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Biographie

Nothing

Nothing est d'abord l'idée d'un homme, Dominic Palermo, ancien membre actif de la scène Hardcore de Philadelphie. Après un séjour en prison, ce musicien désœuvré se cherche et sort deux démos en 2010 et 2011 sous le nom de Nothing
Plusieurs changements de line up, bien connus des petites formations qui débutent, ne l'empêchent pas de continuer et, une fois les musiciens l'entourant stabilisés, une signature chez A389 Recordings lui permet de mettre au monde Downward Years To Come, un EP très inspiré par Slowdive notamment.
La formation est repérée par le géant indépendant du Metal, Relapse Records, qui leur offre de sortir leur premier album : Guilty Of Everything en 2014. La critique et le public apprécient et les efforts de Palermo semblent enfin récompensés.Les coups durs vont pourtant s'enchaîner : le groupe quitte son label au profit de Collect Records, un label dont la ligne artistique a été confiée à Geoff Rickly, le chanteur de Thursday. Peu après, le groupe apprend, en même temps que toute la scène indépendante mondiale, que le label est en fait financé par Martin Shkreli, l'homme le plus détesté de la planète. Nothing abandonne le navire et retrouve Relapse Records. En 2015, Palermo se fait agresser à Oakland après un concert et manque de perdre son oreille. Il restera hospitalisé plusieurs jours. L'année 2015 continue sur sa lancée avec le groupe : entre deuils et addiction, le groupe traverse une période sombre.
2016 marque le retour de Nothing qui a choisi de combattre le mal par le mal avec un album personnel intitulé Tired Of Tomorrow  sorti en mai.

Chronique

17 / 20
5 commentaires (16.9/20).

Tired Of Tomorrow ( 2016 )

Tired Of Tomorrow. Quand on y pense, on tient peut-être l'un des noms d'albums les plus évocateurs et puissant, au sens propre, de ces dernières années. Malgré cet espoir qui s'est envolé, Nothing poursuit sa route et continue à écrire, peut être parce qu'ils ne savent rien faire d'autre, peut être par réflexe... par envie et besoin, plus probablement.

Car ce disque est l'un des plus touchants et des plus réussis de 2016, c'est une certitude qu'il sera difficile de remettre en cause. Le Rock Alternatif très inspiré des 90's, teinté de Shoegaze parmi tant d'autres genres, de Nothing s'est ouvert, a gagné en maturité, en qualité d'écriture et d'arrangements. Là où Guilty Of Everything pêchait par manque de subtilité, Tired Of Tomorrow brille. Les voix en particulier ont profité de cet aspect, plus justes et plus en accord avec les compositions les plus éthérées ("The Dead Are Dumb", "Everyone Is Happy"). De manière générale, chaque titre réussit à se créer son propre espace, se démarquant les unes des autres, possédant son identité propre : langoureuse, triste et ("The Dead Are Dumb"), pesante et morbide ("Eaten By Worms") ou simplement cynique, comme en témoigne le décalage entre les riffs Power Pop de "Curse Of The Sun" et ses paroles.

Mais Nothing, ce sont avant tout des morceaux basés sur des mélodies qui sortent de nulle part, immédiates et mélancoliques, qui parleront à l'adolescent désespéré et fragile en chacun de nous. Que celles-ci soient conduites par la voix, comme on vient d'en parler, ou par les guitares, c'est un véritable festival de petites pépites amères, piquantes, tout ce qu'il faut pour se sortir, au moins temporairement, de la léthargie. Pour preuve, le single de l'album, "Vertigo Flowers", mais surtout "ACD (Abcessive Compulsive Disorder") qui le suit directement et à l'écoute duquel on ne sait pas s'il faut pleurer, rire ou hausser les épaules. 

À la fois déprimés et hilares devant leur propre destin, slackers par impuissance, emos par nécessité, tough guys pour la forme... Nothing c'est tout cela et bien plus. Tired Of Tomorrow se démarque de la concurrence directe et même de son prédécesseur par sa finesse et son excellence. Le fossé franchit par le groupe en à peine deux années est énorme, les compositions de ce disque vivent, respirent et enchantent tout autant qu'elles font couler les larmes. Une ode à une vie qui ne leur fait pas de cadeau et qu'ils assomment avec un rire dément et une grosse dose de talent.


A écouter : Dans une pharmacie en feu