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Biographie
Nanowar est un groupe de Heavy / Power Metal humoristique italien parodiant, outre Manowar, des groupes tels que Blind Guardian, Iron Maiden, Rhapsody Of Fire, Dream Theater... Il est fondé début 2003 à Rome par le bassiste Gatto Panceri 666, qui enregistre la "pré-démo" True Metal Of The World. Peu après, la formation se complète avec l'arrivée du chanteur Potowotominimak, des guitaristes Mohammed Abdul et Sir Daniel (ce dernier quittera rapidement l'aventure sans être remplacé), et du batteur Uinona Raider. Sort alors la première "vraie" démo, Triumph Of True Metal Of Steel. En 2005, Mr Baffo participe à l'écriture du premier album, Other Bands Play, Nanowar Gay! et rejoint le combo en tant que second chanteur. Deux ans plus tard, Nanowar rallonge son nom en Nanowar Of Steel, en référence à Rhapsody devenu Rhapsody Of Fire. La première sortie sous cette appellation est le live Made In Naples. Le deuxième album, quant à lui, voit le jour en 2010, intitulé Into Gay Pride Ride. Puis en 2014 paraît un disque comprenant de nouvelles versions d'anciens titres ainsi que quelques nouvelles compositions : A Knight At The Opera. Après l'EP Tour-Mentone Vol. I en 2016, c'est finalement en novembre 2018 que sort le troisième véritable album, Stairway To Valhalla.
Vous maintenir en bonne santé est au centre de vos préoccupations ? Votre objectif de vie consiste à avoir un esprit sain dans un corps sain ? Ça tombe bien, pour vous aider à l'atteindre, nous vous présentons aujourd'hui la méthode en dix leçons du coach Nanowar Of Steel. . Mais commençons par évacuer une possible incompréhension : Dislike To False Metal, drôle de titre pour un guide de vie pratique, direz-vous, et vous n'auriez pas tort. Pourtant, ce nom n'a rien d'anodin, puisqu'il cristallise en quelque sorte un principe existentiel fondamental, le précepte du Metal Boomer Battalion : oser s'affirmer, se forger son propre avis et ne pas hésiter à l'exprimer. Même s'il est malvenu et hors-sujet. Sur les réseaux sociaux, parce que devant la télé, personne ne vous entend râler. Eh oui, râler en toute mauvaise foi, rien de tel pour le soulagement intellectuel. Exactement ce qu'il faut pour se cultiver un esprit sain. . Sur ce, écartons-nous un peu des écrans, sauf s'ils sont solaires : pour le corps sain, ce n'est pas là que ça se passe. Parmi les leçons de notre vénérable coach, rien d'étonnant à ce que plusieurs se concentrent sur l'entretien du corps. Tout d'abord, Sober : en jouant les pirates de la sobriété, il nous rappelle que le foie est un organe des plus précieux et qu'il est essentiel de ne pas l'empoisonner à coups de boissons alcoolisées. Puis on enchaîne avec le soin des cheveux : pour les pellicules, ne ratez pas le shampooing 2-en-1 Winterstorm In The Night, conçu avec la participation de Madeleine Liljestam des laboratoires Eleine. Enfin, pour les troubles intestinaux, la symphonie The Power Of Imodium fera des miracles. . Cela étant dit, prévenir et remédier aux petits désordres, c'est bien mais ça ne fait pas tout : pour entretenir votre corps, n'oubliez pas de faire de l'exercice. Pour les plus courageux, l'entraînement intense de Muscle Memories fera l'affaire ; si les exercices sont accompagnés d'une bande musicale Rock mièvre qui pourra faire grimacer au premier abord, on peut heureusement compter sur le discours du coach Nanowar pour passer outre. Et si l'entraînement pur vous rebute, il existe des façons plus ludiques de faire travailler vos muscles. Certains animaux de compagnie, notamment, vous inciterons à prendre l'air et vous dégourdir les jambes : on pense évidemment à l'incontournable Chupacabra Cadabra qui fera des merveilles pour peu que vous ayez suffisamment de temps à lui consacrer. Les animaux ne sont pas votre fort ? Aucun souci, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour se dépenser. Un peu de danse, peut-être ? Le Dimmu Boogie s'avère tout à fait adapté au besoin de bouger tout en se faisant plaisir, bien que le Dimmu se soit rétracté pour laisser toute la place au Boogie. . Une fois décidé à de l'exercice, attention toutefois à bien choisir vos activités : même pour danser, difficile de recommander le mal famé Disco Metal et ses relents technoïdes bas de gamme (notons qu'il s'agit du Disco de discothèque, pas celui d'Abba), d'autant que la conversation de ses habitués n'a rien de mémorable. Quant à la reconstitution historique et sportive de Pasadena 1994 en compagnie de Joakim Brodén de l'institut Sabaton, le décor s'avère très convenu et le propos sans intérêt ; d'ailleurs, la référence étant particulièrement obscure, notons qu'il s'agit d'un match de football. La leçon à en retenir, c'est que si le football vous intéresse, n'en parlez pas, c'est mauvais pour l'esprit : si vous y tenez, allez plutôt faire une partie. . Sur ces petits égarements, nous arrivons au terme de cette présentation. Si le sujet vous intéresse, n'hésitez à vous pencher directement sur les leçons du coach Nanowar Of Steel, du moins sur certaines d'entre elles. Avant de nous quitter, n'oubliez pas : évitez les excès ! Stairway To Valhalla était certes riche de dix-huit chapitres, augmenté pour sa réédition de dix chapitres qu'on aurait préférés ici plutôt que de repasser à la caisse pour le précédent, mais pensons « modération en toute chose », cela nous évitera de trouver ce Dislike To False Metal un peu maigre en comparaison.
