Excellent album avec un son épais et des compos chargées de sens... Je ne comprend pas bien la comparaison avec le précédent en revanche.
Un album qui fait voyager dans des contrées sombres et mélancoliques.
Succédant à Through Silver In Blood, Times of Grace en parachève le travail d'usure. Il s'agit d'un des tous meilleurs disques des américains dont la maîtrise sonique et la débauche émotionnelle éclatent tout du long. Cet album marque aussi la rencontre avec le producteur Steve Albini qui capte toute la flamme incandescente du groupe.
Disque pénitent comme on en voit peu, Times of Grace est rempli d'images douloureuses et de violence brute. Neurosis y perpétue son art du chaos organisé, par ses guitares véritablement monstrueuses et des passages d'une lourdeur pachydermique avec notamment The Doorway en point d'orgue. Cette musique tellement écorchée et puissante traverse de part en part, mue par un instinct animal qui nous offre d'autres explosions immédiates telles que Under The Surface, entre dévastation métallique et accalmies de cordes. Un morceau d'un impact redoutable achevé en outro destructrice. A peine moins apocalyptique que le précédent opus, Times Of Grace recèle mille tourments sublimes, témoignant de thématiques universelles encore renouvelées. Les images du feu et du chien de l'enfer de la pochette y trouvent ainsi tout leur sens. Plus percutante que jamais, la musique de Neurosis agit comme la catharsis attendue, certes avec brutalité, mais sans renier ses aspirations atmosphériques, avec par exemple The Last You'll Know et l'apport d'une mélodie funeste de cornemuse.
Comme à son habitude, Neurosis impose ainsi l'épreuve de force aux âmes de passage sur ses terres, tout juste reposées le temps de l'instrumental minimaliste Exist, mais par ailleurs sans cesse ballotées au gré des mouvements incessants d'une musique vibrante. Plein de soubresauts et de tension accumulée, cet album dessine des paysages sonores dynamiques à l'impact émotionnel décuplé par des instants de transcendance comme Belief ou bien Away, sublime marche funèbre où la cornemuse et le jeu des cordes font encore des merveilles. Maîtres des éléments, des vents et des marées, comme celle de End of the Harvest, Neurosis possède le feu purificateur et rédempteur, le souffle écumant et la rage salvatrice. Il en découle cette prédication organique et libératrice qu'est Times of Grace, morceau en perpétuelle combustion, où les voix se répondent en un dialogue avec les étoiles et Dieu. Un cycle de vie s'achève sur le chemin escarpé de l'absolu, The Road to Sovereignty, instrumental d'une nouvelle aube mystique faite de piano, de cordes et de noblesse.
Spirale mythique dont on ne ressort une nouvelle fois pas indemne, Times of Grace est un magnifique album, preuve supplémentaire du talent dément de ses instigateurs. On encouragera aussi à se procurer son jumeau, Grace de l'alter-ego Tribes of Neurot, pour profiter d'une expérience musicale d'une richesse démultipliée, une fois les deux albums joués simultanément.
Après avoir commenté Oceanic de ISIS, laissons place à un autre mastodonte du genre "post-core".
Times of Grace est un album d'une lourdeur rare, même dans le métal. Une ambiance menaçante, oppressante mais aussi mélancolique s'en dégage. (Il suffit d'écouter Belief pour s'en rendre compte). Parfois on n'essaie pas de comprendre et on se laisse submerger par un torrent musical.
Mais comme l'a dit un commentaire plus bas, à quoi bon chercher les mots pour parler de cet album ? Laissons parler la musique.
20/20
PS : mention spéciale à la pochette qui colle parfaitement à l'album.