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Biographie

No One Is Innocent

No One Is Innocent, voilà un groupe culte ! Pionnier de la fusion made in France avec Lofofora, Oneyed jack ou Silmarils le groupe explose en 1994 avec son album éponyme et son single dévastateur : La Peau. Fusion de beaucoup de style, textes revendicatifs et message positif No One Is Innocent signe l’un un album majeur pour le métal français, 3 ans plus tard ils sortent Utopia, plutot critiqué cet album reste cependant [pour moi] l’un des tous meilleurs albums fusion jamais sortis (et je ne me limite pas qu’a la France) peut être trop en avance ? Mal compris ? Quoi qu’il en soit le groupe se sépare pour divergence musical et chacun vogue vers des projets bien différents, Kemar (chanteur) se lance en solo tandis qu’une partie des autres musiciens monte Spor. En 2004 surprise, on annonce la reformation de No One Is Innocent, seul Kemar du line Up originel reste (rejoint plus tard par l'ex guitariste du groupe), le nouvel album Revolution.com sort en août. Le ton change, le groupe devient plus rock mais garde des textes efficaces et renoue avec le succés. Après un live sorti en 2005 le groupe revient en 2007 avec l'album Gazoline, et son premier single La Peur qui aborde le thème du doute citoyen entre le vote utile et le vote contestataire. De cet album, on peut aussi tirer la chanson Salut l'artiste, hommage à l'humour grinçant envers Jacques Chirac. Drugstore sort en février 2011, en automne de la même année, le groupe ouvre sur les concerts de la tournée française de Motörhead. Juin 2012, ils assurent les premières parties de Guns N’Roses à Lyon et Toulouse. Les 23 et 26 mai 2015, c’est la consécration pour les No One Is Innocent qui ouvrent pour ACDC au Stade de France, ces deux concerts interviennent quelques jours avant la parution de leur huitième album, Propaganda

15 / 20
9 commentaires (14.67/20).
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Frankenstein ( 2018 )

Qu’il est bon de se rappeler de quoi est fait le Rock N’Roll. Cette rage, ce frisson de révolte qui descend le long d’une colonne vertébrale désaxée par des années de headbang. Les mains qui tremblent de l’adrénaline qui implose alors que les riffs de guitare se font incisifs et les pulsations décisives. Frankenstein, c’est ça. Le Rock, celui qui tache, celui que No One Is Innocent a toujours revendiqué.

A grands coups de symboles et de mythologies, les bases sont posées : tous regroupés pour revendiquer ce monde qui nous appartient. Mohamed Ali, Frankenstein, Black Sabbath … quand culture contre-culture se marient et donnent naissance à un brûlot sanglant lancé sans freins dans les oreilles des esprits endormis. Messages forts, engagés, clamés toujours de cette voix au bord de la rupture par ce bon vieux Kemar. La musique des 4 temps qui vont trop vite, le souffle du brasier qui monte et BAM sans savoir ce qui est en train de se passer on vient de se prendre une énorme gifle : No One Is Innocent est de retour, et c’est pas pour rigoler.

Propaganda marquait une volonté de retourner aux sources, de faire fi du paraître et de se relancer à tête baissée dans le style qui marquait leurs débuts. Frankenstein confirme l’essai avec brio : les riffs se font toujours plus condensés, directs, sans fioritures (A la Gloire du Marché, Ali King Of The Ring) les ralentissements et ambiances sont simples et efficaces (Frankenstein, Nous Sommes La Nuit). Quel bonheur d’entendre ces parpaings d’énergie brute, de se surprendre battre les temps du pied et de sourire, enivré de décibels.

Toujours aussi radicaux, les textes continuent sur leur lancée : religion, capital, pouvoir, rébellion … en ces temps de révolte populaire ces paroles résonnent dans les inconscients collectifs. La rage d’un peuple qui a besoin de souffler, d’hurler, sous peine de se transformer en monstre de cauchemar, en Frankenstein. 

Efficace et jouissif, puissant et revendicatif, déjà-vu mais si bon. No One Is Innocent signe une fois encore un opus digne de figurer au panthéon du Rock français. Aucune surprise n’est à attendre par rapport à Propaganda mais il est parfois préférable de savoir choisir un chemin et de s’y tenir, surtout quand on l’arpente avec autant de brio.

