Nami
Death Metal Progressif

Fragile Alignments
Chronique
Fragile Alignments est le premier album de Nami, un jeune groupe originaire d'Andorre découvert par le label Klonosphère qui nous livre cette année d'excellentes surprises auditives avec notamment les premières productions de Step In Fluid et de Nephalokia. Connaissant le goût du label pour les choses progressives et les signatures de qualité (Hacride, Mistaken Element, Klone) il est donc assez logique que Nami suive cette optique musicale dans ces neufs morceaux qui composent l'album.
Si l'on parle d'éléments progressif, il convient de préciser que le domaine principal d'exécution de Nami est le Death-Metal un peu comme leurs homologues géographiques de Persefone dont le batteur à d'ailleurs enregistré Fragile Alignments. Le second titre, The Inner Man : Materia, nous le prouve avec ces riffs de guitare qui partent dans tous les sens, très techniques qui font un peu penser à Gorod dans l'exécution. Car Fragile Alignments c'est surtout ça : des structures alambiquées qui rappellent Cynic, surtout lorsque d'autres genres s'en mêlent comme les éléments jazzy de The Growing - Earth, des polyrythmiques qui s'accumulent à en perdre la tête, des passages lourds et futuristes quasiment Deathcore à la The Faceless / Born Of Osiris (Oppression And Understanding - Fire), de la brutalité et de sacré riffs parpaings (Cosmical Beginning - Air) et plein de soli un peu partout. En bref, beaucoup de choses. Mais Nami sait aussi se poser avec Awakening From Lethargy et ces douces mélodies acoustiques, une mousse sonore délicate toute en progression et en montée. Les accalmies se font plaisantes dans ce déluge de violence avec les très jolis arpèges de Conscience Of The Void... ou lors de titres atmosphériques (Loop Of Truth (The Link)). Notons justement que Roger Andreu manie très bien ce double registre avec des growls profonds et puissants, mais aussi des vocalises en claires superbes (The Inner Man : Antimateria) à la manière de Mikael Åkerfeldt d'Opeth qui est bien entendu la grande référence chez Nami. Mention spéciale également pour le jeu de batterie de Sergi Verdeguer, complexe, riche, très agréable mais pas uniquement axé sur du blast et de la technique à outrance.
Le soucis de cet album c'est que pris indépendamment les uns des autres, les titres sont très bons, possèdent leur propre ambiance et leur propre son, mais à l'arrivée le manque d'unité se fait ressentir. Il manque donc une cohérence à l'ensemble pour rendre la chose moins décousue et surtout plus digeste, parce qu'il n'est clairement pas facile d'en atteindre le bout avec certains titres qui s'allongent un peu inutilement (The Growing - Earth, Conscience Of The Void...). C'est aussi le pêché mignon de Nami, on sent que le groupe a voulu caser le maximum de choses dans ses compos, mais à trop en faire, il se perd un peu en route.
Ces critiques peuvent paraître sévères, mais elles sont néanmoins réelles. Priment quand même, et heureusement, les nombreuses qualités du combo définies précédemment. Les adorrans ne passent pas loin de la découverte de l'année en matière de Death-Progressif car tout cela est superbement exécuté, mais il manque la cohésion et l'étincelle pour aller au delà, ce dont je ne doute pas pour le prochain album.