Pour Nolentia, les mois qui se sont écoulés depuis Sell Your Soul to Grind n' Roll auront été bénéfiques. Sans brûler les étapes, le groupe a davantage travaillé, davantage titillé son inspiration pour reformuler ce qui était déjà prometteur. Difficile de ressortir du lot en matière de grind mais pour une fois qu'un de ses rejetons fait l'effort de rompre la tradition, notamment par l'emploi d'un anglais plus proche de Chiflet - le génial traducteur de Bourg-la-Reine par Fuck the queen - que de Wilde (je sais pas si c'est voulu) et en remplaçant les bombes et les tripes de rigueur dans le genre par un artwork plutôt naïf, on allait pas bouder notre plaisir.
Toujours est-il que Nolentia assure et rassure par cet étalage de crêpes, quatorze au total. Si One Loud Noise and It's Gone rassemble tous les réflexes pavloviens du style, un chant grawlé, un accordage au trente-sixième dessous et une batterie mitraillette, le trio fait davantage que ressasser à l'envi la bonne vieille recette. Boosté par un fuel rock n' roll plus manifeste que sur la démo de l'année dernière, Nolentia impose un rythme haletant tout en gardant une réelle puissance. Jamais souffreteux, pas souvent en panne d'inspiration, les toulousains varient les plaisirs et prennent soin de toujours conserver cette dynamique notamment grâce au duel livré par les deux voix, mais aussi aux accents divers pris par One Loud Noise and It's Gone lorsque la tendance se fait plus punk ("What Could Be"), voire d-beat. Même constat quand Nolentia met en avant son profil le plus malsain sur le frénétique "Plurality of Self", ou sort l'artillerie lourde godfleshienne ("Rhetoric of Self-Abhorrence", "Construct"). Confirmation.
Tracklist : 1. Oyster*, 2. Snowball Fight*, 3. Do I ?, 4. What Could Be*, 5. Rhetoric of Self-Abhorrence*, 6. Plurality of Self, 7. Destruct, 8. Construct*, 9. Feed Off Agonies, 10. Laudate, 11. Vacuity, 12. Godless*, 13. Human Beta Release, 14. Dismantle.
A écouter : Snowball Fight, What Could Be