Après avoir été viré de Machine Head et des essais peu
concluants dans Soulfly et Medication, Logan Mader avait décidé de se consacrer
à la production musicale. En 2014 toutefois, il décide de revenir sur le devant
de la scène accompagné de Lauren Hart au chant en fondant Once Human. Après un
premier album The Life I Remember passé somme toute inaperçu, que vaut Evolution, deuxième opus du groupe ?
N'y allons pas par quatre chemins, il y a du bon et du
beaucoup moins bien. Dans les aspects positifs on retiendra avant tout la
production qui est parfaite, ni plus ni moins. C'est bien évidemment Logan Mader,
fort de ses treize années de producteur musical, qui s'en est chargé. Très honnêtement
avant l'écoute d'Evolution et la rédaction de cette chronique je ne m'étais pas
intéressé à ses productions et pourtant c'est à lui que l'on doit entre autres Bleed The Fifth de Divine Heresy, Pray For Villains de Devildriver, The Industrialist de Fear Factory mais encore The Way Of The Fist de Five Finger
Death Punch ou chez nos français The Way Of All Flesh de Gojira et Comfortable Hate de Black Bomb A… Et la liste est encore longue et très qualitative. C'est
donc quelque part naturel que la prod de ce petit dernier de Once Human soit si
bonne. En autre point très positif on trouve le chant. À certains moments on croirait
entendre une version féminine de Dez Fafara comme sur Dark Matter, à d'autres
on reconnait des phrasés qu'auraient pu faire Joe Duplantier (cf : Paragon) ajoutez
un bon coffre et pas mal de maîtrise technique et vous pourrez vous représenter
un bon aperçu des capacités de la Dame.
Dans les aspects moins positifs, au global ça manque de
mordant et c'est plutôt répétitif. En témoigne Killers Of The Cure, chanson plutôt
lente, tirant vers le prog où l'on assiste à l'étirement de riffs ourdis de
samples destinés à tromper l'ennui qui s'installe progressivement. Même
remarque sur toute la deuxième partie de Passenger où là on est carrément dans
le Néo Metal. On repère également des tentatives maladroites de Djent et de Death Metal par ci, par là, comme pour essayer de s'inscrire dans une temporalité
actuelle ou peut être simplement pour se chercher. On peut s'attendre à mieux venant de quelqu'un qui a composé Ten Ton
Hammer et Davidian. Même sur les titres
un peu plus rythmés comme Eye Of Chaos, le tempo est plutôt bas et les
variations rythmiques peu présentes, on passe tout au plus du quatre temps au
six temps et toujours sur le même tempo, autant dire pas une grosse différence.
Autre témoin de cette constance maladive, la plupart des morceaux se terminent
par le fade out du dernier riff qui est étiré à l'extrême. Il serait d'ailleurs
intéressant de voir comment le groupe interprète en live ces fins à rallonge. La
batterie enfin, est quant à elle, pas mal responsable également de ce sentiment
rébarbatif, tant le jeu est classique, monotone et sommaire. Dillon Trollope est pourtant un très bon
technicien aux fûts, très métronomique, mais il ne sait clairement pas donner
vie à un morceau.
Malgré tout, Evolution n'est pas mauvais, et c'est même plutôt
encourageant pour la suite. On a surtout l'impression que le groupe cherche ses
marques et existe grâce à ses points forts. Après tout ils n'ont que trois ans
d'existence et maintenant deux albums et Rome ne s'est pas faite en un jour. Reste
à espérer pour eux qu'ils arriveront à trouver leur crédo musical et les titres
qui les feront grandir.
A écouter : Dark Matter, Paragon