Oranssi Pazuzu

Black Metal Psychédélique

Finlande

Värähtelijä

2016
Type : Album (LP)
Labels : Svart Records
Tracklist
01. Saturaatio
02. Lahja
03. Värähtelijä
04. Hypnotisoitu Viharukous
05. Vasemman Käden Hierarkia
06. Havuluu
07. Valveavaruus

Chronique

par Raikage

Amis lecteurs, vous vous êtes souvent demandés à quoi ressemblerait une fusion de Destruction UnitCan et Darkthrone, probablement convaincus qu'aucun musicien n'oserait un jour se lancer dans ce défi fou ou bien que le résultat ne serait qu'un témoignage de l'impossibilité de faire cohabiter de tels monstres sacrés de la musique. Votre attente prend fin aujourd'hui grâce à Värähtelijä, le nouvel album de Oranssi Pazuzu.

Les Finlandais avaient déjà bien avancé sur cette voie touffue et escarpée de l'hybridation toute leur carrière durant mais il semble bien que leur ascension soit terminée et que nous puissions contempler les résultats de leur difficile effort. Leur quatrième album s'éloigne à grand pas du Black Metal traditionnel pour n'en garder que l'essence, cette science du riff répété de manière hypnotique jusqu'à la perte de tous repères spatiaux et temporels, qualité partagée par le Krautrock et le Space Rock. Il conserve également cette atmosphère froide, sombre et mystérieuse qui donne toute sa couleur à Värähtelijä, personnifiée par la voix de Jun His, maître à penser des démons oranges. 

Les compositions se basent sur une construction souvent similaire, la répétition d'un thème fort, aux accents tribaux dans la plupart des cas ("Vasemann Käden Hierarkia") afin d'amener le lecteur tout en douceur vers le centre d'une forêt hantée. Il ne se méfie pas, entre de son plein gré et comprend trop tard avec quelle force il sera frappé. Solis hallucinés, claviers dignes de bandes originales de films d'horreurs ("Hypnotisoitu Viharukous") ou blast beats brutaux, réminiscence du passé du groupe et d'une époque révolue ("Havuluu"). 

Inventif, Vibreur (oui, c'est bien la traduction du titre) l'est tout autant qu'il est maîtrisé. Oranssi Pazuzu fait appel à chaque style évoqué plus haut et met en avant son caractère unique sur la scène musicale actuelle. D'une durée de plus de 69 minutes, le disque est construit autour de sept pistes ayant chacune leur petite personnalité, de la lugubre "Lahja" à "Valveavaruus" et sa conclusion électronique et mélancolique. 

Oranssi Pazuzu a, avec son dernier disque, créé le cauchemar de tout critique musical : un album excellent, que l'on prend plaisir à écouter mais qui se moque des styles et de toute appartenance à une école comme de sa première corde. Il n'est pas plus agréable avec son auditeur, au moins au premier rapport : dense, riche, long, parfois répétitif, il n'est pourtant jamais ennuyeux et se digère avec le temps. Si nous devions donner une description simple à ce disque complexe, nous dirions ceci : comme son artwork, Värähtelijä est inquiétant, sombre et pourtant lumineux, dense et pourtant aisé à appréhender, une fois que l'on est en son centre. 

17

A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17.37
Avis 15
xdamsx December 27, 2016 09:54
chef d'oeuvre absolu, d'une richesse incroyable
20 / 20
iam_trying_to_belive December 22, 2016 07:36
Excellente découverte! Un album riche en détails qui donne envie d'être réécouter sans cesse. Les passages planants et calmes passent très bien entre la froideur et la violence que propose ce disque. Original et jamais ennuyeux, c'est sans doute la meilleure découverte de 2016 pour moi!
16 / 20
slaughtear December 18, 2016 14:24
Je ne suis pas un grand fan de black metal à la base (ni un grand connaisseur), mais cet album m'a retourné. Une ambiance incroyable, sombre et torturée, dont on ne se lasse jamais. Après plusieurs écoutes, il reste encore des détails à découvrir dans ce disque qui ne se laisse jamais vraiment dompter. Grosse claque musicale, dans cette année 2016 déjà très riche en albums de génies.
18 / 20
GBG December 15, 2016 06:40
La méga claque de l'année avec Thy Worshiper, Errorgeist et l'indispensable Kauan (sorti fin 2015 mais on s'en fout). Le black se mélange au psyché et à l'indus dans une subtilité qui évite toujours le trop, à cheval entre l'obscurité profonde et un aspect étrangement lumineux (voir "Hypnotisoitu Viharukous"). La grande originalité du jeu de batterie contribue beaucoup au voyage.



Vraiment un coup de maître. C'est exigeant car les morceaux sont globalement étirés, mais jamais lourds.

Un petit 20 pour le princpe, et c'est bien mérité.
20 / 20
waynegale April 12, 2016 19:18
Quel album ! Une ambiance à la fois psyché et très oppressante. l'écoute au casque fait bien voyager. Ce groupe me permet de faire la synthèse entre mon amour pour le psyché des 1960's et le métal scandinave. Que demander de plus !
18 / 20