No Man

Hardcore / Post Hardcore

États-Unis

Glitter And Spit

2024
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Eat My Twin
02. Glitter And Spit
03. Poison Darts
04. Eye Spy
05. God’s Neighborhood
06. March Of Ides
07. Can’t Kill Us All
08. Monument To Pleasure
09. Burning Skulls
10. Damaar

Chronique

par Euka

On aura pas pu faire plus actuel que ce nouveau No Man, bien malheureusement. Annoncé comme une disque cathartique pour Maha Shami, Glitter and Spit reprend des années de violence systémique vécu par la chanteuse et sa famille, pour en sortir dix titres. Pour celles et ceux qui seraient passés à côté du groupe, No Man ce sont trois anciens Majority Rule et une amie de longue date qui avait participé à quelques titres dudit groupe. Donc on tape sur un monument du Hardcore, qui joue ici du … Hardcore, et qui lâche son troisième album.

Avec son tempo mid sur « Eat My Twin », son break sur le morceau titre ou l’entrée en matière bien lourde de « Poison Darts », ce nouvel opus va qualitativement un cran au-dessus Erase, comme s’il régurgitait une vie entière de malaise (le combo « Eye Spy » / « Damaar » assez angoissant), un brin Post sur « Burning Skulls » et une colère sourde sur « Monument to Pleasure » ou frontale « March of Ides ». On pensera par moment à Super Unison ou à Gouge Away, mais avec une nuance très orientée Hardcore (Majority Rule sans le côté chaos).
Le chant hurlé ne prend que peu de nuances (au delà du feat de Kat Lanzillo de FAIM), en dehors de « Glitter and Spit » : sentiment d’urgence omniprésent, même lorsqu’est clamé ce « They Can’t Kill Us All ». En 28 minutes, on prend tout de face, une grosse base Hardcore assez nuancée au final, qui vient supporter une ligne vocale quasi omniprésente. Pourtant, les instruments sont loins d’être secondaires comment le prouvent « Poison Darts » (ce riff bien cassage de nuque), « March of Ides » (bordel, cette batterie !) ou encore le déstabilisant « Burning Skulls » (avec une basse bien ronflante).

Je l’évoquais plus haut, mais pour moi la prestation de No Man a monté d’un niveau. Bien plus homogène et surtout sans temps mort. Si tu n’aimes pas les interludes, tu peux passer « Eye Spy », si tu détestes les morceaux instrumentaux, zappe « Damaar », mais au final ce serait perdre en cohérence dans Glitter and Spit. Et pour les personnes qui voudraient détacher la musique des paroles (et de leur sens politique / social), c’est passer à côté de l’essence de No Man.
Fichtre, cet album est un beau crachas. De ceux que l’on prend en pleine gueule plusieurs fois avec plaisir alors qu’on pourrait espérer plutôt que tout cela s’arrête.

16

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