Nag
Crust / Hardcore

Nag
01. Mute
02. Fray
03. Master
04. Soon
05. Nothing
06. Empire
07. What Is Punk?
08. The Last Viking
09. Back To The Castle
10. Easy Living
11. Destination Hell
12. Ancient Wisdom
13. What If You Are Right?
Chronique
Capitale pétrolière de la Norvège, la ville de Stavanger a, entre 2014 et 2015, été touchée de plein fouet par la chute du prix du pétrole sur les marchés mondiaux. Principale source de revenu du pays, l'impact économique s'est rapidement fait sentir. Dans ce contexte, nul besoin d'aller chercher bien loin pour comprendre d’où provient la hargne de NAG. Sorti chez Fysisk Format (Okkultokrati, Årabrot, Obliteration(Nor)) ce premier opus est le produit de trois âmes tourmentées dont le destin leur a été imposé. L'artwork, tiré d'une œuvre de Halfdan Egedius, illustre un épisode de l'histoire norvégienne selon lequel les derniers sorciers odinistes auraient été enchaînés sur une île, condamnés à être engloutis par la marée.
Si tout cela ne respire pas la gaieté, ce n'est pas leur Punk/Hardcore teinté de Black qui va alléger le propos. Dès les premières secondes, les gars de Stavanger démarrent en trombe pour nous flanquer une rouste à grands coups de blast beat frénétiques et de riffs acérés. Avec une durée moyenne de 2 minutes par piste, les compos s’enchaînent à toute allure sans nous laisser le temps de souffler.
Mais derrière cette approche expéditive voire concise se dégage une vive détresse. Le mélancolique Nothing culmine avec ses guitares discordantes et cette voix au ton plaintif ; ces deux éléments n'étant pas sans rappeler le style de Converge. La plupart des titres sont traversés par ces mélodies froides et incisives, parfois entrecoupées de breaks jubilatoires (Back to the Castle). On retiendra, parmi les multiples fulgurances, la débâcle guitaristique de What is Punk ? qui vient mettre le feu aux poudres dans une précipitation affolante. À la manière d'une poussée d’adrénaline, ces passages débridés insufflent une vigueur déboussolante aux morceaux.
Dans un condensé de haine, NAG malmène l'auditeur et lui lacère les esgourdes. Malgré ses 27 minutes, ce premier essai fait déjà preuve d'une maîtrise impressionnante tant par la symbiose des genres que par l'assurance et la détermination avec lesquelles le groupe s'exprime.
Rien de superficiel ici, tout sonne authentique et désespéré.
Seul bémol en ce qui me concerne, la monotonie ambiante qui ne permet pas de bien discerner chaque morceau, tous un peu construits de la même manière. Le chant peut lui aussi se montrer légèrement lassant à la longue.
Morceau favori: the last viking.