Nero Di Marte
Metal Extreme

Derivae
01. L’Eclisse
02. Clouded Allure
03. Pulsar
04. Dite
05. Simulacra
06. Il Diluvio
07. Those Who Leave
Chronique
Les italiens de Nero Di Marte n'ont pas froid aux yeux. Revenir sur le devant de la scène tout juste un an après la sortie de leur premier album éponyme à quelque chose d'osé. Sachant que leur précédente production avait pris pas loin de sept longues années de gestation et que leur Metal extrême à tendance progressive n'est pas ce qui se fait de plus aisé dans le genre, c'est donc forcément un peu inquiet qu'on lance l'écoute de ce Derivae.
Un première écoute qui nous rassure immédiatement. Non, Nero Di Marte n'a pas joué la carte de la facilité et leur Metal extrême aux influences Mathcore ne s'est pas assagit. Titres à rallonges, longues progressions à se renverser la tête plusieurs fois, structures complexes et multiples détours alambiqués sont une fois de plus au programme. Ici, le maître d’œuvre est la batterie, tentaculaire, faisant évoluer les tempi et guidant les guitares et le chant. Ces deux derniers, complémentaires, évoluent en fonction des digressions rythmiques, parfois complètement épileptiques (Pulsar) ou à d'autres moment plus reposées et ambiancées (Simulacra). Avec ses compositions à rallonge qui donnent l'impression de vouloir nous perdre, Nero Di Marte arrive pourtant à nous raccrocher par la force d'un break, une mélodie, même en livrant des titres fleuves aussi passionnant que sur leur album éponyme (cette conclusion de 10 min, Those Whove Leave). En témoigne par exemple l'ouverture l'Eclisse aux sonorités très urbaines, le riffing pilon Meshuggesque de Dite, les dissonances de Clouded Allure ou le concassage et les hurlements sur Il Diluvio.
On remarquera que ce Derivae est différent dans l'approche que l'album éponyme, plus lourd, plus aéré aussi, il se focalise d'avantage sur son évolution rampante et sur les climats tendus qu'il distille. Plutôt que nous refaire le coup du chaos destructeur à rendre fou même l'auditeur aguerrit, les italiens y préfèrent les tourbillons oppressant à l'image de la pochette du disque. Un gros travail a par ailleurs été effectué sur le son, comme en témoigne la batterie clinquante et les nombreuses couchent de guitares qui apportent lourdeur ou éléments atmosphériques (on est jamais bien loin des influences Sludge et/ou Post-Metal de nombreux groupes américains). Par contre, on pourra une nouvelle fois leur faire le léger reproche de copier certains groupes. Cette fois-ci c'est à une sorte d'Ulcerate plus atmosphérique que l'on pense tout au long de l'album, pour les polyrythmiques dont les coups pleuvent sans discontinuer et le riffing terre cramée, mais également aux ambiances noires à la Hacride.
Ainsi, il ne manque vraiment pas grand chose aux italiens pour passer au stade supérieur et en faire les consacrer en temps que véritables incontournables de la scène Metal extrême. En attendant, ce Derivae comme son prédécesseur, sont deux disques très solides et on aurait tort de se priver de leurs qualités évidentes.
Perfecto