Chronique

EP ( 2013 )

Olten. Le nom résonne comme une agression. Non pas que la langue germanique soit d'une fluidité parfaite, mais les intonations cassantes de ce patronyme (qui est aussi une ville de Suisse), couplées à l'artwork en Noir&Blanc amènent un avant-gout d'amertume. On devine déjà que l'on va être devant un désespoir perceptible, celui de l'être humain, désillusionné par les actes, un peu à la manière d'un The Body instrumental.
Pourtant, bien loin des notes lancinantes du combo précédemment nommé, Olten s'apparente à un Postcore qui rappelle un peu les premiers EPs de Pelican sur certains aspects ("Kàpoé") quand on ne se retrouve pas face à quelques passages plus classiques et sombres ("Tallülar"). En une vingtaine de minutes, les Suisses font une démonstration de tout ce que l'on peut attendre d'un groupe citant Neurosis, Bongripper, Sunn O))) ou Cult of Luna : son massif, mélodies alternant entre sensations aériennes / planantes et martelage au sol ("Blöm"). On y retrouve donc tous les points positifs (ambiances, nuances et tonalités musicales évoluant crescendo) mais aussi certains aspects plus classiques qui sont propres à cette scène. N'en demeure qu'Olten et son EP éponyme, bien que de toute sincérité sur ces 4 titres, s'essaie - sans forcement marquer avec autant d'impact que d'autres - au jeu du Postwhatever via des compos maitrisées et parfois haletantes.

Si vous n'en avez pas marre de l'instrumental, si le PostRock / Core ne vous débecte pas et si vous pensez que de toute façon, on crèvera tous un jour, profitez de Olten. Toutefois, sachez que votre périple passera par des phases de rêves et d'autres plus nauséabondes. On vous aura prévenu.

A écouter : Tallülar
Olten

Style : Post-Rock/Doom
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Origine : Suisse
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