Onfz-d
Neo metal

Mediataz
Chronique
Mediastaz
Certains connaissaient peut-être déjà Onfz-d. Pour ceux là, sachez que les niçois ont évolué depuis leur premier maxi : la base reste la même mais le ton hardcore n’est plus aussi présent, laissant place à une zik plus posée, aux rythmiques moins saccadées, mais avec en plus, un gros son qu’ils n’avaient pas encore : le tout sonne purement métal. On notera aussi que les guitares gagnent en présence et la qualité du son de garage qu’il existait sur 1x2 tro n’est plus au goût du jour.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, Onfz-d donne dans un style très instrumental : c’est en effet une zik centrée et appliquée sur chacun de ses riffs et des intros lourdement travaillées. Dans ce sens là, on ne peut pas prendre meilleur exemple que Télévorace : l’intro avoisine les 2 minutes 30, permettant ainsi de plonger l’auditeur dans l’atmosphère Onfz-d, durant laquelle, au milieu des riffs et des samples, certains pourront reconnaître un clin d’œil à Oneyed Jack et à leur Reactivate. La dernière piste du Médiastaz, un remix de #4, est également témoin du soin apporté au côté instru du groupe : derrière un esprit à la Matrix, ces 8 minutes de mix sont du pur bonus de bonheur.
Tout au long de Mediataz, Les rythmiques lentes donnent une pesanteur étouffante que le chant léger de Cheurtra enraye de façon judicieuse. Parlons-en de cette voix d’ailleurs… on jugerait entendre non pas une voix mais au moins deux ou trois différentes : en effet Cheurtra alterne avec des cris graves et lourds à la Gojira, entrecoupés d’une voix torturée entre Fred Dust et Kemar.
De façon globale, Médiastaz possède une particularité : les morceaux avoisinent tous les 6 minutes chacun et c’est regrettable. En effet, le ton se traîne un peu et l’énervement gagnerait à être plus présent ; mais surtout les rythmes sont tellement cassés au cours d’un seul et même morceau que l’on s’y retrouverait mieux si chacun de ces morceaux étaient coupés en 2 ou 3 titres différents… c’est à croire qu’on leur a demandé de faire du condensé sur seulement 6 pistes, alors qu’une dizaine de titres semblerait plus percutant. A ce titre, KO témoigne du gain de vitalité d’un morceau plus court et d’un seul tenant : le tout est logique et efficace car le ton est tenu de la première à la dernière seconde.
Mais si l’on devait retenir un titre de Médiataz c’est peut-être Kiélaracaille : sous ses faux airs jazzy énervé, Onfz-d se créé une vraie identité : novateur, énergique et incoercible, on espère que leur prochaine production cherchera de ce côté-là.