Nextbigthing
Punk Rock Mélodique

Here By Chance
Chronique
Le punk rock suisse cherche décidément son bout de Californie. Après Snitch bronzant sur le Lac de Constance, Hateful Monday qui fait les beaux jours du Lac Léman, voici Nextbigthing sur les plages du Lac Majeur.
Rien de plus logique donc, qu’une intro à la Pennywise pour ouvrir Here By Chance (et c’est normalement là que doit être placé "Randy Bradbury, bassiste du groupe étatsunien, a d’ailleurs composé un des morceaux de la galette"). Mais rapidement, on se rend compte que le quatuor n’échappe pas à ses racines européennes ; en témoignent ces relents de A Common Ground qui infiltrent leur musique, le chant en tête.
Nextbigthing écope malheureusement aussi des tares de nombre de ses ancêtres : une prononciation et une prosodie de la langue anglaise approximatives, avec un chant parfois un peu limite et limité. Mais Pierluca se bat, s’arrache pour décrocher la ligne de chant qui le démarquera légèrement du lot, en tentant de varier les rythmes et les hauteurs avec une certaine réussite. Pendant ce temps, ses compères vont chercher quelques riffs accrocheurs juste au-delà de l’évidence, juste assez pour attirer l’attention, mais encore insuffisant pour se créer une personnalité affirmée. Surtout que les coups d’éclat sont encore irréguliers…
Et puis Nextbigthing a le charme (un peu naïf certes) des groupes qui s’efforcent de faire passer des messages. Les thèmes abordés restent clichés mais la volonté est là, rendant les 12 titres du disque pas si insouciants que ça. La conviction au corps, la bande entraîne plus facilement sur son terrain mélodique, bien que les contre arguments nous retiennent encore.
En dépit de ses maladresses et quelques faiblesses, ce premier album n’a pas à rougir car par les temps qui courent, rares sont les groupes punk rock mélos qui s’en sortent (même approximativement) sans la créativité technique du skatecore ou l’agressivité du hardcore.