Performance capturée lors de la tournée hivernale 2006 de Nine Inch Nails aux Etats-Unis, Beside You In Time apparaît très vite comme un DVD bien plus sobre que ne l'était l'excellent All That Could Have Been, mètre étalon en matière de DVD live.
Techniquement, son et image sont de qualité, avec un choix de pistes sonores judicieux (tout dépend ensuite de votre installation). En tous les cas, la copie est très propre permettant de se replonger sans difficultés dans l'ambiance du concert, avec en prime quelques choix d'angles sur certains morceaux. Beside You In Time se présente sous la forme d'un concert d'environ 90 minutes en programme principal, auquel s'ajoutent 5 morceaux captés lors de la tournée d'été, ainsi que 3 pistes joués live en studio en 2005 et deux clips issus de With Teeth, Bite The Hand That Feeds et Only. Petite déception tout de même, le contenu live est un peu redondant, quant aux clips, NIN a déjà fait beaucoup mieux (et ce malgré la caution David Fincher pour Only).
Quid alors du plat de résistance? Comme prévu, la set-list fait la part belle au dernier album en date avec pas moins de 8 morceaux pour With Teeth (et conséquence?, des miettes de bonus pour The Fragile). Le groupe apparaît soudé autour d'un Trent Reznor plus musculeux que jamais, crâne rasé de près en prime. On (re)découvre aussi Aaron North, ce guitariste débraillé au jean troué, déniché en bout de course à L.A. Le show est de qualité, plein de feeling, au point que le même pois sauteur Aaron North se retrouve en plein slam porté par le public enthousiaste sur March Of The Pigs. La simplicité et l'énergie sont de mise tout du long, aussi bien dans le jeu de lumières que dans le jeu de scène des mercenaires et du frontman. La floppée de classiques joués y gagne en impact, notamment Closer, qui a rarement été aussi dansant. Ce qui ressort le plus, c'est une impression d'un groupe agité, organique, suant sang et eau. Bien sûr, on a connu NIN plus monstreux de puissance et de maîtrise, mais ce qui fait le charme de cette nouvelle formation c'est son authenticité et son agressivité primaire, et pour tout dire plus rock que jamais.
Evidemment un concert de NIN, c'est aussi une expérience sensorielle, et on a droit aux images projetées sur une poignée de morceaux choisis, au premier rang desquels l'abyssal Eraser. Là, les myriades de cellules et les armées de fourmis donnent un écho originel à la sourde menace musicale. Magnifique. Un grand nombre d'images renvoient également à l'actualité la plus récente, et notamment au conflit irakien et aux errements du gouvernement Bush. Ces images là trouvent un écrin désabusé en Right Where It Belongs, dans une version acoustique dépouillée; l'universel y rejoint la sensibilité particulière de Reznor, ordonné prêcheur d'une humanité salie et désenchantée. Monkey business que ce monde là. Et c'est précisément là que Beside You In Time prend des allures de manifeste de la trajectoire parallèle de cet homme hanté qui questionne le monde, incertain de lui-même et de ses réponses, souvent mortifères, décomposées et autodestructrices. Empoisonnées en somme, comme leur auteur à la recherche d'un équilibre avec With Teeth, cathartique durant ce concert. C'est en ces quelques pistes que se trouve le coeur du concert. On en retiendra encore une version explosive de Wish, et bien sûr Hurt, chef d'oeuvre intime revisité une nouvelle fois avec fragilité et sensibilité.
Bon (voire très bon) concert, DVD moyen. Pas étonnant que Reznor n'en soit pas satisfait, lui le perfectionniste. Pour autant, Beside You In Time demeure tout à fait recommandable tant pour l'amateur averti que le néophyte, comme le témoignage honnête de la renaissance humaine, plus encore qu'artistique, que constitue With Teeth.
Mon dieu que j'ai pu détester le line up de cette période entre le guitariste qui en fait trop,twiggy qui fait le miminum syndicale et ce pseudo geek derrière les synthés,plus les vidéos anti bush (a la mode a cette période) projetés en arrière plan sur certains titres,beurk...
15/20 pour la prestation de Trent et de Josh Freese.
Désolé je retourne regarder Closure et And All That Could Have Been...