Album magnifique, de la lourdeur, de la poésie. Album après album je ne suis jamais déçu par Neurosis \o/
Neurosis
Metal / Postcore / Ambient / Noise

Fires Within Fires
1. Bending Light
2. A Shadow Memory
3. Fire is the End Lesson
4. Broken Ground
5. Reach
Chronique
Neurosis n’a jamais regardé derrière lui, arpentant à chaque disque des terres qu’il paraissait être le premier à fouler. Sa dernière sortie avait pourtant laissé une impression mitigée. Si Honour Found In Decay ne manquait pas de qualités intrinsèques, l’énergie viscérale produite par le quintet semblait se diluer dans des compositions un peu trop longues et poreuses, rendant moins marquante que de coutume l’expérience que représente un nouvel album de la formation d’Oakland. Le fait que ses membres vivent maintenant éloignés les uns des autres a poussé le groupe à rendre pour ce disque son processus de composition le plus spontané possible, Steve Von Till ayant confié que l’écriture de Fires Within Fires n’avait, au final, été qu’une affaire d’heures. Ce sentiment d’urgence est flagrant tout au long d’un album d’une durée inhabituelle pour les Américains (à peine plus de 40 minutes), qui ont choisi de laisser parler leur cohésion et de faire confiance au résultat : La maîtrise dont ils font preuve laisse pantois et la tension, qu’elle soit manifeste ou latente, ne baisse pas d’intensité au fil de compositions particulièrement réussies. Neurosis enfonce ses riffs dans notre cerveau, sans se soucier à aucun moment de notre avis. La répétition de motifs relativement simples mais à l’efficacité redoutable prend une dimension chamanique. Les ambiances créées par Noah Landis viennent à la fois enrichir et contrarier les guitares de Steve Von Till et Scott Kelly, qui hurlent à tour de rôle avec une hargne impressionnante. Et lorsque les deux se rejoignent sur le méditatif puis cathartique Reach, un frisson nous parcourt, avec l’impression de redécouvrir sous un jour nouveau ces deux voix qui nous accompagnent depuis trente ans. Parfaitement produit par Steve Albini, Fires Within Fires vous avale et vous recrache, laissant en vous la sensation d’être sous l’orage, le goût de la pierre, l’odeur de la terre humide…
Depuis une douzaine d’années et son périple au coeur de chaque tempête, Neurosis semble avoir décidé que l’oeil du cyclone est bien le meilleur endroit pour observer le chaos qui l’entoure, rester à la limite des vents les plus violents et s’y engouffrer sans hésitation quand le besoin s’en fait sentir : A Shadow Memory et Broken Ground illustrent à la perfection ce va-et-vient totalement contrôlé entre le calme et le tumulte. L’entité Neurosis n’a peut-être jamais sonné de façon aussi naturelle et compacte. Basse et batterie apportent une lourdeur qui ne freine pourtant à aucun moment la dynamique des morceaux, qui prennent des directions parfois inattendues. Bending Light tape fort d’entrée puis lâche le plus insidieux des riffs avant de faire exploser, à mi-chemin, les quelques accords cristallins qui commençaient à nous faire baisser notre garde. Fire is the End Lesson nous ramène au martèlement apocalyptique de morceaux comme Enemy of The Sun ou Times of Grace, mais en prenant soin de laisser l’oxygène s’y introduire. L’heure n’est plus aux séances d’apnée angoissantes que pouvait nous proposer le groupe dans les années 90, lorsque sa musique ne semblait avoir pour objectif que la survie.
La Terre tourne et Neurosis a décidé de tourner avec elle, dans l’espoir que son impact soit assez puissant pour influer sur sa rotation, rendant ainsi nos nuits un peu plus longues que nos jours. La lumière n’est appréciable que lorsqu’elle déchire les ténèbres, et Fires Within Fires le prouve une nouvelle fois.
Les critiques des lecteurs
Album magnifique, de la lourdeur, de la poésie. Album après album je ne suis jamais déçu par Neurosis \o/
Trois autres : Gloire à Neurosis!
Un mot : Superbe !
through silver in blood etant mon meilleur album de tous les temps on va dire que celui ci s'en sort bien par rapport aux 2 bouses precedentes....