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BiographieNeige Morte est un trio originaire de Lyon avec notamment l'ex-chanteur d'Overmars, Xavier Théret et Frank Garcia (Guitare - Sheik Anorak, The Sons Of Saturn, Sex Cuts...) et Hugues Le Corre (Batterie - Murmuüre, 12XU, Baron Noir, Veuve SS, Dewaere...). Mais Neige Morte c'est surtout une vision particulière du Black Metal qui pousse le genre dans ses derniers retranchements et une musique expérimentale entre Black Metal, Dreath Metal, Drone et Noise. Un premier effort éponyme sort chez Aurora Borealis Records en 2011 ainsi qu'un split avec The Austrasian Goat. Hugues quitte la formation peut après et c'est J.G. (Plèvre) qui le remplace à la batterie pour la sortie de Bicephaale en 2014 chez Consouling Sounds. Xavier quitte également la formation en 2015 et c'est Frank qui assure désormais le chant et SG (Basse) arrive en 2016. Le nouveau trio, désormais situé entre Lyon et Göteborg sort un troisième effort intitulé Trinnt en 2017 et il est suivit par IIII en 2020. Neige Morte fait quelques dates avec Sordide en 2022. Bicephaale ( 2014 )
Alors que l’hiver de l’An de grâce 2014 touche à sa fin, un certain trio lyonnais persiste à se complaire dans le permafrost et la noirceur, le désordre sans retenue. Neige Morte, un nom qui sonne comme un écho aux formations venant des plus froides contrées Norvégiennes, et qui pourtant se place aux antipodes de tous ces impies du Grand Nord. A croire qu’en France, on n’aime pas faire du Black comme les autres : Celeste, Regarde Les Hommes Tomber, Blut Aus Nord, (et combien d’autres encore ?), nous le prouvent à chaque album. Non, d’un bout à l’autre de l’hexagone, on se plaît surtout à le malmener, à en souiller habilement l’essence et la lignée. Bâtard de Noir Metal, de Noise et d’Experimental de tout poil, Bicephaale porte bien son nom, nous poussant à l’introspection comme au plus aveugle des carnages. On le sait depuis leur premier méfait : Neige Morte met un point d’honneur à se montrer imprévisible. Le groupe avait bousculé les genres avec son album éponyme, et ne semble aujourd’hui pas plus décidé à rentrer dans le rang. Tout au long de ce skeud, le trio prend un malin plaisir à alterner les ambiances et les tempos ; on y retrouve des instrus très orientées Black bien entendu (« 500 Jours de Haine »), mais rien de familier ou de déjà-vu. Ici, point de lo-fi suraigu, les amplis propagent les ondes grasses et crasses d’un son inspiré Hardcore, puisé dans les racines de la formation, sans oublier cet attrait pour la Noise que l’on ressent sur la plupart des tracks (« …Et Vacuité Du Combat » plus particulièrement). Pour autant, nos alchimistes lyonnais ne versent pas dans l’excès : la violence est habilement dosée et flamboie d’autant plus qu’elle est mêlée à de nombreux intermèdes plus contenus, laissant s’effacer les cris pour quelques instants, avant une nouvelle plongée dans les abysses. Les cris ? Que dis-je, « beuglements » ou « vomissements » seraient plus appropriés, tant les paroles sont déversées crûment et sans ménagement. On pense par moments à un certain Nocturno Culto (Darkthrone) sur Too Old Too Cold, comparaison cependant réductrice, tant les vocalises infernales de Neige Morte évoluent dans un large spectre. Derrière cet artwork occulte, six morceaux avoisinant un total d’une quarantaine de minutes, introduits par les premiers riffs de « 500 Jours de Haine », véritable descente aux Enfers ; on s’y sent comme piégé, happé par le vide, le final magistral semblant condamner toute tentative de marche arrière. Pas d’autre choix que d’avancer vers des chemins qui ne s’annoncent pas plus accueillants. « Eater Of Worlds » et ses relents de Punk/Black fait ainsi place à un break lourd à la lenteur écrasante, exacerbant la folie du chanteur, à laquelle répondent des montées de tempo de plus en plus redoutables, crescendos de démence Noisy sans souci d’esthétique. Malmenés, vous croirez parfois voir poindre la lumière au bout du tunnel, mais rassurez-vous, « Plénitude… » n’est qu’une illusion. Ces accords clairs répétitifs, cette discrète couche vrombissante de décibels oversaturés et cette voix grasse émergeant d’un gouffre lointain, murmurant à demi-voix des incantations à peine compréhensibles, tout ça n’est qu’un leurre. Reculer pour mieux sauter, avant l’épilogue « Eater Of Soul » : le combo se déchaîne, ce qu’ils veulent c’est bouffer votre âme certes, mais aussi dévorer votre cœur et vos entrailles, se délecter de votre conscience et de votre sens de la raison. Conclusion des plus réussies, soutenue par des vocaux plus clairs et par cet ultime assaut bruitiste ; nous voilà libres, de retour sur Terre, mais sans doute pas indemnes. Pour la seconde fois Neige Morte a fait ses preuves, cet opus se révèle être un album torturé, dantesque, massif, effrayant, mais qui ne se révèlera ni au premier venu ni à la première écoute. Mais à mesure que vous y goûterez, Bicephaale pourrait bien devenir l’un de vos poisons favoris. Reste à savoir combien de temps oserez-vous passer dans les ténèbres… A écouter : Tout, plusieurs foisNeige Morte ( 2011 )Ce disque est une belle saloperie. Dégueulasse, boueux, infâme et nauséabond. Il n'y a rien de bon à écouter ici alors autant passer ton chemin. Split avec The Austrasian Goat ( 2011 )Deux groupes pour deux visions complémentaires du Black-Metal. J'emploie ici ce terme à défaut d'avoir mieux sous la main, mais leur approche est tellement particulière que cette étiquette s'efface derrière des qualificatifs plus importants. |
Neige Morte
Style : Black Metal / Death Metal / Noise Tags : Black Metal - Death Metal - Drone Metal - Expérimental - Noise Origine : France Facebook : Bandcamp : Amateurs : 13 amateurs Facebook : |