Un album à rapprocher de Sunbather et Mariner, pile dans l'air du temps. Dommage que quelques titres viennent ralentir le rythme. Un des indispensables de cette année malgré tout.
Oathbreaker
Hardcore / Metal

Rheia
01. 10:56
02. Second Son Of R.
03. Being Able To Feel Nothing
04. Stay Here / Accroche-Moi
05. Needles In Your Skin
06. Immortals
07. I'm Sorry, This Is
08. Where I Live
09. Where I Leave
10. Begeerte
Chronique
Le chant clair n’est pas en soi une nouveauté chez Oathbreaker. Maelstom sur l’éponyme, The Abyss Looks Into Me ou encore Clair Obscur sur Eros|Anteros constituaient ainsi autant de respirations, de ruptures nettes au milieu du chaos dans lequel la formation nous plongeait. L’impression de relief qui en résultait était alors simplement énorme. Vous l’aurez sûrement compris, le chant clair est à l’honneur de ce troisième LP. Pour autant, même s'il en constitue l’élément le plus saillant, résumer l’évolution artistique des Belges à ce seul point serait réducteur car c’est bel et bien un changement radical d’ambiance qui nous est donné à entendre. Transparaissant notamment au travers des textes, la mélancolie est omniprésente et flirte même un peu trop souvent dangereusement avec son pendant négatif, l’apitoiement. Que Caro Tanghe ait une belle voix est une chose acquise cependant, passé un stade, les lamentations finissent par fatiguer et on se demande où est passé l'emblématique sauvageonne mi-effarouchée mi-féroce.
Dépassant cette question du chant, Rheia souffre de plusieurs maux que les écoutes successives ne font que renforcer. Vendu comme un disque repoussant les limites entre les genres musicaux, ce nouvel album des Belges donne plutôt l'impression de verser dans les clichés Post, multipliant les interludes inutiles (la production signée Jack Shirley donne le sentiment, avec I’m Sorry, This Is, d’entendre une chute de SunBather) voire dans le facile, Immortals nous inondant de nappes de guitares mollassonnes et paresseuses. Passé Where I Live, on sombre définitivement dans un ennui dont hélas, rien ne viendra nous tirer.
Au-delà de la qualité des compositions, c’est d’une façon globale la production qui pose question tant l’absence de rythme qu’elle insuffle est pénalisante. Le meilleur exemple pour l'illustrer est l’acoustique Stay Here / Accroche-Moi qui vient briser la dynamique qui émergeait à peine de Being Able to Feel Nothing. Le groupe passe ainsi de façon assez incompréhensible à côté de la transition et de la montée en puissance naturelle vers Needles in Your Skin qui leur tendait grand les bras. Le dynamisme, pierre angulaire de l’identité de la formation est également sacrifié au profit de titres dont la longueur, hors interludes, dépasse allégrement les 5 minutes sans forcément toujours convaincre.
Contrairement à ce que pourrait penser les amers paragraphes précédents, tout n’est pas à jeter, bien au contraire. Second Son of R., Needles in Your Skin et dans une certaine mesure Being Able to Feel Nothing ou Where I Live sont autant de pépites où cohabitent à la perfection rage hystérique et tension émotionnelle. Force est de constater que ces morceaux sont musicalement ceux les plus proches des précédentes productions d’Oathbreaker...
L’histoire de ce LP est vieille comme le monde : après deux parpaings balancés avec rage, les Oathbreaker ont légitimement eu envie de faire évoluer leur musique. Rheia est donc ce si fameux et si complexe album de transition, en quelque sorte leur White Pony, pour reprendre un poncif du genre. En creux est donc posé le sujet récurrent de l’évolution, celle-ci ne pouvant être une fin en soi et n’étant en rien gage de qualité. Une redite n’était évidemment absolument pas ce que l’on attendait des gantois mais c’est bien la déception qui domine au sortir de la grosse heure que dure le disque. La volonté de bien faire, de s’appliquer et de ne pas tourner en rond est clairement perceptible mais décidément, l’ensemble ne fonctionne pas aussi bien qu’on l’aurait voulu. On ne sait désormais s'il faut attendre ou redouter le prochain essai.
