Ne Obliviscaris

Metal Extrême Progressif

Australie

Exul

2023
Type : Album (LP)
Labels : Season Of Mist
Tracklist
01. Equus
02. Misericorde I - As The Flesh Falls
03. Misericorde II - Anatomy Of Quiescence
04. Suspyre
05. Graal
06. Anhedonia

Chronique

par Zbrlah

C'est un intervalle de 0,7 Tool (soit 5 ans et demi, c'est beaucoup) qui sépare Urn d'Exul. L'enchainement du doute (retards dus à la crise sanitaire, changements de line-up, enregistrement et production qui trainent) puis de la hype (date de sortie enfin annoncée, singles lentement dévoilés) a construit une attente forte. Ce quatrième album est-il à la hauteur des espoirs qu'on a en lui ?

Si le départ de Dan Presland a pu émouvoir les fans, le batteur a néanmoins enregistré ses parties en guise de cadeau d'adieu, avant de quitter le navire. Niveau percussion, on savait donc à quoi s'en tenir. C'est la basse qui inquiète : Brendan Brown avait un jeu mélodique et vraiment mis en avant, et il avait fallu un cador (Robin Zielhorst, un ex Cynic, ex Exivious...) pour le remplacer sur Urn. Membre de session uniquement, il laisse la place à un nouveau bassiste en titre, l'italien Martino Garattoni (Ancient Bards). Et la basse sur Exul pourrait bien être THE instrument de l'album, toujours aussi forte et claire dans le mix et toujours aussi mélodique qu'avant (couplets de Equus, de Misericode I, la partie en harmoniques ou le solo dans Graal...). Le changement de personnel n'affecte pas l'utilisation assez unique de cet instrument.

En revanche, ce qui est rassurant pour la basse peut finalement être la faiblesse d'Exul quand on le considère de façon plus large : c'est comme avant. On notera évidemment Misericorde II, dont la première moitié aux vibes dark-jazz est vraiment aussi inédite qu'appréciable, d'autant que son évolution vers une fin de morceau bien plus rentre-dedans est complètement réussie, pour un résultat poignant. Mais sur le reste de la galette, NeO joue du NeO, sans vraie prise de risque. Exul ferait un premier album exceptionnel, un second disque très honorable, mais pour une quatrième sortie, qui plus est avec autant d'attente, l'ensemble reste quand même assez conventionnel.

Evidemment, c'est du chipotage. Même en admettant que ce n'est pas l'originalité qui les étouffe, Ne Obliviscaris propose des morceaux qui marchent, avec des moments puissants, des riffs créatifs et des climax forts, des accalmies douces-amères ou pleine de fragilité. Si le déjà-vu et le familier peuvent être vus comme des potentiels points d'ombre, rappelons surtout que le déjà-vu et le familier, bah ça défonçait avant, et ça défonce toujours. Seul Anhedonia, qui conclut les 52 minutes d'Exul, semble dispensable : ce court moment de piano et de violon dissonant est habituel chez les Australiens, mais plutôt en guise d'interlude. Utilisé ici pour clôturer l'album, on en gardera une impression de tension qui ne se résout pas ; et quitte à écouter du NeO, autant relancer l'écoute au début en repartant d'Equus.

Alors, que retenir de cet effort ? Le constat est positif mais "semi-blasé" : c'est bien, comme d'hab'. Exul est pétri de qualités, mais de qualités qu'on reconnait déjà à Ne Obliviscaris, de qualités auxquelles on s'attend. L'album est excellent, mais cela suffit-il ? Pour le moment, on accorde le bénéfice du doute, mais le prochain devra apporter quelque chose de plus.

15

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