Forts de leur premier méfait en 2013 Putrid Death Sorcery, les Français de Necrowretch sont de retour avec With Serpents Scourge à peine deux ans plus tard. Le premier opus avait étonné par son contenu Death / Black aux accents scandinaves et avait fait une très belle impression. On attend légitiment une confirmation pour cette nouvelle œuvre, qui, encore une fois est éditée par le poids lourd allemand Century Media.
Du côté de Valence, il doit se passer des choses étranges et très mystiques, peut-être y a-t-il un micro climat, voire une entrée secrète menant directement dans les abîmes de l’enfer. Rarement un groupe de l’hexagone n’a été aussi proche d’une musique aussi glaciale et obscure que celle que l’on croyait réservée à l’élite du Nord de l’Europe. Necrowretch possède cette particularité d’officier dans une atmosphère proche de celle de Dissection ou Necrophobic, belles références, n’est-il pas ? With Serpents Scourge offre une musique résolument Old School dans l’âme, outre une froideur exacerbée, les compositions sont agressives et ténébreuses, leurs structures sont un savant mélange de Death et de Black sans artifice, directs, très brutes de décoffrage. Les vocaux assurés par Vlad sont très incisifs, ils tranchent telles des lames de rasoirs, appuyés il est vrai, par un peu de reverb qui leur permet de résonner et d’apporter un peu plus de terreur. Cette voix prend toute son ampleur sur les sublimes By Evil and Beyond et Even Death May Die, des titres très près de Dissection dans leurs approches. La base rythmique est indissociable, chacun des protagonistes est complémentaire, guitares rugueuses et batterie galopante, la basse étant tout de même un poil en retrait. Difficile de mettre un morceau plus en avant que l’autre tant Necrowretch a réussi un album homogène, n’allez pas croire cependant que celui-ci est rébarbatif ou ennuyeux. With Serpents Scourge est cohérent du début à la fin et s’écoute d’une traite. Ce qui est d’ailleurs un signe de qualité, nul besoin de faire sa propre playlist, les neuf titres s’enchaînent parfaitement et les 35 minutes passent assez vite. Si l’artwork est très beau et apporte un petit plus, on peut tout de même regretter que Century Media n’ait pas édité l’album en digipack, avec une si belle pochette le boitier classique et standard est un brin trop conventionnel, et fait perdre un peu de « classe » à l’objet, qui aurait pu être mis plus en valeur en bénéficiant d’un plus beau packaging. Ceci relève tout de même du détail, le principal étant le contenu, car comme on dit : qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
Necrowretch offre un bien beau successeur à son premier effort et se laisse encore une marge de progression. Cet album n’atteint pas encore les sommets en terme de Death / Black, mais on sent que les Valentinois en ont toujours sous le pied.
A écouter : By Evil and Beyond