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BiographieOh My God Elephant (rebaptisé plus tard en Rainbow Tornado) est nébuleux quant à la raison du nom du groupe. Ray Lordi (Guitare / Chant), Matthew Galasti (Guitare), Adam Salsberg (Basse), Mike Lindquist (Batterie) fondent le groupe en 2005 à Wayland une petite ville du Massachusetts et sortent deux eps prodigieux, limpides et sincères, dans la veine des travaux des frères Kinsella (Cap'N Jazz) : Danger Landscape en 2005 et un éponyme en 2006. Ray a joué aussi dans Clarissa Explains It All, Adam au sein de Hawkward, Do Dnt Spk et Cage Match, Mike avec Tussin et Matthew dans Commisure. ChroniqueOh My God Elephant ( 2006 )Avec avoir répandu juste ce qu’il fallait d’ocre dans l’horizon pour y faire figurer un crépuscule, Oh My God Elephant s’est éteint en 2006 après avoir remis au goût du jour une certaine idée de l'Emo. Celle du clair-obscur. Placé sous le patronage de Cap’N’Jazz, Boy’s Life et American Football, Oh My God Elephant est une exhumation de la mouvance midwest emo 90’s telle qu’on a pu la connaître à ses meilleures heures. Agrippé sur une branche instable, le groupe joue donc les équilibristes en cinq titres, en lestant son jeu de toute agressivité Hardcore, fidèle à la vague Indie introspective de la dernière décennie. Juste de l'émotion. Et des cordes. Rascal The Cat - une des meilleures compositions jamais réalisées dans le genre - montre la voie en premier. Brio, brillance, brièveté pour 3mn15 d’arpèges lumineux et tristes qui coulissent entre les vocalises morcelées d’un Ray plus funambule que jamais. Oh My God Elephant pourrait ainsi se décrire comme le versant taciturne de Algernon Cadwallader, son double mélancolique, celui qui tout en empruntant les mêmes chemins ne peut s’empêcher de les parer de ce je-ne-sais-quoi d’infortune. Et Dan Dan Dan Dan (et sa fin cachée en acoustique de toute beauté), Evan Tuckerman, Lincoln, Broken Finger Tippies suivent et zigzaguent dans ce tracé avec les mêmes nuances de ton, la même fragilité et la même délicatesse au niveau de l’édification sonore. Emo sunny-sad ? Oh My God Elephant ruissèle, s’écoule en différents points sans jamais se fixer dans une source émotionnelle et renvoie au final l’auditeur à ses propres questionnements : Quelle est cette langueur qui pénètre mon cœur ? Roots as fuck dans la production, allégrement précaire dans le chant, méticuleux dans l’exécution (basses et guitares ne cessent jamais de roucouler), Oh My God Elephant cultive les paradoxes et les oxymores dans le but de confesser en filigrane sa vulnérabilité. Car l’Emo est une faille qui refuse de se dissimuler. It’s be alone, It’s be Oh. |