Norma Jean

Metal

États-Unis

Polar Similar

2016

Chronique

par Euka

Certains groupes arrivent à se renouveler continuellement, même si la recette n’est jamais dénaturée. Ici, encore plus que précédemment, Norma Jean s’engouffre dans cette brèche qu’ils maintiennent ouverte depuis plus de dix ans : Si l’on omet les deux premiers opus, fondamentalement différents de la tournure prise depuis Redeemer, le quintet affine jusqu’aux derniers détails de ses titres, en y mêlant parfois guests, passages plus atmosphériques, restant loin du Metalcore martelé et redondant.
Bien au-delà du premier contact un brin énervé dévoilé par les premières écoutes, Norma Jean se lance dans un opus parsemé d’interludes : au nombre de quatre, elles rythment l’ensemble tout en gardant à première vue un thème lointain proche sur celles-ci mais également sur le reste des compos. Au vu de l’ensemble, cette partie de l’opus est véritablement recherchée, tout comme l’orientation volontairement sombre des paroles et des ambiances (« IV. The Nexus » sur sa première moitié, avec un son massif et lourd), puisque l’un des sujets principaux mis en avant ici reste l’abus. Norma Jean retrouve ici, sur certains aspects, le côté noir du premier opus, mais dans un style musical moins épileptique (« A Thousand Years a Minute »), transformant le côté cru et crade de Bless the Martyr en quelque chose de plus étouffant.
Livrant une prestation vocale plus variée que jamais, offrant des variations similaires à celles de Chino Moreno (Deftones) sur certaines intonations, Cory Brandan s’améliore continuellement et prouve qu’un septième album peut révéler encore de nouvelles évolutions, tout en gardant des aspects proches des débuts (« Death is a Living Partner ») et en se faisant accompagner si besoin (Sean Ingram de Coalesce sur « Forever Hurtling Towards Andromeda »).

Sous ses apparences peu ragoûtantes, l’artwork n’arrivant pas à atteindre la qualité de Redeemer ou le malsain de Bless the Martyr, cet opus reflète pourtant la personnalité protéiforme du combo : des titres pouvant être issus de Meridional ou The Anti Mother (« Forever Hurtling Towards Andromeda ») mais aussi en évolution perpétuelle. « 1,000,000 Watts » s’offrait en parfait amuse-bouche sur cette volonté de faire mouvoir ces différentes facettes qui tiennent difficilement en place sur « Reaction » (que certains rapprocheront des aspects plus progressifs de Tool ou A Perfect Circle par moment, complété par l’évocation de Deftones). Sans pour autant être ultra-complexe techniquement, il y a pourtant une recherche artistique qui fait mouche : plans classiques mais lourds (« The Close and Discontent »), superposition de cordes (« Reaction ») ou plans Desert Rock (« III. The Nebula », qui va plus loin que l’intro de « Sun Dies, Blood Moon » et évoquera une lointaine parité avec Earth), le tout sans jamais entendre le même riff ou rebond de peaux.

Polar Similar respire la fraîcheur de The Anti Mother et confirme qu’une nouvelle fois le groupe est capable de sortir un très bon opus, armé de quelques cassages de nuques et airs plus mélodiques. Avant de m’accuser de fanitude, jetez donc une oreille dessus : si vous avez aimé les précédents opus, Polar Similar remplira son contrat.

16

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.38
Avis 4
kaya March 2, 2020 22:02
Wowww déstabilisant au départ mais grosse profondeur au fil des écoutes ! Tuerie !
16 / 20
peto December 28, 2016 13:18
Très bon galette, qui nettoie bien les oreilles!!!



REAAAAAAAAAAAAAAAACTION
15 / 20
barzyland September 28, 2016 09:09
J'ai découvert ce groupe avec cet album !!!! Absolument GENIAL !!! A ecouter d'urgence
17 / 20