spawn From The Abyss ( 2006 )

Après s’être fait remarquer avec leur premier album en début d’année, les bordelais d’Otargos ont eu la brillante idée de rééditer leurs premiers enregistrements, en réunissant sur le même disque leur ep CODEX 666, Infernal Legion Strike (2003), Conquerors, Conquerors…Destroyers, première démo du groupe enregistrée en 2001 et quelques bonus multimédias. Les malheureux qui n’avaient pas pu jeter une oreille sur les antécédents du quatuor pourront ainsi satisfaire leur curiosité, à condition d’être assez rapide, l’objet étant limité à 500 exemplaires.

Malignement, Spawn From The Abyss propose les disques qu’il réédite dans l’ordre chronologique inverse, afin de ne pas dérouter l’auditeur d’entrée par le contraste que la démo créerait avec Ten-Eyed Nemesis. Car avant d’avoir une production surpuissante, Otargos est évidemment passé par la puanteur sonore et les grésillements d’une réalisation caverneuse et peu facile d’accès. Conquerors, Conquerors…Destroyers est clairement à des années lumières du premier album du combo à ce niveau là avec des guitares lointaines une basse presque absente et une batterie peu ou pas produite, mais pour peu qu’on soit familiarisé avec ce genre d’approche, la chose ne posera pas problème, et, a contrario, pourra apporter une petite touche raw black malsaine des plus jouissives. Car le talent de composition était déjà là il y a 5 ans, les titres alternant déjà judicieusement les ambiances et les cadences rythmiques, entre blast-beats tendus et respirations oppressantes. Très brutal, le black metal d’Otargos offre donc sur cette deuxième partie de disque un groupe qui posait à l’époque les bases de ce qu’il est aujourd’hui, avec un mimétisme Dark Funeralien moins marqué d’ailleurs, et des titres qui, par une production exécrable, prenaient un visage tout autre.

En toute logique CODEX 666, Infernal Legion Strike comble l’écart entre le premier et le dernier enregistrement du groupe, en proposant une production bien meilleure que la démo (enregistrée au même endroit pourtant), mais tout de même encore assez lointain de celle dont bénéficie Ten-Eyed Nemesis. Toutefois, les guitares sont plus discernables, bien que gardant toujours un côté très sale, la batterie gonflée et plus puissante, et on ressent pour la première fois cette basse ronde et vrombissante qui écrase littéralement les passages mid-tempos pour un effet terrifiant. Les titres restent dans l’ensemble bien pensés, toujours aussi haineux et brutaux, mais aussi moins naïfs peut-être que sur Conquerors, Conquerors…Destroyers, question d’évolution, et surtout mieux interprétés. Car assurément, on ressent qu’Otargos a plus travaillé sur son deuxième enregistrement, certainement grâce au temps alloué d’ailleurs, puisque la formation sortait CODEX 666 sous l’égide de Deadsun Records.
 
Spawn From The Abyss s’impose donc par essence comme un objet rare et limité aux quelques fans et intéressés que le groupe aura pu glaner avec Ten-Eyed Nemesis. Cependant il s’avère fort intéressant de pouvoir observer l’évolution d’un combo au cours du temps, tant au niveau de la composition que des moyens mis en œuvre, et Otargos permet de se rendre compte de cela tout juste après s’être fait remarquer. Certes, le concept est loin d’être nouveau, surtout dans le black metal, mais on appréciera également les clips présents (Havocalypse et Sulphuring Armageddon en live) et les goodies (photos, logos, biographie, etc) qui, dans cette optique de redécouvrir le groupe, aideront sûrement. Spawn From The Abyss n’aura donc un intérêt que pour peu de gens, mais se révèlera très complet pour ceux là. Par contre, si vous chercher à faire connaissance avec le combo, je ne saurais que trop vous orienter, évidemment, sur l’album.

A écouter : Si l'on a apprécié Ten-Eyed Nemesis
15 / 20
6 commentaires (17.92/20).
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Ten-Eyed Nemesis ( 2005 )

Heureusement que je ne m’arrête jamais aux impressions live des groupes que je vois, a fortiori quand je ne les connais pas. Pour les rares personnes qui suivent avec intérêt la trépidante vie que je mène, à travers les quelques écrits qui sont publiés en ce webzine, peut-être quelques une auront noté que mon premier contact avec Otargos n’avait pas été des meilleurs. Un son assez abject m’avait conduit à classer les bordelais dans la case des sombres et tristes combos s’accrochant à ce bon vieux trve black maintes fois rabâché. Bien heureusement cela n’était pas irrévocable, et quelle ne fut pas ma surprise de pouvoir jeter un œil sur Ten-Eyed Nemesis, premier album de la formation, sorti en ce début d'année 2006.

Enregistré au Conkrete Studio, là même où Infernal Legions Strike avait vu le jour, ce disque marque d’entrée par un aspect bluffant : la production. La musique est servie par ce qu’on pourrait appeler un gros son, qui en met plein la vue. On sent la volonté de marquer par un metal imposant sans pour autant concéder en détails sonores croustillants.
Ainsi, alors que la basse est, en apparence, souvent aux abonnés absents dans la plupart des productions de black metal, tenant un rôle ingrat, à la fois utile et effacé, celle d’Otargos vrombit d’une manière terrifiante, soulignant les riffs de guitare avec un timbre maléfique et dégueulasse. Sur le titre d’ouverture du disque par exemple, Havocalypse, son rôle est incroyable de puissance et d’autosatisfaction pour l’auditeur, notamment sur le pont mid-tempo, qui n’a d’autre choix que de mettre ses cervicales en  une mouvance synchrone à cette bouillie pourtant si distincte et jouissive.
Le truc bien avec Otargos, c’est qu’il arrive à faire du neuf avec du vieux. Le groupe ne s’en cache pas, il veut faire du black metal et du vrai, en faire perdurer l’esprit, si cela est encore possible. Rien de surprenant donc, à retrouver un chant déchiré, vomissant sa haine satanique sur fond de mur de guitares simpliste et blast-beats ravageurs, ou bien de retrouver au détour des titres quelques mélodies très suédoises (on pourra penser à Dark Funeral). Néanmoins les bordelais savent vivre avec leur temps et surtout apporter leur petit galet à l’édifice, proposant un peu d’air à leurs compositions sans pour autant leur enlever leur efficacité, tantôt via des riffs thrashisés, tantôt par des ponts quasi-ambiants, amenés par des structures, certes classiques, mais ayant le mérite d’être bien foutues.

Classique oui, Ten-Eyed Nemesis l’est, et pourtant il reste très personnel et d’une efficience redoutable. Il ne restera sûrement pas dans les annales du genre mais pourra offrir bien du contentement à ceux qui s’y ennuient parfois. Otargos se positionne comme étant un de ces groupes de black moderne comme on en voit de plus en plus, distillant son essence et la transmettant encore bien des années après l’heure de gloire du mouvement, tout en utilisant toutes les techniques et moeurs intrinsèques à cette époque qui est la notre : production adaptée et pourtant pas superflue, évolution des structures musicales, visuel soigné, etc. Certains n’apprécieront peut-être pas mais Otargos fait du black metal, pas celui d’il y a 15 ans, mais bien le black metal de 2006. Quant à moi, si mon chemin recroise celui des bordelais, je n’hésiterai plus une seconde…

A écouter : si l'on suit la scène black UG française