Novembers Doom nous revient en 2005 après avoir véritablement conquis les fans avec un album déja très réussi et abouti en 2002 : To Welcome The Fade, enregistré sous la houlette de Neil Kernon (Queensryche, Judas Priest, Nevermore, Cannibal Corpse) amorcant un tournant musical indéniable vers une musique beaucoup plus mélodique comparé aux précédents opus du groupe, quant à eux plus sombres et hypnotiques. Novembers Doom poursuit sa route et nous offre certainement son album le plus mélodique à ce jour. Il faudra néanmoins aux fans patienter 3 longues années depuis l'album précédent pour pouvoir s'approprier ce dernier opus. Mais la patience va cependant porter ses fruits : la production est cette fois-ci assurée par des pointures de la scène métal mondiale, puisqu'il s'agit non seulement de Dan Swanö (Edge Of Sanity, Bloodbath, Nightingale) mais aussi de James Murphy en personne (Testament, Obituary et Disincarnate). Un coup de main non négligeable qui se fait vivement ressentir pendant l'écoute, la production est en effet irréprochable, très riche et aérée, le groupe allie dans un parfait équilibre riffs ardents, distortions cataclysmiques avec des mélodies aériennes et acoustiques très denses. Une simple combinaison ravageuse qui permet au groupe de faire de belles promesses. L'artwork est par ailleurs tout simplement sublime, témoignant du travail acharné et du désir d'application du groupe vis-à-vis de cet album pendant ces années.
Les premières secondes de The Pale Haunt Departure nous plongent directement dans un voyage apocalyptique entre la lumière et les ténèbres, entre une mélancolie touchante et une lente agonie. Le groupe a bien tenu ses promesses et nous livre sans concessions les clés et les secrets d'un univers à part entière ou le ciel semble obscurci par des ténèbres rougeâtres et oppressants d'un mois de Novembre, ou la vie se résume aux simples épouvantails, règnant en maîtres sur la moindre parcelle de terre restant inhabitée et silencieuse, manifestant l'envie d'un départ vers une envolée pâle et éternelle. Paul Kuhr nous guide à travers sa simple voix dans cet univers mysterieux et obscur, rempli de vieilles histoires oubliées reposant dans des vieux livres calcinés, ressurgissant soudainement pour toucher profondément les tréfonds de nos âmes. Des histoires racontant les dernieres paroles d'un père à son enfant avant que la lune ne reprenne sa vie, des histoires d'amours perdus, de simples promesses laissées à l'abandon, de trahisons impardonnées, d'yeux innocents aveuglés et bléssés par la folie des hommes. Le quartet de Chicago s'est montré direct et efficace, et nous conte ces tristes histoires de manière sincère, lyrique et profonde à l'aide de leurs simples instruments et de la voix de Paul Kuhr, qui, précisons-le, n'a jamais été aussi viscérale et appliquée que dans cet album.
Le groupe met dans cet album un véritable point d'honneur à mettre en oeuvre une sincérité touchante et profonde, grâce aux diverses mélodies, puissantes et palpables. Il n'aura fallu par ailleurs pas moins de 5 albums pour que le groupe nous livre une telle oeuvre de profonde sincérité et d'aboutissement, décrivant avec passion un univers fantastique rempli de secrets. The Pale Haunt Departure est d'autre part un hymne à ces vieilles histoires laissées à l'abandon et pourtant témoins des émotions diverses, aussi complexes soient-elles, qu'un être humain puisse ressentir dans toute sa vie. Passant d'atmosphères apocalyptiques et épiques à des histoires touchantes et plus intimes, Novembers Doom à su finalement rendre vivant cet univers laissé à l'abandon par la lumière et la vie et nous délivre au fil de l'écoute une avalanche d'émotions somptueuses sans aucun répit. Le groupe à bien atteint son but de manière franche et directe : nous toucher gracieusement, profondément et au passage écrire son nom dans l'histoire du genre, venant défier les plus grands sur leur trône, se révélant ainsi vraiment à son public.
A écouter : en Novembre