En apprenant que New Found Glory sortait un EP chez Bridge Nine Records, je m'attendais à voir Jordan Pundik arriver avec un cou de taureau, des bras de charpentier, et des popopop plein la bouche. Que nenni. Les floridiens n'ont pas encore viré leur cuti du côté obscur mais n'ont tout de meme pas à rougir de leur prestation. Trois nouveaux titres d'un punk mélodique assez enjoué, très légèrement hardcore, finalement pas super éloigné de ce qu'il font d'habitude, dans la lignée de Lifetime, Set Your Goals ou H2O qui justement vient d'intégrer le roster de B9. Certes l'ensemble n'est pas des plus transcendants bien que le mid tempo "If you Don't Love Me" possède un certain cachet. En fait il semble surtout que New Found Glory ait voulu s'octroyer un peu de bon temps, ce que confirment finalement les titres additionnels, tous trois covers de formations phares telles que Gorilla Biscuits ("No Reason Why"), Shelter ("Here we Go Again") ou Lifetime ("Cut the Tension"), vraiment fidèles aux originaux.

Entre hommage avéré et potacherie de collégien International Superheroes of Hardcore, soit New Found Glory avec Chad Gilbert au chant, ce qui explique ce timbre plus rugueux, plante un premier album entièrement dédié à la scène new yorkaise et à ses plus dignes représentants. Du hardcore metallisé façon Madball ("Hardcore Hockey Pockey") au saignant pur jus dans le genre de Sick Of It All, Murphy's Law ou Agnostic Front, le quintet dresse avec humour et un certain talent ("Screamo Gotta Go", "Captain Straight-Edge") un large portrait des années 80, où l'urgence et l'intensité primait encore sur toutes autres sortes de considérations. Résultat, un bon abattage roots d'une dizaine de minutes qui, hormis un son plus propre qu'on ne le trouvait à l'époque, n'a pas grand chose à envier à ses aînés si ce n'est peut-être le côté revendicatif. Pour un groupe qui avait décidé de tuer le temps, ce n'est finalement pas si mal.