A écouter : The Power Of Imodium - Chupacabra Cadabra - Winterstorm In The Night
Quand on ne parle pas un mot d'italien - quoique « pas un mot » soit un chouïa exagéré, je sais dire pasta, spaghetti, tortellini, fusilli, capellini, linguine, farfalle, penne… Mais bon, je mange plus souvent des coquillettes. Et pour la cuisson, je préfère fondantes à al dente. Mais je m'égare. Reprenons : quand on ne parle (presque) pas un mot d'italien, on ne peut qu'être déçu quand les zigotos de Nanowar Of Steel décident de nous sortir un album complet dans leur langue maternelle, alors qu'on pouvait auparavant apprécier toute la finesse et la poésie de leurs textes dans la langue de Shakespeare. La solution est donc toute trouvée : suivre des cours de langue, et un an plus tard, succès, j'arrive à peu près à me débrouiller pour préparer une pizza ou une version simplifiée du risotto… mais à part ça, je ne suis pas tellement plus avancé. Peu importe, la solution de secours, c'est les sous-titres en anglais des clips mis en ligne. Et surtout, on se rappelle qu'il n'y a pas que les textes, ils sont tellement forts chez Nanowar qu'ils arrivent à surclasser les dernières productions des groupes parodiés (Manowar, tu peux te sentir visé). Et puis bon, ce n'est pas comme s'ils n'avaient rien sorti en italien auparavant, certains titres s'étaient révélés des plus efficaces même en n'y comprenant rien (on pense notamment à Giorgio Mastrota ou Il Cacciatore Della Note).
D'ailleurs, ici, il ne s'agit pas de parodies à proprement parler : le principe d'Italian Folk Metal, c'est, comme son nom l'indique (sauf qu'il est en anglais, le nom, c'est quoi ce travail ?), de faire du Folk Metal à l'italienne, autrement dit s'inspirer de la musique transalpine traditionnelle ou populaire pour en faire une version metallisée, tout en chantant sur les sujets chers aux habitants de la Botte : les personnalités, la nourriture, le football et la mafia. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est écrit dans le livret. On se retrouve alors avec des compositions aux influences multiples, agrémentées d'épices traditionnelles tels que violon, accordéon, trompette et autre cornemuse. Après une intro orchestrale, place à L'Assedio Di Porto Cervo qui voit intervenir Francesco Paoli de Fleshgod Apocalypse sur les couplets les plus bourrins que nous ait pondu le groupe, tout en étant ponctué d'un refrain ultra entraînant. Entraînant, c'est aussi le mot pour décrire La Maledizione Di Capitan Findus qui reste en tête et donne envie de chanter en chœur. Puis on enchaîne, chaque titre bénéficiant d'une saveur bien particulière. Jamais avant La Polenta Taragnarock, on n'aurait pu imaginer que la polenta puisse se révéler aussi épique ; La Marcia Su Piazza Grande s'inspire des marches militaires des années 30/40, sans oublier le grain particulier des vieux enregistrements ; La Mazurka Del Vecchio Che Guarda I Cantieri invite Alessandro Conti (Twilight Force, Luca Turilli's Rhapsody) pour revisiter la Mazurka, comme son nom l'indique… On pourrait même jouer les connaisseurs et approfondir en parlant de « tenores sardi » (chant pastoral sarde), de « musica leggera » (musique légère) ou de « pizzica pugliese » (tarentelle), mais ce serait de la triche, là aussi c'est écrit dans le livret. Eh oui, Nanowar pense à notre culture ! Après, tout n'est pas parfait, et on pourra tiquer sur certains éléments qui, aussi justifiés soient-ils, peinent un peu à convaincre lors de l'écoute. Ainsi, le chant pompeux spécifique à Scugnizzi Of The Land Of Fires s'avère un poil lassant. Quant à Gabonzo Robot façon générique de dessin animé, il est un peu trop lisse et peine à rendre le côté très accrocheur propre aux vrais bons génériques qu'on chantonne le matin entre deux bouchées de céréales. Et encore, dans ces deux cas les titres ne sont pas très attrayants pris isolément mais ne passent pas si mal dans le flot de l'album. Si l'on devait pointer du doigt un seul vrai point noir, ce serait Il Signore Degli Anelli Delli Stadio typé chant de stade par des supporters avinés, et ce ne sont malheureusement pas les références au Seigneur des Anneaux qui rendent ça plus agréable à écouter.
