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Biographie

Ostraca

Trio originaire de Richmond, Ostraca officie dans un mix entre Screamo, Emoviolence et, sur certains brefs instants, Post-Rock. Un premier EP Deathless sort en 2015, suivi par Faces of the Moving Year (split avec Flesh Born) puis Last en 2017.

Chroniques

Enemy Last

Enemy ( 2018 )

A peine un an et déjà un nouveau LP, il n’y a pas à dire, certaines scènes sont très productives. Ainsi donc déboule Ostraca avec Enemy, sans annonce, sans teasing. Juste un LP, six titres, et un artwork sobre au possible.
Ce ne sera sans doute pas via « Big Star » que l’on saisira l’essence de ce second album, mais via « Crisis » ou « Pulses » : entre les passages au piano, les backing-vocals discrets mais subtils ou la hargne du chant, Ostraca distille dans son Screamo une grosse dose de Post-Rock / Hardcore. C’était déjà le cas sur Last, mais la production rend l’ensemble ici plus abrasif (notamment les cordes, le chant étant déjà dans cette mouvance), comme si la douceur de Last était gommée par une haine dans Enemy, sans pour autant supprimer les couches instrumentales (« Nemesis », qui sur sa lente montée en puissance s’assimilera à Neurosis pour exemple).

Enemy sera donc toujours dans ces sillons exploités auparavant par A Day In Black And White, Heaven In Her Arms, … mais ne démérite pas. Cet opus restera plus facilement inscrit dans la durée que le précédent, qui souffrait de quelques maladresses, mais aussi parce qu’ici, les nuances et la palette chromatique sonore est plus riche que l’année précédente.
Au travers ces effluves de Post-Rock, Ostraca prend les atouts de Last pour les synthétiser dans Enemy : là ou le disque précédent pêchait sur la fin, ce nouveau LP réalise un magnifique sans faute.

A écouter : Nemesis
14 / 20
2 commentaires (14.5/20).
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Last ( 2017 )

Last est une déferlante d’émotions. Parce qu’il s’ouvre déjà sur ce cri intense, mais aussi parce que le combo semble livrer un flot constant, presque chaotique, de sons malmenés.

L’écoute de la première partie du disque confirme ce penchant Screamo / Emoviolence qui prend ici le temps de s’étaler sur des durées un peu plus courtes qu’habituellement. La surprise arrive sur « Nausea », en rupture avec les trois premiers morceaux. Une ambiance Post-Rock (qui s’amorce déjà sur les précédentes compos), montée en puissance progressive sur quasiment dix minutes épurée dans ses instruments, qui certes ne brillera pas pour sa capacité à surprendre (City Of Caterpillar est passé par là depuis longtemps, tout comme Heaven in Her Arms), mais saura se poser là ou on l’attend. Après l’accalmie, le combo repart à nouveau sur un terrain avec plus d’aspérités (« Confronting Imagism ») mais prend un malin plaisir à faire revenir les sonorités « Post » sur le dernier titre.

Il est intéressant de prendre le temps de confronter ces deux aspects de la musique d’Ostraca : on aurait pu s’attendre à des titres plus longs mêlant les deux, mais à part la dernière livraison, la séparation est bien réelle entre les deux styles. Ainsi, en dehors de l’aspect Screamo / Hardcore, certains passages (« The Orchard ») éveilleront parfois les premiers morceaux de Converge (période 1996 - 1998), même si Ostraca a tendance à délaisser dans son chant beaucoup d’éléments abrasifs de Bannon. C’est d’ailleurs ce point qui fait que l’on a envie d’y retourner, bien plus que les parties Post.

Même s’il reste en terrain assez convenu, Last ne démérite pas par son énergie et sa sincérité. On aura toujours envie de se pencher sur d’autres disques plus anciens (A Day In Black and White ou Converge par exemple), mais la brise apportée par Ostraca reste idéale pour ceux avides de nouveautés.

A écouter : The Orchard