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Biographie

Oasis

Tout a déjà été écrit ou presque sur Oasis, l'un des groupes de Rock les plus important des années 90. Fondé en 1991 à Manchester, sous le nom de The Rain qui est très vite abandonné, par Liam Gallagher au chant, Paul « Bonehead » Arthurs à la guitare, Paul « Guigsy » McGuigan à la Basse et Tony McCarroll à la batterie. Noel Gallagher, le frère de Liam, se joint rapidement à la bande et s'empare de la guitare lead et annonce qu'il a plusieurs compositions en poche. 
Les cinq musiciens enchaînent les représentations live dans plusieurs clubs du Royaume-Uni, sans réussir à percer. En 1993, le groupe est invité à jouer à Glasgow devant Alan McGee, le directeur de Creation Record. La réputation de l'Ecossais d'origine n'est plus à faire dans le milieu indépendant puisque son label compte, ou a compté, dans ses rangs Primal Scream, My Bloody ValentineRide ou encore The Jesus And Mary Chain. Saisissant l'occasion, Oasis loue un van, joue et se font remarquer par McGee qui leur offre un contrat sur son label, récemment inclus dans l'écurie Sony.  
Le groupe enregistre alors un premier album, qui sera distribué mondialement par la Major. Plusieurs singles plus tard, Definitely Maybe est disponible sur le marché et devient rapidement numéro 1 des ventes au Royaume-Uni. Dans le même temps, la réputation du groupe est de plus en plus remarquée : adaptant rapidement le rythme « Drugs, Rock'n'Roll and Fights ». Les nombreuses engueulades des deux frères, parfois à la télévision ou à la radio, ainsi que les nombreux débordements lors de leurs performances scéniques, choquent le public et gagnent le cœur de nombreux fans. 
1995 se révèle être l'année qui va faire basculer Oasis dans une toute nouvelle ère. La rivalité qui les oppose à Blur, autre formation star de ce que l'on nomme dorénavant la Britpop, va conduire à un véritable tollé médiatique. Tony McCarroll est remplacé, sans ménagement aucun, par un autre musicien du nom de Alan White. Pourtant, leur deuxième album, (What's The Story) Morning Glory ? est l'un des succès les plus impressionnant de l'histoire de la musique. En une semaine, 350 000 copies sont écoulées au Royaume-Uni. Au total, l’œuvre se vend à plus de quatre millions d'exemplaires. Oasis devient le groupe de Rock le plus connu du monde. 
La tournée mondiale qui s'ensuit est immense, le groupe jouant aux quatre coins du monde. En Août 1996, Oasis joue au Knebworth Park de Stevenage devant 125 000 personnes deux soirées de suite tandis que 5% de la population du pays a tenté d'obtenir des places. 
Cette explosion aussi subite qu'inattendue de leur carrière va pourtant rester leur sommet. En 1997, Be Here Now déçoit le public ainsi que la critique, malgré des chiffres de vente importants mais décevants. L'excès de drogue, les égos surdimensionnés des deux frères Gallagher et leur comportement empêchent le groupe de travailler sereinement. Les absences de l'un des deux frères ne sont pas rare, que cela soit lors des concerts ou des interviews. Les spéculations sur la séparation du groupe ne vont dès lors plus jamais s'arrêter après chaque dispute. En 1998, la compilation The Masterplan compile de nombreuses face B du groupe, une sortie qui se révèle être l'une des plus intéressantes de la carrière du groupe, souvent ignorée par leurs fans. 
Oasis connaît une période sombre en 1999, quand deux membres fondateurs du groupe, Paul « Bonehead » Arthurs et Paul McGuigan annoncent leur départ à deux semaines d'intervalle. Le groupe, qui est désormais un trio, commence tout de même à travailler sur son prochain disque. L'enregistrement est effectué avec des musiciens de studio tandis que Colin « Gem » Archer est intégré au groupe quelque temps après. 
Creation Records annonce sa fermeture à la fin de l'année 1999 et Oasis choisi de fonder son propre label, Big Brother, pour sortir son nouvel album, Standing On The Shoulder Of Giants qui est disponible officiellement en 2000. Une fois de plus, les ventes sont nombreuses mais elles n'atteignent plus les chiffres d'antan. Andy Bell, l'ancien guitariste et chanteur du groupe Ride, est intégré au groupe en tant que bassiste et le groupe se lance dans une tournée qui connaît son lot de rebondissements. 
En 2001, le groupe se lance dans une tournée de six dates au Royaume-Uni pour fêter ses dix ans, les places se vendent rapidement, certains fans allant jusqu'à faire la queue pendant 48H afin d'obtenir le précieux sésame. Une preuve qu'Oasis possède toujours une fan-base solide. L'ambiance semble donc revenir au calme et la sortie de Heathen Chemistry, en 2002, se fait sans heurt. Pourtant, plus tard cette même année, Liam et Alan White, le batteur, se battent dans un hôtel allemand. Quelques dents cassées plus tard, les deux musiciens sont libres de regagner le Royaume-Uni. 
Rapidement, le groupe décide d'enregistrer un nouveau disque et c'est le groupe Death In Vegas qui est choisi pour devenir leur producteur. Malheureusement, les sessions se révèlent improductives et les enregistrements ne verront jamais le jour. 
En 2004, Alan White est éjecté du groupe par les autres membres, par manque d'investissement personnel et artistique. Le 31 mai 2005 paraît le sixième album du groupe, Don't Believe The Truth, qui se révèle être un succès artistique et commercial. La tournée européenne n'a aucun mal à se remplir rapidement, comme c'est le cas au zénith de Paris. Une tournée des stades du Royaume-Uni est mise en place et le groupe semble renouer avec l'estime de la presse et apparaît bien plus stable qu'au cours des dernières années. La compilation Stop The Clocks est mise en vente en 2006 et elle est l'occasion pour Noel Gallagher de partir en tournée acoustique, accompagné de deux autres musiciens, afin d'en faire la promotion. 
La réputation d'Oasis semble ne pas ternir puisqu'à la fin de l'année 2007, les magazines NME (New Musical Express) et Q organisent un immense sondage national. Le groupe est nommé le deuxième plus important de l'histoire de la musique anglaise, après les Beatles. Leur premier album est quant à lui élu disque le plus important de l'histoire de la musique anglaise. 
Le septième et dernier album sort en octobre 2008, il s'intitule Dig Out Your Soul et la presse l'apprécie grandement. Souvent  cité comme leur meilleur disque depuis Be Here Now, le groupe semble dorénavant stable à tout point de vue. 
Pourtant, l'anecdote est célèbre, les deux frères Gallagher se disputent violemment dans les loges  du festival Rock En Seine. L’aîné annonce qu'il quitte le groupe tandis que le concert est annulé quelques minutes à peine avant son supposé début.

