Nightwish

Metal Symphonique / Heavy / Power Metal

Finlande

Yesterwynde

2024
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Yesterwynde
02. An Ocean Of Strange Islands
03. The Antikythera Mechanism
04. The Day Of...
05. Perfume Of The Timeless
06. Sway
07. The Children Of 'Ata
08. Something Whispered Follow Me
09. Spider Silk
10. Hiraeth
11. The Weave
12. Lanternlight
13. Yesterwynde (Orchestral version)
14. An Ocean Of Strange Islands (Orchestral version)
15. The Antikythera Mechanism (Orchestral version)
16. The Day Of... (Orchestral version)
17. Perfume Of The Timeless (Orchestral version)
18. Sway (Orchestral version)
19. The Children Of 'Ata (Orchestral version)
20. Something Whispered Follow Me (Orchestral version)
21. Spider Silk (Orchestral version)
22. The Weave (Orchestral version)
23. Lanternlight (Orchestral version)

Chronique

par Marine

Pour en saisir toutes les nuances et subtilités, le port du casque ou de bons écouteurs est clairement recommandé pour apprécier Yesterwynde, tout comme la volonté de se laisser submerger par cette odyssée musicale, destinée à être vécue comme une expérience à part entière. Ce dixième effort de Nightwish vient clôturer la trilogie amorcée par Endless Forms Most Beautiful, gravitant autour de thèmes comme la place de l’Homme dans l’univers, le temps qui passe, les miracles de la science ou encore l’évolution.

Pour ce grand final, Tuomas Holopainen (claviers/composition) a concilié les sonorités nightwish-esques à la "Ghost Love Score" à des horizons quelques fois plus électro-pop, comme cela avait été initié dans les opus précédents. Ainsi, des morceaux comme "An Ocean of Strange Islands", "Perfume of the Timeless" viennent côtoyer la pop-metal/synthwave de "The Day Of…" ou encore la synthwave eighties de "The Children of Ata’". On note aussi une présence bien plus marquée de Troy Donockley sur le chant, probablement pour venir contrebalancer le départ de Marko Hietala (basse, chant) qui était membre du groupe depuis 2001. A la différence d’un chant plus agressif et rauque de l’ancien vocaliste, Troy apporte une voix davantage douce, jouant avec des basses particulièrement graves et très agréables sur les ballades.

Toujours en ce qui concerne le chant, "Something Whispered Followed Me" est probablement LE titre qui affirme une nouvelle fois que Floor Jansen (chant) est l’une des meilleures chanteuses de la scène actuelle, malgré un album où le chant lyrique est peu voire pas présent. A la fois douce, éthérée, sifflée, puissante, sa voix ne cesse de surprendre par tant de techniques. Sans oublier la palette émotive qui se met en place derrière, notamment sur la magnifique ballade Lanternlight avec une prestation à fleur de peau. Ce constat amène toutefois à un autre, bien moins glorieux : le mixage. Peut-être est-ce là un choix artistique, néanmoins, on ne peut que remarquer que la voix de Floor se retrouve bien trop souvent submergée par les orchestrations. Ainsi, dès les passages aux compositions épiques et plus denses, le chant peine à se frayer un chemin sous la masse orchestrale colossale. On ne peut nier que c’est assez dommage lorsqu’on a une vocaliste aussi talentueuse de la relayer au second plan. 

Ceci étant, c’est essentiellement le seul point noir de Yesterwynde. L’album pourra sûrement déplaire à bon nombre d’auditeurs de par les différentes approches musicales qui pourrait parfois donner un air assez progressif au rendu, mais le groupe a une nouvelle fois abattu un travail dantesque pour composer et restituer un tel effort. Pour les plus attentifs, Tuomas Holopainen a même indiqué que des easter-eggs auditifs et textuels étaient cachés dans Yesterwynde, ce qui explique ainsi la sensation de riffs plutôt familiers qui pourraient découler de l’écoute. Nightwish nous propose toujours des titres à la limite du cinématographique, avec des passages chantés entrecoupés de segments instrumentaux de plusieurs minutes mettant parfaitement en scène les intentions des morceaux. Globalement, en plus des compositions inspirées de Danny Elfman ou Hans Zimmer, l’album se démarque par une deuxième moitié bien plus sombre, puisqu’elle est constituée de plusieurs ballades mélancoliques.

Les singles révélés depuis mai 2024 laissaient planer un doute concernant la qualité de Yesterwynde. Mixage approximatif, titres à rallonge, morceaux aux sonorités de “déjà-vu”, nouvelles influences musicales… Le fait est que l’écoute complète de l’album vient balayer la plupart de ces craintes. Le mixage est un poil mieux contrairement aux singles, même si on n’oublie pas le chant bien en retrait, les diverses influences musicales se marient bien entre elles sans pour autant laisser de côté le son si particulier qu’on connaît de Nightwish : les orchestrations épiques qui se conjuguent au rythme des refrains et la pop-folk douce caractéristique des finlandais. L’ensemble peut parfois paraître déroutant et créer un effet de patchwork, mais le rendu est maîtrisé. Yesterwynde n’est peut-être pas le meilleur album de la formation, et est bien loin d’un Once si parfaitement exécuté, mais il n’en reste pas moins une pépite dans la discographie du groupe qui vaut le détour pour qui est un peu curieux.

13

Les critiques des lecteurs

Moyenne 11.75
Avis 2