Doombringer est un live enregistré en 2004 lors du premier soir d’une tournée au Japon, en première partie de Napalm Death, live d’ailleurs initialement sorti sous forme de split en compagnie de ces mêmes anglais. Réarrangé, retravaillé, le voici qui ressort en tant qu’album live, censé clore à jamais le chapitre Nasum.
Un album live vaut ce qu’il vaut, il n’empêche ; ce qui ressort à l’écoute de ce Doombringer, c’est la furie qui habitait Nasum sur scène. Ca va vite, très vite, trop vite : à peine plus d’une vingtaine de minutes et puis s’en va. Pour utiliser une comparaison douteuse, on pourrait dire que ce live est à l’image de la carrière de Nasum : menée à 100 à l’heure mais bien trop courte.
Lors de ce concert, donné avant la sortie de Shift ce qui explique l’absence de titre issus de cet album, Nasum n’a pas lésiné puisque tous ses plus gros titres sont là, de la furieuse Inhale / Exhale à Scoop en passant par Fatal Search ou encore I Hate People, The Idiot Parade, Den Svarta Fanan... Mais on note également une certaine innovation avec la présence de titres peu ou jamais joués live, tels que Löpandebandsprincipen (argh) par exemple.
Donc ça envoie clairement le bois, c’est entraînant, destructeur et tout ça. Seulement… eh bien, on a plus l’impression d’écouter un best-of qu’un réel live. D’après Anders Jakobson, il s’agirait là de l’un de leurs meilleurs concerts, ce qui est sans doute vrai, encore eut-il fallu qu’on nous laisse seuls juges ; ici, tout à été retouché en studios, certains titres virés, la setlist réorganisée… D’accord le son est vraiment énorme, mais bon, probable qu’il a été gonflé en studios, et puis c’est un peu facile de sonner gros lorsque l’on retire l’essentiel des réactions du public pour ne laisser que quelques applaudissements polis… Or, on imagine mal un public aussi calme lors d’un set de cette nature.
Et c’est véritablement là que le bat blesse : ou se situe l’intérêt de sortir un live aussi peu authentique et aussi court de surcroît alors que le groupe est mort et enterré depuis quatre ans maintenant, mise à part un moyen rapide de se faire du blé ? (Bah ouais, Coldworker ne doit pas rapporter gros…)
Toujours est-il qu'au final Doombringer est live correct pour qui voudrait s’initier à Nasum et plus globalement au Grindcore. Pour les autres, ceux qui recherchent avant tout l'énergie Punk viscérale en concert, passez votre chemin. C’est quand même quelque par un peu triste de refermer le fabuleux livre Nasum sur un chapitre aussi insipide…
Tracklist: 01. Corrosion, 02. Doombringer, 03. Just Another Hog, 04. Inhale / Exhale, 05. Scoop, 06. Bullshit, 07. Relics, 08. Löpandebandsprincipen, 09. I Hate People, 10. Masshypnosis, 11. A Welcome Breeze of Stinking Air, 12. Fatal Search, 13. This is..., 14. The Masked Face, 15. The Idiot Parade, 16. Den Svarta Fanan
A écouter : Inhale / Exhale, Scoop, This is...