Ungdomshuset - littéralement "La Maison des Jeunes" est un lieu mythique à Copenhague. Située dans la communauté libre de Christiania, le batîment fut le centre nerveux depuis 1982 d'un combo d'activistes libertaires au sein duquel étaient organisés concerts, expositions et réunions en tout genre. L'expulsion de ses membres avec pertes et fracas en 2007 plongea le Danemark dans une période de trouble qui n'avait d'équivalent que celle relative à l'adhésion du pays au Traité de Maastricht, en 1993.
Certains membres de Nuclear Death Terror faisaient partie de cette communauté. Aussi, rien d'étonnant à ce que cette première oeuvre éponyme renferme tant de haine, de colère et de rejet total du Système. Les danois enfoncent le clou dans un crust obscur et ténébreux, sale et malsain, directement puisé dans les veines des fondateurs Amebix, Extreme Noise Terror ou Doom. Un crust qu'on aurait pu croire rouillé mais qui, la preuve est faite, est bien toujours capable de reproduire les mêmes sensations qu'il y a vingt ans avec War Crimes : Inhuman Beings ou Arise.
Nanti d'un son à peine préférable à celui de l'excellente démo sortie en 2005, Nuclear Death Terror étale sa puissance de croiseur, sans fard et sans détour. "NDT" donne le signal de départ d'une vague d'assauts monolithiques, rustiques, rapides et brutaux que même les nombreuses mélodies ne parviennent pas à pondérer, au contraire, celles-ci contribuant à renforcer cette impression de tourmente ("The Suspension of Disbelief", "Black Uniforms"). Pendant que tout un pan de la scène crust/d-beat semble occupée à trouver la bonne formule entre rusticité et légèreté, Nuclear Death Terror créé la panique aux commandes d'une machine qui éclate tout sur son passage, laissant derrière elle ruines et désolation ("Police Funeral", "A Storm of Lies"). D'autant plus que, afin de maximiser leur impact, les danois se parent également d'une cuirasse supplémentaire, bien évidemment forgée dans le death metal scandinave à l'instar de leurs collègues Skitsystem ou Martyrdod ("In the Shadow of the Gallows", "At the Altars of the Gods").
Avec cette première oeuvre, Nuclear Death Terror se positionne clairement dans la grande tradition des groupes crustpunk british de la première vague, à la teneur volontairement désuette mais au naturel et à l'authenticité incontestables. Ajouté à celà l'artwork concocté par Mid (Deviated Instinct, Hellshock, Extreme Noise Terror, Disfear) et la livraison sous la forme d'un digipak vraiment bien foutu et vous conviendrez de l'urgence d'en faire l'acquisition.
"Police Funeral", "Architects of Genocide", "In the Shadow of the Gallows", "At the Altars of the Gods" en écoute sur MS.
A écouter : In the Shadow of the Gallows, At the Altars of the Gods, Black Uniforms, The Suspension of Disbelief.