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Biographie

Oh No Oh My

Originellement nommé The Jolly Rogers, puis Oh No ! Oh My ! (du nom d’une chanson de The Robot Ate Me) avant d’enlever les points d’exclamation, Oh No Oh My est un quatuor  basé sur Austin (Texas). Doté de trois multi-instrumentalistes (Daniel Hoxmeier, Joel Calvin, Greg Barkley) et d'un batteur (Tim Regna), le combo joue de l'Indie Pop raffinée aux arrangements nombreux et aux mélodies rayonnantes. 2005 voit la parution d'un premier ep, Between The Devil And The Sea, auquel succède un album éponyme en 2006 et un second ep, Dmitrij Dmitrij en 2008, ce qui lui assure un succès d’estime dans la scène indépendante. Après des années de tournées, en 2011, sort le second full length de la formation texane, People Problems, diffusé en Europe par Moelleux Records. Oh No Oh My sort un ultime album en 2013, I Am On Your Side, avant de se séparer.

Chronique

16 / 20
1 commentaire (12.5/20).
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People Problems ( 2011 )

Discrètement. Avec délicatesse. En veillant à ne jamais sombrer dans l’ostentatoire ou  le démonstratif, Oh No Oh My s’est hissé tout en haut du Mont Indie. People Problems est sa panégyrie, le moment choisit réunissant à ses pieds l’ensemble de ses fidèles : pour le célébrer.

Le premier Self-Titled avait tutoyé la pop/folk juvénile de campus (celui qui a écouté "Walk in the park" sait de quoi je parle et fredonne en ce moment même "papadapa-papadapa"). Between the Devil and the Sea s’était imposé comme une merveille d’ep, à tendance emo-shiny, proche d’un Oh my God Elephant (Rappelez les vous la magnifique "Oh be One") tandis que Dmitrij Dmitrij, à l’inverse explorait le versant plus indie rock du combo, dans une efflorescence proche d’Interpol. People Problems, comme un symbole, réunit toutes les facettes du groupe d’Austin, et ces facettes semblent infinies. C’est là le tour de force d’Oh No Oh My, de se fendre de 12 morceaux, et de ne jamais tomber dans la redite, de trouver le moyen de faire la part belle à un aspect différent de l’indie rock pour chaque composition.

Pour preuve : "Walking Into Me" ouvre la route dans une ambiance quasi cold-wave qui nous rappelle la sublime "A darkness in my soul" de Solid Space, "You were right" – tube complètement addictif –s’ouvre sur des guitares lumineuses à la LastDaysOfApril, "Brains" renvoie à la légèreté de Bishop Allen, "Not The One" à la gravité de Simon&Garfunkel et "There Will be one" se paie le luxe de ressusciter les Beatles le temps de 3m35. Et puis du Sigur Ros s'entevoit ici, du Belle & Sebastian là, etc etc. Oui le florilège est vertigineux. Mais j’arrête l’énumération. Car si les genres varient, si les orchestrations se mélangent, si les tons fluctuent ;  à chaque fois, au cœur de la pièce, il y a ce détail qui fait mouche (le refain de "You were right", la mélopée enchanteresse en voix de tête de "I don’t know", les violons de "So I took you", le clavier triste de "Not The One"), qui fait un rappel à la tracks d’avant, comme un fil rouge dont la matière serait le talent et l’harmonie, la toile tissée.
 
Le nombre de micro-ajouts, de petites minuties, d’ornements soignés ne semblant pouvoir se dire et se résumer par écrit, il faut laisser à l’oreille la possibilité de faire ce travail d’appréciation ; il faut donner à l’opus un champ où fleurir, un terrain où se répandre. Car People Problems est un petit bijou, dans un écrin multicolore, qui est en passe de devenir la réponse à la question : c’est quoi l’indie ?

En écoute sur MS et en commande chez Moelleux Records.

A écouter : "Walking Into Me", "You were right", "I don't know"