Bref, malgré quelques passages un peu en-deçà, Italian Folk Metal tient ses promesses : on tient là un disque résolument fun (on en doutait ?), dynamique, varié, et au final bourré de morceaux tellement juteux qu'on s'en fout un peu de n'y rien comprendre. Alors avec ça, vous reprendrez bien un peu de Polenta Taragnarock ?
A écouter : L'Assedio Di Porto Cervo - La Polenta Taragnarock - et le reste, tant qu'à faire
Au commencement étaient les Nains, valeureux guerriers, habitants des montagnes et des souterrains, maîtres de la mine comme de la forge, les pères fondateurs du tout-puissant Metal, qu'ils conservaient jalousement de même que leurs moult trésors et dont les plus fiers représentants répondaient au nom de Nanowar. Mais les fourbes Humains, perfides créatures qui rôdaient à la surface en se multipliant de façon incontrôlée, convoitaient les richesses du peuple court sur pattes et s'enhardissaient chaque jour davantage, s'approchant sans vergogne des cavernes défendues. D'or, de joyaux, nenni, les Nains se révélaient trop habiles à la hache pour laisser quelque gredin ne serait-ce qu'y poser les yeux. La musique, en revanche, était immatérielle, et volubile, elle laissa son secret s'éventer. Lors, on connut Manowar, qui se prétendit pionnier et répandit la bonne parole sur le monde de la surface, et bientôt des cohortes de suiveurs se réclamèrent du Metal ou de l'une de ses nombreuses variantes. Or, quand les érudits retracèrent les origines du mouvement, grande fut l'agitation lorsqu'il fallut admettre la paternité des nabots, et même Manowar, en signe de bonne volonté sans toutefois reconnaître l'usurpation, clama : « The Dwarves made Heavy Metal and they saw that it was good / They said to play it louder than hell, we promised that we would ». Mais cela ne suffisait pas. Dans l'obscurité, le petit peuple savait se montrer patient, et ourdissait un plan pour s'imposer non pas uniquement comme inventeurs, mais comme les seuls véritables maîtres du Metal. C'est ainsi que Nanowar – désormais renforcé en Nanowar Of Steel – quitta ses cavernes douillettes pour répandre sur le monde ses classiques auparavant connus de ses seuls congénères, et s'il le fallait, gravir les escaliers jusqu'au Valhalla où il se révélerait l'égal des dieux.
Face à l'ampleur de la révélation, au bouleversement de tout ce que l'on tenaient pour acquis, les humains s'agenouillèrent, yeux humides et lèvres tremblantes. Qu'était Manowar, sinon un ersatz de ces démiurges, s'ingéniant vainement à égaler la gloire de In The Sky ? Qu'était Rhapsody Of Fire, sinon une tentative bien maladroite d'approcher la splendeur de Barbie, MILF Princess Of The Twilight ? Blind Guardian aurait-il un semblant d'existence si ce n'était pour The Quest For Carrefour ? Que dire de Stratovarius dont la carrière consiste en d'infinies variations de Tooth Fairy ? Et de Judas Priest, dont le nom serait inconnu s'il n'avait pu s'inspirer de Heavy Metal Kibbles ? Où serait la scène Glam / Hard Rock sans Uranus ? La notion même de Power-ballade aurait-elle vu le jour si les fiers Nanoguerriers n'étaient allés jusqu'à conjuguer puissance et émotion avec ...And Then I Noticed That She Was A Gargoyle ? Comme si cela ne suffisait pas, les nains firent étalage de maints talents : d'alchimistes avec Images And Swords, ou le secret de la transmutation du Manowar en Dream Theater ; de philosophes, abordant des thèmes éminemment intellectuels, jonglant avec des notions qui volent au plus haut, jusqu'au ciel (In The Sky, littéralement) ; d'inspirateurs littéraires, également : si Nanowar Of Steel n'avait pas joué Call Of Cthulhu trop près de la surface de Providence, Rhode Island, un certain Lovecraft aurait probablement vécu une vie plus paisible, loin des Grands Anciens qui le troublaient tant. Et tant d'autres prodiges, que l'on ne saurait énumérer avec des mots qui leur rendraient justice.
Ainsi, faisant suite à la révélation, l'on se prosterna à la simple mention de Nanowar Of Steel, une poignée de nains désormais déifiés. On leur consacra des temples, des guerres furent déclarées en leur nom, et peu à peu, chaque réfractaire fut convaincu et pacifié, mais on continua tout de même de guerroyer, à la gloire des Nanoguerriers. Et suivant le dix-huitième commandement, le Liechtenstein devint le centre du monde, alors clamons-le bien fort : Hail To Liechtenstein !
A écouter : En se prosternant face à tant de grandeur
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