Le style est annoncé dès le coup d'envoi: un mélange de punk rock plutôt old school, de street punk et de punk rock plus mélodique accompagné de temps en temps par une trompette pour fournir des hymnes festives et endiablées ("Drunk day").
Le reste des 6 titres évolue dans le même style, rappelant fortement un Operation Ivy ou un Rancid festif ("No way", "Ivy style"...)
Le son de gratte créé un bel équilibre entre musique tantôt brute ("One more"), tantôt plus raffinée, enjouée et mélodique ("Ivy style"). Il en va de même pour le chant, oscillant entre punk bien gras et plus travaillé, plus mélodieux.
A noter les belles cavalcades de basse, bien présente sur l'opus ("Endless nightmare").
Les Quatre Degrés Sept ont su trouver un compromis judicieux entre le côté direct du punk old school et des éléments plus raffinés et mélodiques.
Passons maintenant aux joies encore plus intenses que procure l'écoute des 6 titres de Nemless. "Saturday 11:15 am" se fond avec "Endless Nightmare" des 4°7 de façon magistrale. Une intro tendue qui part en crescendo quasi hardcore pour aboutir sur... 50 secondes déjantée. Des lignes de chants toutes aussi bizarres et allumées les unes que les autres, des voix de comiques sortis du cirque, le tout sur un rythme soutenu et une structure sans queue ni tête. Mais tout le talent de Nemless réside dans cette mascarade parfaitement orchestrée et cohérente.
Le combo enchaîne ensuite sur des titres un peu moins tarés mais toujours aussi recherchés, refusant la simplicité et les conventions bien définies.
Toutes les compos ont quelque chose de particulier, une ambiance... Les changements de rythme sont prenants, la tension n'est jamais loin et la mélodie est bien là. Les tons, les sons, les intonations des deux chants sont variés, les chœurs parfois à contre temps ("Miroir"). Un punk / hardcore revisitant une grosse décennie de classiques, et agrémenté d'une forte personnalité.
La production est peut être un peu brouillonne... mais ellee rajoute à la tension qui est bien palpable. A chaque instant, Nemless peut nous sortir quelque chose de totalement inattendu, comme un passage calme et reposant qui se fait atomiser 15 secondes plus tard ("Now 'N' Later").
A écouter : Nemless: Miroir ; The Nail