A écouter : A La Gloire du Marché - Ali (King Of The Ring) - Nous Sommes La Nuit
17 / 20
19 commentaires (16.71/20).
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Propaganda ( 2015 )

Si la carrière des No One Is Innocent est jalonnée de hauts et de bas, mais aussi de changements radicaux dans leur approche musicale, une constante subsiste : La rage. C’est très certainement elle qui fait vivre le groupe depuis 20 ans maintenant. Retour en grande pompe pour Kémar et sa bande d’insoumis, avec un album qui colle à l’actualité plus que jamais, et autant vous prévenir, ça balance, tout le monde en prend pour son grade. 

Propaganda est un disque de pur Rock énergique, varié et engagé. Impossible de ne pas être pris d’une folle envie de battre la mesure quand on écoute le très Rage Against The Machine, Silencio, avec sa basse galopante en intro, et ses deux guitares qui balancent un groove à la Tom Morello. Même punition avec Charlie, titre hommage au journal satirique et les tragiques événements qu’il a connu, bien évidemment, qui lui, donne plus dans un répertoire Noir Désir par son aspect Rock « classique ». Outre ces deux belles références, les No One n’oublient pas la période du fantastique Utopia, et offrent aux travers de Djihad Propaganda et Massoud, un musique légèrement plus Indus dans le tempo, avant de repartir sur des bases plus Rock’n’Roll dans le refrain. Tout cela pour dire que Propaganda, bien que suivant une ligne conductrice, se veut diversifié, efficace, sans fioritures, à aucun moment l’auditeur n’est pris d’ennui pendant les 40 minutes et les 11 titres que compte l’abum. Chacun d’eux est un véritable assaut jouissif, qui, obligatoirement vous donne l’envie de bouger, de headbanger, mais surtout de hurler les paroles. Kémar, qui a une voie reconnaissable entre mille, se donne à fond, que la musique soit rythmée ou « calme », son chant est juste, il possède le don de vous donner l’envie de chanter, de le suivre dans son délire, même si vous ne partagez pas totalement ses opinions. 

La transition est toute trouvée, puisque forcément, au-delà de la musique il y a aussi les paroles. Celles-ci sont évidemment engagées à souhait, elles reflètent la pensée commune des musiciens et chacun y trouvera son compte, ou pas. Le danger, si l’on peut dire, serait de politiser cette nouvelle réalisation des No One Is Innocent, et d’y voir l’occasion de se lancer dans des débats de comptoir qui n’ont pas leurs places dans une chronique musicale. D’autant que l’album est formidable dans sa globalité, il se hisse presque à la hauteur d’un 666 667 Club de Noir Désir et n’est pas si éloigné du premier album des Rage Against The Machine sur certains éléments, notamment dans son engagement et son groove. 

Cela faisait bien longtemps que le Rock français n’avait pas eu droit à une telle offrande, Propaganda a la classe, il est direct et sans concession, il sonne vrai. Après la Pop, le Hard, l’Indé, le Noise, voici ce qu’il convient d’appeler : Le Rock Vénère. 

A écouter : Tout et très fort
15 / 20
11 commentaires (11.82/20).
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Révolution.com ( 2004 )

Porter mon jugement sur ce nouvel effort de No One Is Innocent se révèle un exercice difficile tant mes tympans sont tiraillées, déchirés et même écartelés entre le pour et le contre. Pourtant, après maintes écoutes, un double constat s’est imposé à mes connections neurales désorientées.
Le premier est que si l’on aborde ce Révolution.com comme le digne successeur d’Utopia, on a de quoi être franchement déçu. Où sont passées les guitares assassines, l’énergie et l’agressivité d’antan ? Enfin, tout ce qui faisait de No One la boucherie que tout homme est en droit d’attendre d’un fusion industrielle pêchue et décapante (pas qu’au niveau des conduits auditifs mais aussi au niveau intellectuel). Des titres comme Où étions nous ? apparaissent musicalement bien tièdes à coté des furieux Chile ou autre Nomenklatura. Mais ce discours nostalgique ne doit pas condamner à perpétuité le No One actuel. On essuie sa petite larme au coin de la joue, on respire et on recommence.
Le second constat est que si l’on aborde l’album comme la suite logique de la carrière solo de Kmar (ce qui est plus ou moins en phase avec la réalité, ce dernier étant le seul membre d’origine encore présent dans le groupe), le tout apparaît bien plus cohérent et réjouissant. Car le rock-pop-électro dispensé par ces nouveaux missionnaires est loin de manquer de saveur. De Prénom Betty à Révolution.com il n’y a qu’un pas aisément franchis. Bo présent sur les 2 efforts assure la liaison sous 2 formes différentes : une première très électronique et une seconde bien plus électrique et aérienne. L’enchaînement montre la beauté des rouages et même si l’originalité n’est pas toujours au rendez-vous, Drive Me, No One Hears You Anymore ou autre Personal Jesus (reprise efficace et délicieuse de Depeche Mode) ont de quoi séduire un public issus de divers horizons.
Même si No One se dégage quelque peu de son aspect très engagé (Où Veux-Tu Que Je T’aime ?, Attends reflète un aspect plus tourné vers l’humain émotionnel que politique), Kmar conserve toujours un besoin hargneux de s’exprimer et ne se prive pas de le faire. Le 21 avril de Où Etions-Nous ?, l’impérialisme américain de l’Us Festival ou l’immobilisme de Tout Laisse Croire Qu’on Laisse Faire sont autant sont autant de thèmes abordés avec un talent de parolier plus qu’appréciable. Une place de choix demeure pour le titre éponyme de l’album : Révolution.com et son ton amer et désabusé a de quoi conquérir et remuer les esprits par n’importe quel vecteur médiatique.
Révolution.com a de quoi décevoir et enchanter, c’est une certitude. Pourtant, la pop-rock agressive teintés de samples judicieusement  utilisés est plus que convaincante sur tout les plans et ne manque pas de personnalité, la voix si particulière de Kmar imposant son timbre dans tout les recoins sonores imaginables. No One Is Innocent n’est pas forcément aussi mort qu’on ne le pense et l’étincelle de la scène ne pourra que raviver le feu sacré de nos âmes !!!

