Ojne revient encore et toujours. Inlassablement.
Pour les 10 ans de leur Undici/Dodici, le combo est de retour avec ce Sogno #3, leur nouvel EP, qui se paie le luxe d’un feat avec Cándido Gálvez (Viva Belgrado).
Øjne peaufine sa recette, notamment avec « Le Vite Degli Atri » et ses spokens words lancés à tout vitesse, ses choeurs à faire pleurer. La tradition Italienne, les mélodies sautillantes, le phrasé / chant appuyant certaines syllabes lorsqu’il ne part pas en quatrième vitesse.
Mais pour autant, les mélodies de « Occidente » prennent des airs larmoyants, via des nappes beaucoup plus aériennes que le reste, quand celles de « Le Vite Degli Altri » évoquent parfois Mihai Edrisch. Le chant a pris du souffle depuis Prima Che Tutto Bruci, d’une part au travers d’une prod qui le met en avant, mais aussi car il semble plus assuré (et ca s’entend dès les premiers mots de « Il Tempo Che Ho Perso »).
Il faut dire qu’entretemps, des combos comme Meo ou Maremarcio ont pris forme (on y retrouve d’ailleurs un membre de Ojne) et on y pensera forcément en écoutant Sogno #3, mais jamais en dépréciant l’un ou l’autre.
L’évolution artistique de Ojne est donc clairement visible (ou audible), même si on reste sur des durées de titres plus convenues (quasiment tous tournent autour de quatre minutes, loin des huit minutes de « Epilogo ») ou sans le coté acoustique de « Dall'Altra Parte Del Mare ». Si la prochaine sortie du combo arrive à mélanger les deux aspects, nul doute qu’on franchira un nouveau cap.
J’ai envie de dire tellement de bien de ce disque, de vous demander d’écouter « Occidente » ou « Icona », de vous pencher sur les paroles de « Quando Il Sogno Si Avvera » (« But it's the past that changes the future / and it is strange to feel so light / it is strange to be alone again. ») ou simplement de donner une chance à ce disque si vous n’avez jamais écouté de Screamo.
La scène italienne continue de briller en termes de Screamo, avec Ojne toujours en fer de lance. Sogno #3, c’est la continuité de tout cela, et un très bon EP. Et surtout ce banger qu’est « Occidente ». Vous avez encore besoin de douter du groupe ?