Chronique

18 / 20
1 commentaire (19/20).

Definitely Maybe ( 1994 )

Une note lancinante, qui surgit au milieu du feedback et puis, soudain, quelques accords lui emboîtent le pas. Oasis déboule en 1994 avec une idée en tête : être des "Rock'n'Roll Star". Car, soyons réalistes, on imagine difficilement la bande des frères Gallagher dans un autre rôle que celui de musiciens alcoolisés, drogués, bagarreurs et autant détestés qu'adulés. C'est donc avec Definitely Maybe que s'ouvre la légende du groupe qui a le mieux incarné la Britpop, aux côtés de leurs camarades de Blur.

Si les deux formations ont fréquenté l'école de la Pop et du Rock britannique, ils ne sont pas originaires du même milieu et cela se ressent à l'écoute de cette première rasade. Plus brut, plus Rock, plus teigneux, plus branleur et, finalement, peut être plus sincères, Oasis coupe dans le lard et désinfecte au Gin'n Tonic. "Columbia" se pose d'ailleurs en exemple de cette ambiance Pop Rock qui met tout autant l'emphase sur l'instinct animal et primitif de la musique du diable que sur les mélodies accrocheuses et les harmonies. 

Definitely Maybe se savoure d'autant mieux lorsqu'il laisse transpirer ses influences, évidentes mais digérées. On pense aux Sex Pistols, notamment dans la voix de Liam, usée par les "Cigarettes and Alcohol", aux Beatles qui vivront pour toujours ("Live Forever" et ses harmonies vocales et à la guitare) dans notre cœur et à bien d'autres comme les Who ou les Rolling Stones. Rien de plus terrible que de comparer un groupe anglais à ces quatre grands noms et pourtant Oasis tire son épingle du jeu et l'enfonce précisément là où ça fait mal. Bercé depuis leur enfance, qui n'aura jamais été tendre, au biberon des plus grandes gloires musicales nées outre-Manche, ces résidus remarquables tiennent avant tout du tropisme et non d'une volonté consciente. À seulement 27 ans, le cadet de la famille Gallagher a déjà de la bouteille et offre, notamment sur "Bring It On Down" une excellente idée de ce qui fait le style Oasis : synthétiser le Rock anglais en y ajoutant une pincée de sauvagerie désabusée. 

C'est pourtant inconsciemment que les mélodies de ce premier album se greffent à l'auditeur, immédiates et efficaces. Oasis a fait le choix de la simplicité mais jamais celui de la facilité. Se basant avant tout sur des thèmes musicaux efficaces développés par les deux guitares ("Supersonic" entrera dans votre cerveau, je vous le garantis), les harmonies sont réalisées avec subtilité. Elles habillent les compositions que le groupe n'aime pas trop habillées, juste ce qu'il faut. 

Évidemment, on aura beau jeu de critiquer ce disque et toute la carrière des jeunes loups de Manchester : véritables connards ultra-prétentieux, leur musique n'est ni riche de mille détails ni difficile d'accès, encore moins techniquement complexe. Definitely Maybe est l’antithèse de l’œuvre élitiste : universel, facile à apprécier, et donc à détester, il s'agit de l'un des meilleurs album de Pop et de Rock de tous les temps. Et si vous ne me croyez pas, ré-écoutez le. Après tout, peut-être que vous me prouverez que j'ai tort, mais est ce bien important ? L'Histoire a déjà décidé dans le cas d'Oasis, pour le meilleur et pour le pire.

A écouter : En veste Adidas, lunettes de soleil et verre de gin dans la main