A écouter : R
18 / 20
16 commentaires (17.22/20).
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Utopia ( 1997 )

1997, le rock est en pleine effervescence en France malgré sa disparition progressive des playlists des grosses radios comme Skyrock ou Fun Radio (si si). No One Is Innocent après avoir trouvé le succès en 1994 avec un album éponyme porté par La Peau, single efficace qui donnait déjà le ton : engagé, toute guitare dehors et une vraie personnalité. Malgré des tensions (le poste de guitariste a changé 4 fois d’occupant) le groupe sort Utopia  : textes percutant, aidé par Maurice G Dantec, style bien trempé et arrivée des samples. Résultat un brulot de rock / fusion français d’une qualité rare.
Après un album éponyme de bonne qualité mais qui manquait encore un peu d’originalité No One Is Innocent va mettre un grand coup de pied au cul du rock français. Le groupe a trempé sa plume dans l’acier, les textes se font incisifs et tapent là où ça fait mal en évitant le coté donneur de leçon (grâce à une prose assez évasive). Maurice G. Dantec, à l’époque coqueluche cyberpunk / contestataire et auteur de très bon livres noirs (avant de succomber à ses propres démons) prétera sa plume (et parfois sa voix) sur 4 des 14 titres de l’album (dont un tiré de son livre Les Racines Du Mal), à l’image de ses livres, noir, allumé et malgré un aspect SF omniprésent terriblement réaliste.
Musicalement No One donne des lettres de noblesse au mot fusion; base métal évidemment mais l'apport de machine tintera le tout d'un petit coté indus (Nomenklatura, l'une des pièces maîtresse de cet album, par exemple), le tempo ralentit sur certain titre pour mieux assombrir le tableau et la chant très particulier de Kemar écorché et énervé renforce la hargne de l'album.
Les 14 pistes défilent sans qu'on le sente passer, variée No One lèvera le pied le temps de quelques titres plus calme comme le très psychédélique Autobähn Babies. Ce changement de tempo permet de reprendre son souffle avant de plonger à nouveau dans un torrent de riffs acérés. Et sur les 14 titres difficile de trouver un canard boiteux, chaque titre mérite le détours, certes peut être certains plus que d'autres (Nomenklatura, Black Garden, Inside, ...) mais la cohésion de l'ensemble impressionne.

Utopia fait partie de ces albums rare où il n'y a rien à jeter et même 10 ans après sa sortie reste parfaitement d'actualité. No One Is Innocent réussi là un album de rock français métissé de part les sujets abordés, les langues utilisées (français, anglais, espagnol) et bien évidemment de part sa musique. No One se séparera quelques temps après pour être ressuscité par Kemar quelques années plus tard dans une version moins virulente et originale que cette mouture 97.

"Si on la fait pour du pétrole, la guerre n'est pas inutile dommage que les livres de Sarajevo ne se livrent pas en barrils"


Le clip de Nomenklatura sur Dailymotion.

A écouter : Oui
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Style : Fusion
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Origine : France
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