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Biographie

Obliteration

Obliteration est un quatuor Death Metal venu de Kolbotn, patelin de Darkthrone et Aura Noir notamment. Bien que formé au début des années 2000, le groupe ne décolle vraiment qu'à partir de 2005-2006, période à laquelle Obliteration signe chez Tyrant Syndicate (label de Nocturno Culto et Fenriz de Darkthrone). Puis c'est au tour de Indie Recording d'accueillir les Norvégiens pour Black Death Horizon, troisième album salué notamment par Fenriz comme étant l'accomplissement de ce qu'il souhaitait faire avec Soulside Journey. Puis Cenotaph Obscure voit le jour en 2018, alors que le groupe a pour compagnons de scène BolzerUrfaust, Aura Noir

Chronique

Cenotaph Obscure ( 2018 )

Pénultième jour de l'année, je pense pouvoir me prononcer sans risque en avançant que 2018 fut un très bon cru Death Metal. L'occasion pour moi de rappeler à la bonne mémoire de celles et ceux qui liront ce billet les sorties de Tomb Mold, PortalUlthar, Burial Invocation, Grave Upheaval et autres artisans du gras/lourd/sale. Obliteration vient également apporter sa pierre à l'édifice, à la belle liste de disques à la fois violents et intelligents ou bien juste intelligemment composés à défaut de vraiment faire réfléchir. Les Norvégiens eux penchent plutôt du côté cérébral du genre, rejoignant la richesse et l’opulence de Morbus Chron par exemple. 

Et pour cause, les guitares trônent à l’avant et deviennent le vrai fil conducteur de chaque titre, une démarche de composition finalement plus proche du Black Metal dans l’esprit, la répétition en moins. Parce que Obliteration te prend tout simplement par la main et t’envoie faire les montagnes russes dans ta tête, sans sacrifier l’efficacité (Detestation Rites), et avec la capacité de raconter une histoire sur chaque titre. Pas de longueurs, car les Norvégiens ont visiblement des choses à dire, n’ayant apparemment pas épuisé toutes leurs dissonances bizarroïdes sur l’escarpé Black Death Horizon. On se fait en effet fouetter le visage de temps en temps par ces cordes aiguës lâchées dans le vide comme le feraient Watain ou MGLA, le tout entre deux riffs Death et une batterie qui ne lésine jamais à offrir du pattern toujours sur-efficace pour sublimer l’ensemble. Et puis derrière le micro, cette voix un peu en dehors du standard mène habilement sa barque entre le cri, le tout juste-growl et le chant clair, un genre d’hybride jamais très clairement défini (rappelant quelque peu Death dans l’idée) qui passe merveilleusement à travers les schémas Death déformés de ses compères.

Si Cenotaph Obscure n’est pas déjà en train de tourner sur votre navigateur préféré pendant que vous lisez ces lignes, voici un raccourci : filez droit vers Eldritch Summoning si vous souhaitez le topo rapide des talents de la bande de Kolbotn. Tout y est, en huit minutes certes, mais il n’en faut pas moins pour caser toutes les trouvailles et influences d’Obliteration: du Death, un peu de Black, un peu de Punk frontal, et même des racines Rock n’ Roll. Une fois piqué, difficile de décrocher, car du haut de ses quarante minutes, Cenotaph Obscure ne laisse plus de répit ou d’ennui. Il se passe toujours quelque chose, plus-value non négligeable car si des riffs ressortent assez rapidement de la masse, on n’a pas fini de se faire surprendre après un bon paquet d’écoutes par les zigouigouis hallucinés des six-cordes. 

Petits protégés d’un certain Fenriz jamais en reste pour marquer de son sceau les talents cachés, les nordiques d’Obliteration ont de beaux jours devant eux. Façonnant des paysages Death côtoyant plutôt l’étrange que le putride, le groupe a devant lui un boulevard encore trop peu exploité qui pourtant apporte une réelle fraîcheur au genre. Allez n’ayez pas peur et approchez, le vortex vous attend.