Les critiques des lecteurs
Un album à rapprocher de Sunbather et Mariner, pile dans l'air du temps. Dommage que quelques titres viennent ralentir le rythme. Un des indispensables de cette année malgré tout.
J'attendais cet album avec une grande impatience et je suis vraiment déçu...
Aprés avoir vu le clip "10.56/Second Son of R." j'ai constaté que le groupe allait oser quelquechose de nouveau et c'est trés appéciable, pour ça, chapeau. Poussé aussi par tout le foin de la sortie (Deathwish a mis les moyens!) je commande donc sans hésitation le vinyl et je me lance l'album complet, plusieurs fois...
Une fois passé les deux premiers morceaux j'ai vite déchanté.
L'album est interminable! Je me suis surpris à gueuler "alleeeeez avaaaaance!" comme derriere une grand-mère au feu rouge tant ça manque de rythme et ça n'avance pas (abusé sur Stay here/Accroche moi). Il n'est pas donné à tout le monde d'être capable de faire tourner un riff même sur tout un morceaux (ex: Neurosis, Envy, etc...) mais il faut être sur de soi et surtout marquer ne serait ce que quelques petites touches évolutives pour déshabituer et soulager l'oreille.
Les transitions inter et intra-morceaux sont bancales voire inexistantes. Ca peut être un choix quand c'est bien fait mais là je l'ai subit. Les interludes cassent le peu de rythme (4min14 de "I'm sorry, this is"!). Les structures sont certes étudiées mais j'ai surtout retenu une alternance un peu systématique entre nappes/arpeges/chant clair et Post-Black/hurlements possedés.
Le concept de l'album a une identité folle mais musicalement ça ne suit pas. Tous les ingrédients étaient réunis pour me faire adorer cet album comme j'ai adoré les précedents et je n'en suis que plus dégouté.
Je retient quand même comme bons points, en plus de "Second son of R.", "Needles in your skin" et certains passages de "Being Able To Feel Nothing". Le reste m'ennuie...
Dans le style post-BM, album de l'année. Rheia prend une dimension encore plus incroyable sur scène!
Bon, c'est sur, ce n'est pas aussi fantastique que Kendrick Lamar... ;-)
Album de l'année pour ma part. Exactement l'évolution que j'attendais de la part du groupe, un côté black plus poussé, des compos plus intenses, une vraie sensibilité au chant. Un album solide qui va au delà des clichés du genre.
Magnifique album.Un futur classique du genre.
L'album de l'année. Mais je conçois qu'il puisse ne pas être au goût de chacun.
Un album formidable que visiblement le chroniqueur n'a pas su écouter !
Sublime album, vraiment intense. Le chant de Caro est hallucinant.
Ils ont vraiment pris un tournant depuis maelstrom et eros/antheros.
Album de l'année !
Pour ma part, énorme claque
La mélancolie sature cet album, comme si leur fougue était terrassée par leur tristesse. J'ai découvert le groupe avec cet album, c'est peut-être la raison pour laquelle j'ai été accroché direct, ne m'attendant à rien en particulier.
Je conseille à tous ceux qui ont aimé l'album la vidéo qu'ils ont fait sur l'enregistrement de cet album (Oathbreaker "Rheia: The Visual Story"). D'aucuns trouveront ça pompeux, pour ma part j'ai trouvé ça très habité, d'une torpeur dépressive, qui est un très bon complément à ce (trop) long album.
Ça me fait même penser à Cult Leader, et son A Patient Man avec beaucoup de chant clair, venant casser la dynamique assez tôt dans l'album (et je trouve que ça fonctionne aussi).